Chapitre 63

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Je me retrouve dans une pièce que je reconnais : l'oracle que j'avais rencontré par le passé est devant moi. Il me fait signe d'approcher, j'obtempère, je ne me sens pas en danger ici.

— J'espérais ne plus vous revoir, Lilly.
— C'est réciproque. Qu'est-ce qui se passe ?Pourquoi autant de changements?
— Je vais essayer d'être le plus claire possible. Quelqu'un a jeté un sort maléfique, une magie noire puissante à votre lié.
— Oui.
— Nous avons décidé qu'il serait mieux d'intervenir.
— Quoi ? Mais pourquoi ?
— La situation vous a échappé.
— Pas tellement, Adam commençait à reprendre ses esprits.
— Vraiment ?

Des visions de lui avec d'autres femmes me brisent viscéralement, une envie de vomir me prend, je m'effondre au sol. Les visions sont insoutenables, je sais que ce n'est pas de son fait, mais à ce moment, je le déteste. Je ne veux plus jamais le voir.

— Où est le Koop de ma réalité ?
— Il est ici, nous lui avons aussi retiré quelques souvenirs.
— Est-il toujours sous les coups d'un sort?
— Non.
— Et Hayden?
— C'est votre indécision. Vous ferez ce que bon vous semble.

Mes yeux se ferment, je les ouvre dans le lit, au palais. Je me redresse, je touche mon cou, il n'y a rien. Je sors de mon lit, je sors de la chambre et je déambule dans les couloirs, quand je suis tirée vers un couloir.

— Adam, j'ai eu si peur.
— Tout va bien, princesse. Je suis tellement désolée, je ne voulais pas te faire de mal.
— Je ne sais plus dans quelle réalité nous sommes.
— Ce sont des visions. Ici, tu es chez toi.
— Alors pourquoi tu n'es plus méchant. Dans cette réalité, tu me détestes.

On entend des pas se diriger à vive allure. Adam enlève sa cape et me l'enfile, je suis sortie peu habillée.

— Nous devons partir.
— Quoi ? Mais pourquoi ?
— Hayden.
— Ça recommence.

J'entends la voix d'Hayden m'appeler, je me détache d'Adam et je regagne l'allée principale. Hayden me prend par le bras et me reconduit à la chambre. Il souhaite que je me repose après ce qui m'est arrivé. Il tente de savoir ce qui s'est passé sur la terrasse, mais je reste évasif.

— Reposez-vous, Lilly, je repasserai vous voir avant le bal.
— Bien.

Plus tard, Annabelle entre dans la chambre, préoccupée par mon état, le prince Hayden ne l'a pas autorisée à rester à mes côtés, je la rassure.

— Quelque chose ne semble pas tourné rond.
— Qu'est-ce que tu veux dire, Annabelle ?
— Je ressens une hostilité. Nous devrions partir.
— Les usages ne nous le permettent pas.
— Depuis quand je me préoccupe des usages.

Je souris, elle a tant bravé l'interdit pour me faire plaisir dans mon enfance. Une vision me plonge dans un état de trans.

Je suis entrée dans ma seizième année, je suis assise dans le carrosse avec Annabelle, on franchit un champ magique, mes yeux se posent sur Koop, il est là, près d'un arbre. Annabelle m'encourage à le rejoindre. Je vois Lilly courir et sauter dans les bras de Koop. Elle paraît gênée, mais il l'attire à lui et l'embrasse.

La vision s'arrête, elle a pris beaucoup de risques pour me faire plaisir. Je lui saute dans les bras et je fonds en larmes.

— Nous devons partir, Annabelle.
— Bien, je fais atteler nos chevaux.

Elle sort de la chambre, je m'habille en attendant son retour. Les minutes défilent à une extrême lenteur, j'imagine les pires scénarios, je ressens cette hostilité, elle ne s'est pas trompée. J'entends frapper à la porte, c'est elle, on ne prend rien avec nous, je suis prise dans une sorte de tourbillon. On prétexte une balade auprès des gardes, ils nous laissent passer.

Notre carrosse se met en mouvement, je suis presque soulagée de quitter cette ambiance. Au premier abord, elle semble vous apporter un bien-être, une envie de rester, mais une fois cet état dissipé, un mal-être s'installe.

— Hayden est aussi mon âme sœur.
— Que dis-tu, Lilly ?
— Oui, je l'ai vu dans mes visions.
— Il est peut-être à l'origine de ce sort.

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