INDECISE

Chapitre 61

Il me montre une direction, je tourne les yeux et j'aperçois ma silhouette debout, les yeux fermés. C'est fascinant.

— Pourquoi me suis-tu ?
— J'ai l'air de te suivre ? Je chasse.
— Une chasse aux Ex ?
Il sourit.

Il s'avance vers moi, je recule jusqu'à percuter un arbre. Il s'arrête à quelques millimètres de moi, en me fixant toujours avec ce regard, qui semble m'analyser.

— Tu es si belle princesse.
— Quoi ? Adam.

Et de nouveau ce regard sombre refait surface.

— Oublie-moi !
— Tu mens.

On entend du bruit, je ressens de nouveau ces frissons et je regagne mon corps. Une main est posée sur mon épaule. C'est Hayden, il paraît perturbé par ce qu'il vient de voir.

— Comment fais-tu ça ? Quelle douce magie.
— Une enchanteresse.
— C'est exceptionnel.

On continue notre chasse, il me parle de ses combats, de ses responsabilités qui lui incombent. Il tente d'en savoir plus sur ma relation avec Koop, mais je ne m'attarde pas sur le sujet. Je suis trop captivée par son charme fou.
Durant la chasse, il me fait une proposition, l'accompagner le premier jour du bal, je suis flattée et à la fois perturbée. Le bal étant le soir même, il souhaite avoir une réponse rapidement. Je demande quelques heures de réflexion, en attendant, je l'observe chasser, il est doué, c'est indéniable. Je fais tache dans ce bois, habillé pour chasser, mais ne faisant que marcher.
Il me raccompagne jusqu'à l'attroupement qui se forme pour observer le nom du vainqueur. Sans aucune surprise, Adam et Hayden sont à égalité. Ils s'observent avec un regard plein de rivalité.

Après le déjeuner, je décide d'aller au bain du palais, Annabelle l'a fait privatiser pour moi. Une domestique m'y conduit, j'ouvre la porte, une forte chaleur se diffuse de l'intérieur. Des vapeurs roses à l'odeur enivrante s'écoulent des murs, c'est fantastique. J'approche du bassin, je m'arrête net. Il me fixe et me reluque.

— Je vais te laisser profiter du bain. J'ai dû me tromper d'horaire.
— Tu peux rester princesse, on a partagé plus qu'un bain.

Des images m'assaillent l'esprit, mes joues s'échauffent, il sourit avec malice.
Je le fixe, mes yeux me brûlent, je reconnais cette sensation, il prend le contrôle de mon esprit, mes pieds s'avancent, mes mains se débarrassent de ma robe, elle retombe à mes pieds, je m'introduis dans le bain, joncé de pétales de roses et d'autres fleurs dont je ne connais pas le nom. Je continue d'avancer jusqu'à lui, ma tête se dépose sur son buste. Je reprends possession de mon corps.
Sa main se lève et se pose sur mon menton, nos lèvres ne sont plus qu'à quelques millimètres de l'une de l'autre, une ambiance érotique, sensuelle charge l'atmosphère de désir.

Je ressens des fourmillements, je sens une vision me prendre aux tripes. Je me vois dans ce palais, en train de célébrer mes noces avec Hayden, j'ai l'air si épanouie, autant que le jour où je me suis mariée à Adam. La vision s'arrête.

— Qu'est-ce que tu as ?

Ma respiration s'accélère, mon cœur bat à tout rompre.

— Je suis indécise.

Il relâche mon menton, ses yeux se posent sur moi. Mes yeux commencent à me brûler, mais je ne veux pas qu'il voit ce que j'ai vu. Une lutte s'engage entre nos esprits.

— Montre-moi enchanteresse.

Me voilà dans ma vision, impuissante, assistant à cette effusion de joie devant mon mari et celui qui faisait battre mon cœur. Je pose mes yeux sur lui, son regard est rempli de haine. La vision s'arrête.

— Tu veux retourner sur ce terrain, princesse ? Je ne suis plus intéressé !

Il me relâche et me décale brusquement, il sort des bains et disparaît à sa vitesse vampirique. Il ne reste que les gouttes suspendues en l'air, qui retombent brusquement au sol.
Il vient de gâcher ce moment qui devait être une détente avant le bal. Les cartes sont de nouveau distribuées, sauf qu'un des joueurs ne veut plus participer, la partie semble déjà gagnée d'avance.
Je retourne dans ma chambre pour me parer des plus beaux vêtements, et me rendre présentable. Je sors la première robe de sa housse, elle est comme je l'imaginais, l'enchantement est à couper le souffle.