INDECISE

Chapitre 17

Je quitte la société de Koop, une voiture s'arrête devant moi, la vitre s'abaisse sur Cole. Ma respiration s'accélère.

— Tu montes?
Je hoche positivement la tête.

— Je voulais m'excuser pour hier soir.
— Excuse acceptée. Je pense qu'il faut qu'on apprenne à vivre ensemble.
— Oui, on devrait commencer par apprendre à se connaître.
— Excellent idée.
Il sourit et mon cœur vascille.

Je suis de nouveau happée par ce lien invisible. Ses yeux bleus m'emportent, ma respiration s'accélère, mes mains sont moites. Je suis gênée, je baisse la tête. Il se concentre sur la route. Comment puis-je ressentir autour de choses pour deux personnes diamétralement opposées?
Koop a une beauté plus froide, Cole une attirance brûlante. Ce n'est que le début et je suis déjà perdue par tout ce que je ressens.
La voiture s'arrête devant un restaurant, il me tend son bras, je le saisis. Je frissonne. On ​s'assoit à une table isolée. Ses yeux se posent sur moi et observent mes réactions.

— Tu es très belle ce soir.
Je souris.

Pourtant, je suis en tenue de bureau, je ne porte rien qui pourrait lui faire dire une telle chose. Mais son compliment me fait plaisir. Je perds mes moyens. Je baisse les yeux et tente de camoufler ma gêne.

— Tu as eu d'autres prémonitions?

La prémonition de la journée me revient en tête, je décide de ne pas lui en parler. Elle ne le concernerait pas. Je ne voulais pas de nouveau créer des tensions alors qu'il a fait un pas vers moi.

— Non, rien de nouveau.

On nous sert notre repas, quand les yeux tombent sur Koop, accompagné d'une très belle femme. Je suis enragée, je fais tomber ma fourchette, Cole l'a ramassé et la pose sur la table. Il sent mon trouble, tourne la tête vers Koop. Ses yeux se dilatent et il resserre les jointures de ses mains. Le monde est petit, le sort s'acharne. J'essaye de me concentrer sur Cole, je lui dois bien ça. Mais je suis envahie par cette prémonition, elle me foudroie, on semble si heureux, si amoureux. Je reviens à moi.

— Ça va?
— Oui désolée.
— Qu'as-tu vu?
Je ne peux pas lui dire la vérité.

— La réussite de mon futur défilé.

Il semble dubitatif, il a raison, mais je ne peux pas lui dire qu'une image de Koop et moi m'obsède depuis le début d'après-midi. Je ne dois pas me laisser submerger par ce que je pourrais voir.
Koop a posé fugacement les yeux sur moi et m'ignore depuis. Cette façon de ne pas prêter attention à moi provoque une montée de rage .

Le dîner s'achève, je passe devant Koop, en le frôlant, une image de lui et moi sous la pluie, en train de s'embrasser me brûle les poumons. Je m'arrête et pose mes mains sur mes poumons, je sens comme une brûlure, envahir ma poitrine.
Les deux me tiennent de chaque côté, la situation est des plus gênantes. Koop finit par retirer ses mains et retourne s'asseoir sous les regards enragés de Cole.

Il est silencieux dans la voiture, ses mains resserrent fortement le volant, comme pour s'empêcher de dire ou faire quelque chose qui pourrait de nouveau créer une tension. On monte dans l'ascenseur, l'air se charge d'une tension . Il se contient depuis le restaurant.
Il entre sans m'attendre et rejoint la chambre. Je reste plantée en plein milieu du salon. Je préfère le laisser redescendre de sa crise de jalousie.
Mais il finit par ressortir de la chambre.

— Il te plaît?
— Quoi?
— Ne me pousse pas à le répéter!
— Tu devrais te calmer.
— Me calmer? pendant que mon âme-soeur rêvasse sur un autre.
— Je ne rêvasse pas sur lui. Tu es complètement à côté de la plaque.
— Ton regard ne trompe pas.

Je souffle lourdement.

Les tensions ne se dissipent pas, pourtant il fait des efforts dans mon sens, mais sa possessivité gâche tout. Je m'assois sur le canapé, il est ressorti, mettant un terme à cet échange houleux. Il me fuit, il ne tente pas de comprendre ma position . Je n'ai rien demandé de tout ça, je vivais ma vie de styliste et deux êtres magnifiques sont apparus dans ma vie . Deux âmes choisies pour moi. L'un partage ma vie, l'autre ma vie professionnelle.

Je rejoins mon lit, je pianote sur mon téléphone, le sommeil a décidé de me fuir. Je le tourne sur le côté gauche, le visage de Cole m'apparaît, je souffle . Je change de côté, c'est celui de Koop cette fois-ci. Je me mets sur le dos, c'est la prémonition qui hante mes pensées. Je me lève, je n'ai pas sommeil. J'enfile mon peignoir, je sors de l'appartement, pour une balade nocturne.

Je me sens de nouveau épié, je regarde de tous les côtés, mais je ne vois rien.

— Tu ne devrais pas rester dehors à cette heure.

Mes yeux se posent sur Koop, tapis dans un coin sombre d'un bâtiment.

— C'est le vampire ou l'homme qui me le conseille.

Ses yeux se dilatent, et il me rejoint à une vitesse surhumaine. Je sursaute.

— Comment fais-tu ça?
Il ricane.

— C'est un secret.