Le bruit de la vaisselle qui éclata par terre me réveilla en sursaut. Je tâtonnai la place à côté de moi. Elle était encore chaude, et vide. En une poignée de secondes, je déboulai de la chambre. À temps pour me prendre en plein visage les mots acerbes d'un Glen tremblant de colère :
— Qu'est-ce que tu fous là ? Pourquoi tu sors de sa chambre ?
Isaac se tenait à deux pas de moi, à l'angle qui délimitait le salon et ma chambre. Contrairement à Glen, il avait eu la décence de s'habiller. Ou la prévenance plutôt. Il devait s'attendre à une réaction de ce genre car il ne releva pas.
La tasse verte était en miettes par terre, du café partout. Je dépassai mon ami d'enfance, me fichant pas mal d'être en sous-vêtement, que Glen m'assassine du regard, et qu'Isaac m'interdise de toucher les morceaux de la tasse au sol. Une main tendue, je voulus ramener Glen à la raison par ma présence, le rassurer, désamorcer cette bombe enfouit en lui, dont j'ignorais la raison. Il recula, comme brûlé alors que ses pieds nus avaient reçu des jets de café chaud. Sa main claqua contre la mienne. Le silence s'abattit dans l'appartement, impitoyable. Je crus tomber, l'espace d'un instant, dans l'or liquide des yeux de Glen. Brûlant. Bouillonnant. Ne demandant qu'à déborder, qu'à exploser. C'était vif, net comme un coup de couteau en plein cœur. Létal.
Le soupir d'Isaac refroidit l'atmosphère, gardant à distance les relents de colère de Glen. Il passa une main dans ses cheveux noirs, cherchant à les discipliner, sans succès. Il abandonna une fois à côté du comptoir, seul digue face à Glen. Suffisant pour Isaac dont les mots, rares, touchaient juste à chaque fois.
— Tu devrais remercier Lee, puisque tu sembles incapable de t'occuper de toi.
— Pardon ?!
Isaac le pointa du doigt. Son visage se durcit et j'eus brusquement froid.
— Regarde-toi. Tu l'inquiètes pour des futilités. Si tu n'es pas capable de sauter sur personne pour aller à son rythme, abandonne tout de suite.
Ça sentait le roussi. Je ne fis qu'un pas vers Isaac que Glen frappa le comptoir, les traits déformés par la douleur, des mots comme de ses blessures.
— Pour que je te le laisse ?! C'est ça ton plan ? Me faire passer pour un minable qui saute sur tout ce qui bouge alors que toi, au grand saint, parfait et dévoué connard d'éditeur, tu lui mens depuis des années ?
Je tiquai. Tout comme Isaac.
Il ouvrit la bouche pour répliquer mais Glen le précéda, hors de lui :
— Pour qui crois-tu que je ferme ma gueule depuis tout ce temps ? Pour qui est-ce que j'ai pris ces coups, hein ? Allez ! Dis-moi ! Mais putain dis-le moi ?! Si ce n'est pas pour Leelee, alors pour qui ?!
Si Glen avait porté un haut, Isaac l'aurait saisi par le col et trainer sur le comptoir. À la place, il serra si fort la mâchoire que je crus entendre ses dents grincer d'ici.
— Ce n'est pas le moment de parler de ça, menaça-t-il d'un calme trompeur.
— Ah bon ? Je trouve que c'est justement le moment parfait pour « parler de ça », moi.
C'était trop brutal de bon matin. S'ils avaient eu des armes à la place des yeux, mon appartement aurait été digne du plus violent front de guerre. Je me raclai la gorge, rappelant ma présence. Je n'étais ni sourd ni aveugle. Et même avec ça, l'air crépitait avec tant d'intensité entre eux que je m'étonnais qu'ils n'en soient pas déjà venus aux mains.
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Nos Amours aux Parfums de Glace
Romance« 𝘌𝘵 𝘥𝘰𝘯𝘤 ? 𝘘𝘶𝘦 𝘴𝘶𝘪𝘴-𝘫𝘦 𝘦𝘯𝘵𝘳𝘦 𝘭𝘢 𝘷𝘢𝘯𝘪𝘭𝘭𝘦, 𝘭𝘦 𝘤𝘩𝘰𝘤𝘰𝘭𝘢𝘵 𝘦𝘵 𝘭𝘢 𝘱𝘪𝘴𝘵𝘢𝘤𝘩𝘦 ? » Lee écrit, va à l'université, se moque d'Isaac qui parle à ses plantes d'intérieur, et aide Glen à laver ses cheveux tachés d...