INDECISE

Chapitre 46

— Qu'est-ce que ça signifie?
— Qu'il nous laisse le droit de passage.
— Tu es sûr Koop?
— Oui utilise tes capacités.

Je ferme les yeux et tente de faire le vide dans ma tête, mais il ne se passe rien, la vision ne semble pas prête à m'apparaître. J'ouvre les yeux, je hoche négativement la tête. Adam se saisit de ma main et la pose sur la roche qui nous entoure. Je ferme les yeux et tente de me concentrer. Je sens des fourmillements m'envahir, un flash s'insinue dans mon esprit. Je nous vois traverser les runes jusqu'au temple . J'ouvre les yeux sur Adam qui me retient de tomber.

— Nous pouvons avancer vers ce qui semble être un temple.
— Le temple maudit.

On se repose pour la nuit, nous reprendrons la marche au petit matin. Je fixe la coulée de lave se jeter dans un ravin. Tout semble si improbable. J'ai encore du mal à réaliser où je suis et avec qui. Cole est-il vraiment mon âme-soeur? Je n'ai pas pensé à lui depuis des jours. Cette pensée m'apparaît comme une vérité dérangeante. Cherche-t-il après moi?
Je vois les yeux d'Adam se baisser. Combien de souvenirs de nous deux me manque-t-il ?

— On s'est vu d'autres fois.
— Raconte-moi!
— Je préfère que tu le vois de tes yeux.

Cette fois, je fixe ses yeux de mon propre chef, une chaleur se diffuse jusqu'à mes yeux. Je suis dans le royaume féerique. Les adultes m'ont demandé de quitter la réunion. Je suis frustrée, j'ai pour habitude de participer à toutes les réunions de mon père. Je fais semblant de sortir de la salle et me cache quand ils ont le dos tourné . Je tends l'oreille.

— Mon fils reconnaît votre fille comme son âme-soeur.
— Elle n'a que 6 ans.
— Il attendra le temps qu'il faut.
— Je ne veux pas effrayer ma douce enfant.
— Essayant de les faire rencontrer à leur adolescence pour commencer.
— Bien.

Je suis sortie de souvenir, mais je suis toujours dans sa tête. Je suis au palais, j'ai une quinzaine d'années, cette vision me trouble au plus au point. Comment est-ce possible?
Je suis dans les jardins, en train de dessiner une belle robe princière.

— C'est très jolie.

Je lève les yeux vers Adam. Il est magnifique, ce sont les traits que je connais de lui aujourd'hui mais en plus juvénile.

— Koop.
Je rougis.

— Tu ne m'as pas oublié princesse?
Je hoche négativement la tête.

— Est-ce que tu consens à être ma fiancée?
Je souris et hoche positivement la tête.

— Je veux entendre ta voix de chipie.
Je ris.

— Oui.

Nos familles ont signé un accord pré-nuptial. Je dois l'épouser dans quelques années.
J'ouvre les yeux bouleversée par cette vision.

— Ça va princesse?
— Non Koop. Tout est si étrange. Je pensais avoir vécu sur terre toute ma vie. Finalement ça n'a duré que quelques années.
— Je suis désolé. On ne m'a pas autorisé à te retrouver à cause de la prédiction de Zion. Il supposait que c'était moi le responsable de ton assassinat.
— Cole, comment m'a-t-il retrouvé?
— Sûrement grâce à Zion. Quand ton père a appris la nouvelle de ton mariage avec Cole, il m'a donné ta localisation.
— Tout est si irréel.

J'éclate en sanglots. Il me prend dans ses bras et me rassure. Mes larmes ne se calment pas. J'ai l'impression d'avoir été manipulée comme une marionnette. Je me détache de lui, et ramasse mon sac. Adam me suit de près. On se remet en route.

On marche depuis quelques heures, nous franchissons une première ville qui semble en ruine. On s'approche d'un bâtiment, les portes ne tiennent sur rien. On franchit le seuil, une décharge parcourt notre corps. Nous sommes devant un comptoir dans une pièce en très bon état. Dans ces royaumes, il ne faut pas se fier aux apparences. Un homme sournois se tient devant le comptoir.

— Une chambre .
— Bien.

Il nous tend une carte. Adam hoche la tête.

— La 212.
Le gérant semble frustré.
— Bien monsieur.

Il nous tend une autre carte, cette fois Adam la saisit. Je lui demande l'objet de son refus. La chambre qu'il nous avait alloué est un attrape touriste désireux d'aventure et de frissons. On ouvre la chambre, sur une pièce froide et sans chaleur, à l'image de ce royaume.
Je me jette sur le lit, fatiguée par cette marche dans un terrain aussi hostile.