Chapitre 67

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Après un bain relaxant, je décide de sortir à la découverte de cette ville fascinante. Je sors du manoir enchanté. La porte se referme derrière moi, et l'odeur des rosiers embaume l'air ambiant.

Je m'avance dans une rue passante, des commerces apparaissent au gré de mes pas, je m'arrête devant une couturière, une robe prend peu à peu forme sous mes yeux sans que la couturière n'utilise d'aiguille, je suis captivée. Je sens mon corps aller de l'avant et franchir le mur de la devanture. Je pose mes yeux sur la robe, elle n'y est plus. Elle est sur moi, je suis surprise.

— Elle vous a choisi.
— Pardon ?
— La robe. Elle veut que vous la portiez.
— Mais c'est que je n'avais pas envisagé de faire des achats.
— Cadeau de la maison, princesse Lilly.
— Non, je ne peux pas accepter.
— Je pense que vous n'aurez pas le choix. Elle refusera de s'ôter si vous refusez de l'emporter.
— Bien. Dans ce cas.

La robe apparaît sur le mannequin, elle me la fera livrer à mes appartements. Je sors de la boutique et je suis propulsée dans un parc ; en me retournant, il n'y a plus de boutique, seulement des fleurs et arbres à perte de vue. Je m'assois sur un banc, en sort mon carnet de dessin. Je sens une présence familière derrière moi.

— Koop.
— Tu aimerais ?
Je hoche la tête.

Je me retourne, il est là, encore plus époustouflant qu'à l'accoutumée. Je souris, je dois paraître ridicule.

— Tu ne l'es pas. Ravi de t'avoir revu, princesse.
— Quoi ? C'est tout ?
— Oui. J'ai des affaires qui m'attendent.
— Tu seras là au bal ?
— Oui, avec ma cavalière.
— Cavalière ?

Une jalousie m'envahit, toutes ces épreuves pour ça, pour qu'il finisse avec une autre.

— À ce soir, princesse.
— Attends !

Il disparaît à sa vitesse vampirique, ne laissant qu'une traînée d'herbe virevoltant à son passage. Je rejoins le manoir ; en arrivant, le hall est ouvert sur une salle à manger majestueuse. Un buffet trône au centre avec les plus beaux mets. Je suis téléportée sur une chaise, ainsi que des dizaines de jeunes filles de la noblesse. Nos assiettes se remplissent, une fois fini, elles disparaissent et d'autres bien garnis prennent leur place. Je mange jusqu'à satiété, plus aucune assiette n'apparaît, je suis fascinée. Aucune ne s'adresse la parole, tout est calme, un silence lourd.

Je regagne ma chambre, je décide de faire une sieste avant d'aller au bal. Le chemin a été fatiguant et je n'ai pas pris la peine de me reposer.

Je ferme les yeux, je sens mon esprit quitter mon corps, j'atterris dans une pièce, où un feu de cheminée réchauffe l'atmosphère, je fais le tour de la pièce et je le vois en plein travail. Il lève les yeux vers moi et sourit.

Tu n'écoutes donc pas les consignes.
Je te signale que nous n'avons plus d'obligations l'un envers l'autre.
C'est vrai, donc, peux-tu me laisser m'apprêter pour ma cavalière?

De nouveau cette rage m'envahit, je m'approche de son bureau, pleine d'amertume. Il continue d'afficher ce sourire agaçant.
Je m'approche de plus en plus, des flammes apparaissent au gré de mes pas. Son sourire s'accentue.

Fais gaffe chérie, à force de jouer avec le feu, tu risques de te brûler.

Je fixe les flammes autour de moi, je suis hébétée.

Retourne dans ton corps, assez de jouer.
La même rage m'envahit.

Montre-moi Adam!

Mes yeux brûlent et nous nous projetons dans son esprit. Les images auxquelles il pense ferait rougir n'importe quelle femme.

Tu as vu ce que tu avais à voir, princesse.
Euh.
Je me racle la gorge.

Il explose de rire.

Il me repousse de son esprit, il n'est plus assis à son bureau, il se tient derrière moi, je sens ses lèvres se poser sur la base de mon cou et m'inonder de baisers, c'est sensuel et doux à la fois. Ma respiration s'accélère, il remonte jusqu'à la base de mon oreille.

Tu es la seule femme dans mes pensées.

Je me réveille dans mon lit, dégoulinante.

INDECISEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant