Chapitre 26

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Ces yeux changent de teinte, en un rouge vif, je recule effrayée. C'est aussi impressionnant que la première fois que je les ai vus. Il ressent ma peur et pose ses mains sur sa tête. Il semble mener une lutte intérieure.

— Ton odeur me rend fou.
Je le fixe troublée.

— Si ça ne tenait qu'à moi, tu serais mienne. Tu devrais t'en aller.
— Je ne sais pas comment faire.

Il s'approche dangereusement de moi, il m'attire à lui et me dévore les lèvres, un baiser fiévreux. Il me porte, j'enroule mes jambes autour de sa taille et il nous transporte jusqu'à sa chambre à une vitesse impressionnante. Il me pose et se positionne au-dessus de moi. Ses lèvres continuent leur exploration jusqu'à mon cou, je gémis.

— Normalement, c'est à ce moment que tu t'éclipses.
Je souris gênée.

— Mon corps en a décidé autrement.

Il s'allonge à mes côtés, je pose ma tête sur son buste, je ferme les yeux, mais je suis toujours avec lui. Ma respiration est forte, je repense à Cole qui dort à mes côtés, je suis de nouveau envahie par cette culpabilité. Je me redresse et me lève du lit, je m'assois sur un fauteuil.

— Garder tes distances n'y changera rien. Il vaudrait mieux que tu ne reviennes plus.
— Je ne suis pas maîtresse de ce foutu subconscient.
Il sourit.

J'essaye de me détendre, je ferme les yeux, et tente de faire quelques exercices de respiration. Le sentir aussi proche de moi est un trouble. Je rouvre mes yeux, il n'est plus qu'à quelques centimètres de moi, j'émets un cri de surprise. Il est vraiment très rapide, ses yeux verts me fixent intensément, j'ai de nouveau sa sensation de brûlure.

— Endors-toi!

Je ferme les yeux, je les rouvre dans le lit à côté de Cole. Il m'a plus ou moins tendu la main, mon coeur se brise. Il tente de prendre de la distance avec moi. C'est pire que de le savoir proche d'une autre. J'essaye de me raisonner, il n'est pas  pour moi,  je ne peux pas les avoir tous les deux dans ma vie. Je décide de prendre du recul et de choisir sans lien ou autre. Je dois laisser une chance aux deux. Je m'endors, épuisée, ces voyages astraux sont fatiguants, ils  me déchargent de toute mon énergie.

Le matin, a été très agréable, il semble vouloir faire des efforts et tenter de me faire oublier son ignoble comportement. Je dois lui annoncer la nouvelle que j'ai prise. Les choses risquent de se compliquer.

Nous posons nos pieds à l'appartement, je suis tendue, je ne sais pas comment il réagira à la nouvelle.

— Est-ce qu'on pourrait discuter ?
— Oui, je t'écoute.
— J'ai pris une décision.
— D'accord, laquelle?
— Je veux divorcer.
— Quoi?

Ses yeux s'assombrissent, ses jointures se resserrent, quelque chose prend son contrôle. Il lutte.

— Il en est hors de question!
Avec une voix bestiale.

Je recule, effrayée par cette voix, il avance vers moi. Je cours derrière le canapé. Mon téléphone sonne sur Adam. Je ne décroche pas, il m'envoie un message.

Tout va bien Lilly?

Je me reconcentre sur Cole, qui se contient de moins en moins, ses griffes ressortent, ses oreilles se transforment, je suis captivée par sa transformation.

— J'ai besoin de prendre ma décision!
— Le lien a déjà pris la décision.
— Non un oracle , je ne sais pas ce que c'est a décidé  à ma place.
— C'est lui que tu veux?
— Je ne sais plus ce que je veux.

Ses griffes sortent de ses ongles, je le regarde avec crainte, il s'attaque au mur, une énorme griffe fait tout  le mur. Je cours me réfugier dans ma chambre, j'entends la porte d'entrée claquer. Je profite pour prendre quelques  affaires. Je claque à mon tour la porte de l'appartement, en espérant y revenir si je le choisis. Il finira par comprendre que j'ai besoin de faire le bon choix en connaissance de cause. On redistribue les cartes de ma destinée, comme un recommencement.

Dans la voiture, j'appelle mon avocat, comme je m'y attendais, je vais beaucoup perdre, avec le contrat pré-nuptiale. Il récupère une partie des parts d'une entreprise familiale, je suis effondrée. Je dois m'acquitter d'une certaine somme. J'appelle ma banque, grâce aux investissements d'Adam, on m'a accordé un prêt.

Je me dirige vers mon atelier, le défilé est dans deux jours, je dois me remettre dans le bain. Les couturières ont suivi mes consignes, les tenues sont magnifiques. On revoit quelques détails qui m'avaient échappé dans les découpes. Je travaille jusqu'à  tard dans la nuit.
Mon téléphone sonne sur Cole. Je ne décroche pas, je souhaite garder ma motivation , j'ai peur d'entendre des mots dévastateurs. Tout est si compliqué.

— C'est moi que tu choisiras. Le lien a déjà décidé.
— Cole? Comment es-tu entré?
— J'ai aussi des capacités.

Il ne semble pas dans son état normal, il est sombre, je ressens sa rage. Il n'accepte pas mon désir d'éloignement.

— Tu sais que tu vas perdre ta maison de couture.
— C'est une menace?
— Non un arrangement. Ne divorce pas, prends le temps de la réflexion.

INDECISEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant