Chapitre 19

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Le lendemain, je n'ai pas cessé de penser à notre balade. Je me prépare la tête dans les étoiles. Je n'ai qu'une envie, c'est d'arriver le plus rapidement possible à son bureau. Je commence à m'inquiéter de l'effet qu'il produit sur moi. J'ai même décliné le déjeuner avec ma mère et mon beau-père en prévision de le passer avec Koop. C'est la première fois que je refuse de partager le repas avec mes proches.

Je frappe à son bureau, cette même jeune fille ressort du bureau, mon visage se décompose. Il arrange sa cravate, mes jointures de mes mains se resserrent. Je ne devrais pas ressentir autant de choses, pour quelqu'un d'autre. Je me sens si mal.

— On commence?

J'ai envie de lui dire d'aller se faire voir. Je vois ses yeux se charger de colère.

— Un souci  Lilly?
— Non rien.

Je m'assois à son bureau, le visage fermé. Il commence par regarder mes croquis, il est très concentré contrairement à moi. Je me relève, je n'arrive pas à tenir en place. J'ai une douleur lancinante au  cœur qui m'empêche de travailler. Il relève les yeux vers moi avec cette froideur que je déteste. Qu'est-ce que je raconte? Je ne devrais pas détester  qu'il garde ses distances avec moi, qu'il respecte mon statut de femme mariée.

— Lilly?
— Je suis désolée, je me suis levée du pied gauche.
— Tu veux rentrer te reposer?

Et m'éloigner de lui?  Je ressens un déchirement. Je ne comprends pas ces sentiments qui me submergent. Je hoche négativement la tête et me rassois. Il me pose des questions sur l'événement à venir, mais ça ne semble pas avoir de l'importance. Je suis bloquée  sur cette femme qui sort de son bureau. Je l'observe  souffler fort et poser les documents sur le bureau.

— Tu sais quoi Lilly? Ce n'était pas une bonne idée de travailler ensemble. On devrait arrêter.
— Quoi? Mais pourquoi?
— Tu n'es pas concentrée.  Ça ne matche pas ensemble.
— Je suis désolée, je vais faire un effort.

Je n'ai pas dû employer les bons mots, je ressens une colère qui s'amplifie de seconde en seconde. La tension dans la pièce comprime ma poitrine. J'ai comme le souffle court, je suis haletante. Je me dirige vers la porte, pour quitter cette ambiance étouffante. Mais il est déjà devant la porte, j'émets un cri de  surprise.

— Où est-ce que tu vas?
— Tu as raison, ça ne va pas le faire.

Il m'attire à lui, ses lèvres se rapprochent des miennes comme aimantées. Elles se frôlent, se cherchent et c'est la délivrance. Elles se posent l'une sur l'autre, comme deux morceaux d'un  puzzle manquant. Elles ne bougent pas, elles sont l'une sur l'autre. Une chaleur me traverse, mon coeur tambourine dans ma poitrine.
Il se retire et pose  son front contre le mien. Il n'a fait que poser ses lèvres sur les miennes et je me sens perdue, incapable de faire quoi ce soit. Je me sens si vide, mes lèvres loin des  siennes. Comment est-ce possible? On se regarde avec complexité.

— Je suis désolé, je n'aurais pas dû.
— Je suis désolée que tu le sois.

Il sourit , je réponds à son  sourire.

Ma phrase me semble si ridicule subitement, je rougis. Je commence à retomber en adolescence. Je dis des phrases incohérentes, un baiser me fait chavirer comme une gamine et je crois que j'ai des papillons dans le ventre. Mon dieu, je suis trop perturbée par ce que je ressens. Je commence à perdre mes moyens. Et j'ai encore envie qu'il m'embrasse, ses lèvres loin  des miennes ont laissé un vide .

Il pose ses lèvres sur les miennes de nouveau , je suis surprise, mais je me laisse aller contre lui. Cette fois, elles se mouvent en symbiose. Je crois que je vais m'évanouir. Le plaisir envahit mon corps, une chaleur diffuse dans mon bas ventre. Je l'attire à moi, je le sens sourire sur mes lèvres. Il pose ses mains sur ma taille, des dizaines de petites décharges se répandent dans mon corps.
Mon téléphone sonne et écourte ce moment. J'entends sonner , mais je suis comme figée, je ne sais plus comment me comporter. J'ai l'impression d'avoir perdu tout repère.

— Tu ne réponds pas?
— Quoi? Si.

Je me dirige vers mon sac , en touchant mes lèvres.

— Allo.
— J'aimerais qu'on discute.
— Là, tout de suite?
— Non ce soir.
— D'accord.

On raccroche, et je suis envahie par les remords. L'embrasser était une erreur, je ne peux pas faire ça à Cole. Je ne suis pas  ce genre de femme qui trompe sans éprouver de remords. Je suis honteuse. J'entends la porte se claquer, je sursaute. Il n'est plus dans le bureau. Je ne comprends pas sa réaction. Je range mon porte-document, j'ai compris qu'il ne reviendra pas.
Je me rends dans mon atelier pour avancer sur la collection. Ma concentration est mise à rude épreuve. Mes pensées sont captivées par nos lèvres scellées.

Fin de journée, je range mon atelier et me rends à l'appartement, Cole m'y attend.
Quand je pénètre dans le salon, il est debout, une rose à la main, je suis touchée. C'est si romantique, il s'approche de moi, et m'attire jusqu'à la salle à manger. Il a préparé un dîner aux chandelles.  Il m'invite à m'asseoir , nos yeux pétillent, je suis transportée par son regard, le temps semble suspendu.

— Ça te plaît?
— Oui c'est superbe.

INDECISEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant