— C'est une mauvaise idée.
Combien de fois déjà l'avait-elle répété ? Suffisamment pour que j'en perde le décompte, ça c'était certain.
— Lee, tu ne devrais pas faire ça, m'avertit Rylan.
— Et pourquoi ? Je veux juste discuter avec elle.
Rylan me dépassa pour se planter devant moi. Je la contournai mais elle insista, me barrant la route les bras tendus.
— Tu es l'origine de leur rupture. Tu crois vraiment qu'elle va t'inviter à boire un café et parler comme si vous étiez potes ?
Très peu probable, en effet. Sauf que je devais lui parler.
Rylan leva les yeux au ciel et baissa les bras en un geste théâtral devant mon silence. Elle dramatisait trop. Marissa n'allait pas non plus m'écorcher vif – du moins, je l'espérais.
Nous nous arrêtâmes devant une petite maison du XIXème siècle. Je vérifiai l'adresse et le nom sur la boite aux lettres. C'était bien là. Rylan râla alors que je remontai l'allée. Elle marmonna que j'étais stupide et suicidaire de faire ça, qu'à la place de Marissa, elle m'arracherait les yeux pour les envoyer par la poste à Glen. Peut-être même en garderait-elle un pour en faire un pendentif et maudire ma famille et celle de Glen sur plusieurs générations.
Je l'ignorai et toquai à la porte. Rylan continua de m'insulter tout bas avant de se taire subitement.
— Bonjour. Je peux vous aider ?
— Euh oui, bonjour. On cherche Marissa. Elle est ici ?
La femme apparut dans le cadre de la porte ressemblait à Marissa. La quarantaine dépassée, plus proche de la cinquantaine, elle devait être sa mère.
— Nous sommes amis à la fac, ajouta Rylan à ma grande surprise.
— Je vais la chercher. Entrez, je vous en prie.
— C'est gentil mais on va attendre ici, appuya mon amie.
La mère de Marissa acquiesça sans totalement refermer derrière elle. Rylan en profita pour reprendre son manège auquel je ne répondis pas, las d'entendre combien mon idée était idiote.
Lorsque la porte s'ouvrit à nouveau, nous nous tinrent droit comme la justice.
— C'est vous. Qu'est-ce que vous me voulez ?
— Salut. On peut parler ? Ailleurs, proposai-je en essayant de sourire.
Un poing sur la hanche, elle nous regarda à tour de rôle. Ses yeux se plissèrent, donnant à son visage un air de renarde. Marissa était ce que la généralité qualifiait de très jolie jeune femme ; brune aux cheveux longs, ondulés, de grands yeux verts, une peau soignée, il se dégageait d'elle assurance et vivacité d'esprit.
— Si c'est pour te vanter d'avoir eu Glen, tu peux te...
— Non, coupai-je. C'est effectivement par rapport à Glen mais pas pour ce que tu crois.
Ses yeux se plissèrent encore plus, laissant à peine une fente au vert tranchant. Rylan me donna un coup de coude, grinçant qu'elle allait nous claquer la porte au nez. Ce qui ne manqua pas. Rylan sauta sur l'occasion pour me sortir son insupportable « je te l'avais dit ». Je passai ma main dans mes cheveux, m'efforçant d'ignorer mon amie. Au moins, j'aurais essayé.
Je descendis du perron quand la porte se rouvrit.
— Où tu vas ? Je pensais que tu voulais parler, dit-elle sans le moindre effort pour se montrer aimable ou agréable.
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Nos Amours aux Parfums de Glace
Romance« 𝘌𝘵 𝘥𝘰𝘯𝘤 ? 𝘘𝘶𝘦 𝘴𝘶𝘪𝘴-𝘫𝘦 𝘦𝘯𝘵𝘳𝘦 𝘭𝘢 𝘷𝘢𝘯𝘪𝘭𝘭𝘦, 𝘭𝘦 𝘤𝘩𝘰𝘤𝘰𝘭𝘢𝘵 𝘦𝘵 𝘭𝘢 𝘱𝘪𝘴𝘵𝘢𝘤𝘩𝘦 ? » Lee écrit, va à l'université, se moque d'Isaac qui parle à ses plantes d'intérieur, et aide Glen à laver ses cheveux tachés d...