INDECISE

Chapitre 55

Le soleil se lève, je me suis endormie d'épuisement, avant que Cole ne rentre. Je n'ai fait aucun rêve pour une fois depuis des semaines. Je me réveille en forme. Cole dort toujours, je me prépare en attendant son réveil. Je bois mon café en repensant à ma rencontre singulière avec Koop. Comment est-ce possible? Ces images, aperçues grâce à je ne sais quel sort, sont-elle réelles?
Cole m'a assuré n'avoir jamais connu quelqu'un comme Koop. Des semaines à lui rabâcher ce même rêve, à m'écouter avec attention et à me rassurer. Il existe, il est dans la même ville que moi, et je me sens encore plus attirée depuis que mes yeux se sont posés sur lui.

— Tu as fait une nuit complète.
Je pouffe de rire.

— Oui, c'est vrai, les choses semblent s'améliorer.
— Je t'avais dit que ça s'arrangerait.
— C'est vrai chéri.

On prend le petit déjeuner, mes pensées tournées vers un seul homme. Je ne me rends pas au travail, je rejoins ses bureaux. Cette fois, on ne me fait pas attendre. Je frappe, une jeune femme sort de son bureau, elle s'arrange le col de sa chemise. Une jalousie s'empare de moi. J'entre, il est assis à son bureau en plein travail.

— Il faut que j'avance sur mon travail Lilly.
— Je suis désolée, je ne voulais pas te déranger.
— Tu manques beaucoup à ton  père.

Cette remarque me brise le cœur, mes larmes menacent de couler.

— Mon père est mort.
— Qu'est-ce qu'il t'a fait Lilly? Quand ce n'est pas dû à un enchantement, c'est à cause de cet enfoiré.
— Je ne comprends rien Koop.
— Tu veux comprendre?
— Oui.

Il se lève, me saisit par la main et nous fait descendre jusqu'à son parking, je lui pose des questions plein la tête. On s'arrête devant une moto, j'ai un mouvement de recul. Je ne suis jamais montée sur ces engins, trop dangereux et inutiles.

— C'est faux! Tu es déjà monté sur une moto.

Il me tire jusqu'à la moto, je me tiens à lui, il démarre, je resserre la prise. On roule en direction du passage où j'ai tenté  de me rendre. La moto s'arrête, il m'aide à descendre, on marche jusqu'au passage en question. Il me tient la main et continue d'avancer, je ferme les yeux pour ne pas voir le choc frontal. Mais il ne se passe rien, le vent balaye mes cheveux, j'ouvre les yeux, sur un paysage grisâtre, familier.

— Où sommes-nous?
— Dans ta vraie maison.

Une voiture s'arrête devant moi, on monte et on se dirige vers un chemin goudronné. Le paysage est surréaliste. La voiture nous dépose devant un manoir. La porte s'ouvre sur une décoration baroque magnifique. Je parcours les objets qui trônent sur les murs en décoration, je suis émerveillée.

— Où sommes-nous?
— Dans ce qui aurait dû être ta maison.
— Je ne comprends pas.
— Montre-moi enchanteresse.

Mes yeux se posent sur les siens, mes yeux chauffent, ces picotements se dispersent dans tout mon corps. J'ouvre les yeux dans une chambre froide, sans chaleur. La pièce change de décors, mes yeux se posent sur moi et Koop en train de coucher ensemble. Je rougis de gêne. L'image suivante est  sa demande en mariage dans une autre chambre décorée pour l'occasion de pétales de rose et de bougies. Les images disparaissent et je suis de nouveau au manoir.

— Bon sang!

Je m'assois pour reprendre mes esprits, j'en suis convaincue maintenant, Koop est plus qu'un inconnu que je vois à travers mes rêves. Cole ne semble pas être ce qu'il dit.

— Non, il t'a fait du mal.
— Pourquoi?
— Parce que tu m'as choisi . Tu avais deux âmes-sœurs. Tu as renoncé à Cole pour moi.
— Waw, tout est  si étrange.

Je reste prostrée dans un coin, j'essaye de faire le vide dans ma tête. Les révélations de Koop sont un électrochoc. Des bribes de souvenirs apparaissent sous forme de flashs. Je suis manipulée depuis je ne sais combien de temps par Cole. Il semblait si prévenant, si attentionné. Cette affection me touchait au plus au point. Je me sens  désabusée, d'avoir été traitée comme une marionnette.

— Pourquoi ne pas être venu me voir?
— Tu le faisais avec tes rêves.
— C'est vraiment arrivé nos rencontres?
— Oui. Certaines étaient  des visions que tu as modifié pour te protéger en quelque sorte.
— Tu m'as laissé avec lui. Pourtant, tu m'as dit qu'il m'a fait du mal ! Pourquoi?
— L'oracle avait pris la fuite après notre altercation  au temple maudit. Tu étais encore officiellement sa lié .
— Et maintenant?
— Zion a été livré à ses pairs  au moment où on se parle. Il ne nous causera plus aucun ennui.
— Et Cole?
— Tu n'as rien vu durant ces semaines? Il couche avec Sofia ta supposée demi-sœur.

Je me redresse par sa révélation, je comprends mieux son travail tardif et ses déplacements  incessants pour ses affaires. Je suis envahie par une rage folle. Il s'est servi de moi, il n'a pas été sincère ne serait-ce qu'un instant.