Chapitre 7

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Je l'ignore, je me tourne et ferme les yeux, quand j'entends un bruit bestial, je me redresse, ses yeux sont dorés, ses veines des bras sont apparentes, je suis effrayée. Je me relève brusquement et tente de sortir de cette pièce . Mais il me plaque contre le lit, je crie de surprise.

— Lâche-moi!
— Il ne fallait pas te mettre en sous-vêtements.
— Ququoi?

Il reluque mon corps, un froid glacial envahit l'échine. Il pose ses lèvres sur les miennes, nos lèvres bougent en symbiose , ça en est presque douloureux. Il augmente le rythme, je perds le souffle, j'ai du mal à respirer. Il se détache de moi, ses yeux posés sur mes lèvres.

— Merde!

Il se redresse et pose les mains sur sa tête. J'ai du mal à reprendre mes esprits, ma respiration est lourde, mon cœur tambourine dans ma poitrine. Il ressort de la chambre en me laissant confuse. Il entre dans une chambre d'amie, je me sens désabusée.
Je me tourne dans le lit plusieurs fois, je n'arrive pas à dormir, je me lève et rejoins la terrasse, la vue est magnifique. Je sens un plaid se poser sur mes épaules, je ne tourne pas vers sa direction, je ne souhaite pas entamer une énième dispute. Il se pose à mes côtés et on observe les lumières new-yorkaises. Je finis par rejoindre le lit, je ferme les yeux quand je sens le lit s'affaisser.

— Après ton défilé, on devra discuter de certaines choses.
Je me retourne pour lui faire face.

— Quel genre de chose?
— Ton marquage.
— Mon quoi? Je ne comprends pas.
— On en reparlera.
— Bien.

Je me tourne pour essayer de dormir quelques heures.

Au réveil, il est déjà parti, je me sens si seule et dépassée par la situation. Il part en déplacement pour quelques jours. Je le regarde ouvrir la porte, il se tourne vers moi et souffle doucement. On se fixe quelques secondes, la porte se referme.
Je me change pour rejoindre mon atelier, je serais encore seule, ils ne reviennent que la vieille du défilé, ils ont prolongé. Je suis frustrée, ce n'est pas le bon moment pour prendre des vacances. Je me plonge dans le travail.

En fin de soirée, Lucas est devant l'atelier.

— Hey Lilly.
— Lucas.
— Je me disais qu'on pourrait peut-être, aller manger un bout.
Je souris.

— C'est possible.

On rejoint un restaurant à quelques pâtés de maisons. On commande à manger et on parle du bon vieux temps. On passe une excellente soirée à ressasser le passé. Mais au fil de la soirée, je le trouve de plus en plus tactile. Cette proximité me gêne, il n'a jamais eu ce genre de comportement, étudiant. Il était dans la retenue.

— On pourrait s'en aller? Demain, j'ai beaucoup de travail.
— Bien sûr. Je te raccompagne ?
— Non, je vais prendre un taxi.

Il me guide vers les stations de taxi et me fait un baiser sur la joue, je suis prise au dépourvu. Je franchis le seuil de l'appartement, mon téléphone sonne.

— Qu'est-ce que tu faisais avec lui?
— Quoi?
— Ce merdeux de journaliste.
— Il m'a invité à dîner!
— Le baiser c'était pour te remercier?
— Quoi? Tu me fais suivre?
— C'est pour ta sécurité putain!
— Ne me suis plus!

Je raccroche, il me rappelle, mais j'ignore tous ses appels, je ne serais sûrement pas son pantin. Ce mariage ne fait pas de moi sa marionnette. Je m'endors le cœur lourd, je me sens comme prisonnière de mon destin.

Plusieurs jours se sont écoulés, il n'est toujours pas revenu de son déplacement. Mon atelier est en effervescence, tout doit être prêt. Je m'occupe de l'intendance, pendant que les tenues sont repassées et accrochées aux cintres pour les mannequins.

Une heure avant le début du défilé, ma mère et George font leur apparition avec Sofia. Elle me regarde avec mépris. Elle rejoint les loges, je ne prête pas attention à elle. Trente minutes avant le défilé, les invités et la presse s'installent. La couturière en chef arrive catastrophée.

— La robe maîtresse est saccagée! Oh mon dieu c'est fichu.
— Quoi? C'est impossible!
— Viens voir par toi-même.

Je le suis, toutes les coutures de la robe sont décousues , je pose mes mains sur ma bouche et étouffe un cri. Elle a été découpée à plusieurs endroits, entachée à d'autres, c'est irréparable. Je commence à paniquer, en faisant des allers et retours. Je n'ai que trente minutes pour trouver une solution. Je rejoins ma loge, récupère la robe que j'aurais due porter, je l'enfile à un mannequin de couture et me saisis d'aiguilles. Des minutes que j'essaye de faire de mon mieux.

— Pousse-toi!
— Cole! Mais qu'est-ce que tu fais là?
— Je ne crois pas que ce soit le moment opportun pour discuter.

INDECISEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant