Chapitre 24 - Partie 1

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Décembre était arrivé avec le soleil. Le ciel dégagé laissait les rayons réchauffer les corps malmenés par le froid de l'hiver en approche. Au moins ne pleuvait-il plus. Peut-être même qu'il neigerait d'ici Noël. Sauf si les températures continuaient de chuter. Ce qui n'empêchait pas Isaac d'ouvrir toutes les fenêtres de l'appartement sous prétexte d'aérer.

— Je vais mourir congeler avant de finir de m'habiller.

— Je te réanimerais, ne t'en fait pas. Tu me dois encore une signature sur le BAT*.

Je me retournai et il en profita pour me voler un baiser. Si seulement j'arrivai à faire ce nœud de cravate plus vite, je pourrais me venger dans la foulée.

— Juste ma signature ? Rien à faire de mon approbation ?

Devant le miroir, Isaac se peignait. J'aurais préféré qu'il laisse ses cheveux au naturel, mais d'après lui, ça faisait négliger.

— Si tu es mort, non. J'en prendrais la responsabilité, ne t'inquiète pas.

— Bien sûr que si je m'inquiète. Tu parles de ma mort comme quelque chose de moins important que mes deux prochaines sorties. Je ne suis qu'un distributeur de billets à tes yeux ou quoi ?

Pourquoi cette fichue cravate ne voulait-elle pas se nouer d'ailleurs ? J'allais finir par y aller sans, quoi qu'en dise Isaac sur la façon de s'habiller pour un tel évènement.

Des doigts s'invitèrent au carnage et je me sentis aussi incompétent qu'un lycéen n'ayant jamais porté de costume de sa vie.

— On ne sera jamais à l'heure si tu t'y prends comme ça. Je te l'ai déjà expliqué.

Comme si je portais régulièrement des cravates. J'avais plutôt pris l'habitude de les dénouer. Un geste très appréciable et qui amusait beaucoup Glen. Si le fantasme des secrétaires était bien connu, celui des employés de bureau existait aussi. Glen avait bien tenté de convaincre Isaac de jouer le jeu mais le refus avait été catégorique.

— Voilà, c'est bon comme ça.

— Merci.

Je m'observai dans le miroir, incapable de juger si ce costume gris m'allait ou non. Est-ce que ça ne faisait pas trop formel ? La coupe était-elle vraiment à ma taille ? N'avais-je pas l'air ridicule ? Autant d'interrogations qu'Isaac balaya sans que je ne prononce un mot.

— Tu es très bien comme ça.

— T'es sûr ? J'ai l'impression d'être déguisé.

Son regard quitta son reflet pour me piquer depuis le miroir. C'était facile pour lui, tout lui allait, surtout les costumes. De quoi avais-je l'air moi ? D'un amateur se rendant à un vernissage sans rien connaître à la peinture si ce n'est l'odeur nauséabonde de celle qu'utilisait Glen. Si Isaac n'avait pas été là, je n'aurais mis qu'une chemise pour tout effort. Je ne savais pas que l'évènement était si important.

— Plus que sûr. Glen sera jaloux de te voir à mon bras.

— Vraiment ?

Ses yeux descendirent pour mieux remonter le long de mon corps. Je déglutis et m'échappai de son doux piège lorsque mon portable sonna depuis le salon. Je décrochai sans regarder et m'empressai de refermer les fenêtres. Il caillait bon sang !

— Lee. Je ne te dérange pas ?

— Non maman, ne t'inquiète pas.

— Tu n'es pas encore parti pour le vernissage de Glen ?

Nos Amours aux Parfums de GlaceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant