Chapitre 13 - Partie 1

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— Pour le prochain cours je vous demanderai de créer un modèle type de budgétisation d'investissement tiré de la liste d'entreprises que vous viendrez chercher à mon bureau avant de partir. S'il n'y a pas d'autres questions, je vous souhaite une bonne journée.

Après ces mots, la salle s'anima immédiatement de brouhaha, claquement de chaises, affaires à ranger et mouvements d'étudiants. En contre bas, le bureau de l'enseignant fut pris d'assaut pour récupérer les consignes du devoir demandé. Je me laissai glisser le long de mon siège, disparaissant sous la table. D'un coup de pied, Rylan balaya mon talon, manquant de me faire tomber par terre.

— Eh oh ! J'ai failli perdre mes dents là.

— C'était trop tentant.

J'haussai un sourcil et me redressai. Ce cours m'avait vidé. La finance ce n'était pas ce que je préférais. Alors l'analyse financière...

— Tuez-moi, me plaignis-je en plongeant le visage dans mes bras croisés sur la table.

— C'est toi qui t'ais inscrit à ce cours, j'te rappelle. Si t'en voulais pas, t'avais qu'à en prendre un autre.

Je relevai le nez, juste assez pour que mes yeux dépassent de mes bras. Si je les fermais, j'allais réellement m'endormir ici.

— C'est pas comme si j'avais le choix, marmonnai-je dans ma barbe.

— Quoi ? Parle plus fort, je comprends rien.

Je soufflai par le nez, mes paupières de plus en plus lourdes. Je ne devais pas céder. J'avais encore cours après. Dans une heure et demie. Assez pour faire une sieste.

Des doigts s'enfoncèrent dans mon crâne m'extirpant à ma somnolence si douce, si tentante, si gâchée par Rylan.

— T'endors pas, m'sieur l'écrivain de génie. Y'a quelqu'un pour toi en bas.

Elle me tourna la tête dans la direction en question, sa main toujours sur mon crâne. À côté de la porte de la salle, une silhouette se découpait contre le mur. Si nous n'avions pas été placés ici, aucun de nous deux ne l'aurait vu. Ma torpeur s'évapora instantanément et l'assise de mon siège claqua contre le bois du dossier. Je remballai mes affaires, descendis l'escalier central et demandai à Rylan de prendre le polycopier pour moi. Dans le couloir, adossé au mur, son sac de cours à ses pieds, Glen attendait. Nos regards se croisèrent et l'endroit nous sembla rapidement inapproprié.

— Salut, commençai-je en ignorant les curieux qui nous passèrent devant.

Glen était meilleur à ce jeu. Comme il l'était à tellement d'autres choses.

— Salut. Je ne te dérange pas ?

Je niai quand un bras passa autour de mon cou, mimant un étranglement. Je pliai mes genoux pour me mettre à la hauteur de Rylan qui posa son menton sur mon épaule, toutes dents dehors face à mon meilleur ami.

— Hello l'artiste. Oui j'vais bien, merci à toi de t'inquiéter. Non tu le déranges pas, il a même plus d'une heure devant lui avant le prochain cours. Et si tu veux tout savoir, il est super méga chiant depuis que tu lui fais la gueule. Glen par-ci, Glen par-là. Franchement, j'suis trop sympa d'être sa pote sinon quelqu'un l'aurait claqué.

— Rylan !

Je me débattis, me tordant dans tous les sens pour m'échapper de sa prise. Elle rigola et s'éloigna à reculons, les mains en l'air.

Nos Amours aux Parfums de GlaceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant