INDECISE

Chapitre 32

Je suis happée par ses yeux, on se retrouve dans une pièce avec un lit. On est debout à côté de la cheminée. La porte s'ouvre sur Adam et moi, nos lèvres scellées par la passion. La vision suivante est très osée, nous sommes sous ses draps, je gémis sous ses caresses, je le vois effectuer des gestes de va-et-vient et je resserre les draps. Ma vision se coupe, on se retrouve dans la forêt.

— Pas mal ces choses.
Je baisse la tête de gêne.

Les voir me suffisaient amplement, mais qu'il est par je ne sais quel pouvoir, pu y accéder est encore plus perturbant.

— On peut parler d'autre chose?
Il ricane.

Je ferme mes yeux et retourne dans mon corps, je me réveille, il fixe mon corps.

— Tu as froid?
— Un peu.

Il se lève et me rejoint près du feu . Il s'adosse à un arbre et m'attire à lui. Ma tête est posée sur son buste. Il me couvre de sa veste, je me sens si bien dans ses bras. Je hume son odeur si familière. Ma tête remonte jusqu'à son cou, mes lèvres effleurent sa peau, ses yeux se ferment. Je dépose un baiser sur son cou, j'entends un gémissement, je souris . Je réussis à le faire chavirer alors que je n'ai aucune expérience en la matière, c'est troublant.

— Aucune expérience?

Je me cache dans son buste, il ricane. J'oublie qu'il peut accéder à mes pensées.

—C'estsurquetoic'esttoutlecontraire.
— Quoi?

Il me relève la tête et me fixe.

— Articule princesse!
— C'est sûr que toi, c'est différent.
— Ça sera une première pour moi, faire l'amour avec son âme-soeur.

Je repose ma tête sur son buste, émoustillée. Ces mots sonnent comme une invitation à franchir les limites. Je ferme les yeux, je sombre dans un sommeil réparateur cette fois.

On se réveille, il fait de nouveau gris, c'est le jour dans ce royaume, ma tête repose sur son buste, je sens son souffle chaud sur mon visage. Il dort paisiblement. Je me surprends à l'observer, tout m'attire en lui. J'ai l'impression de contempler une merveille du monde. Il ouvre les yeux sur moi et me prend en flagrant délit.

— Bien dormi princesse?
— Comme une princesse.
Il sourit.

Je me redresse pour le soulager de mon poids. On se relève et on s'étire. Il me tend une boisson sucrée, divine.
On se met en route, pour le reste de la journée . On s'arrête pour se reposer. Quand il voit que je fatigue, il nous fait avancer avec sa vitesse vampirique. Ses facultés nous ont aidé à atteindre la destination au bout de trois jours. La nuit, on s'endort l'un contre l'autre, en silence. J'ai plusieurs visions, qui me font douter sur mon véritable âme-soeur. Je prends mes distances avec lui. Il le sent, son regard est empli de tristesse. Mais, ce besoin d'éloignement est viscéral, nécessaire.

— Montre-moi!

Je suis de nouveau transportée dans mes visions. Nous sommes dans un parc, je me vois en pleine balade main dans la main avec Cole. Je suis souriante, avenante. Cole me prend dans ses bras, il change de comportement. Je tourne les yeux dans une direction , je suis son regard et tombe sur Adam en train d'embrasser à pleine bouche une autre femme.

J'ouvre les yeux, mes mains tremblent, je m'éloigne de lui.

— Attends princesse! Putain ce n'est pas ce que tu crois!
— Dis-moi ce que je crois?
— Que tu l'as choisi et que je suis un putain de vampire!
— Les images parlent d'elles-mêmes.
— Non, les visions évoluent en fonction de ce que tu ressens.
— Tu veux dire qu'elles sont faussées?
— Elles suivent tes envies.

Il se retourne et fixe les bois. Il sous-entend que je désire Cole et que mes visions vont dans ce sens. Mais je change d'avis toutes les demi-heures. Comment prendre en compte une vision pareille? Si la demi-heure suivante, je suis dans les bras d'Adam et que je m'y vois jusqu'à mon dernier souffle.

Nous reprenons la route, ce bois gris fait place à une plaine fleurie, c'est magnifique, enchanteresse.

— Nous sommes dans le royaume des êtres magiques.

Je comprends mieux cette atmosphère si mystique. On reprend la route, mais il demande des pauses à peine après quelques kilomètres parcourus. Il marche à bonne distance de moi , il évite tout regard dans ma direction. Je ne comprends pas son comportement. Après une énième pause, je décide de crever l'abcès.

— Qu'est-ce qui se passe?
— Rien. On a du chemin.
— Non ! Dis-moi ce que tu as!

Il pose enfin ses yeux sur moi et me rejoint à sa vitesse vampirique et me percute contre un arbre.

— Bon sang! C'est ton odeur!
— Tu as soif?