Chapitre 57 - Nate

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Le vent frais provenant de la mer un soir d'été fait légèrement flotter quelques mèches à l'avant de ma tête. Mon corps entier est envahi par une immense chaleur provoquée par mes pas de courses. Le bleu du ciel s'est désormais foncé, il est 21 heure et je n'ai toujours rien mangé. Ma gorge est nouée, l'eau fraîche consommée avant de démarrer mon petit jogging clapote dans mon estomac. Le bruit des vagues essaient tant bien que mal d'apaiser mon angoisse, bien qu'il se fasse bouffer par le bruit des voitures se situation sur la route juste à côté.
Je n'arrête pas de penser à ce que Alma m'a dit tout à l'heure. Elle semblait si... blessée et à la fois en colère. Elle n'a pas tord, je l'ai mis dans cette situation, bien que je ne sache pas exactement de quoi elle parle. Les mots «qu'on mette un terme à notre relation une bonne fois pour toute» résonnent en boucle dans ma tête, à m'en donner une affreuse migraine. Qu'est-ce qu'elle faisait là et pourquoi était-elle dans cet état ? La réponse est pourtant évidente, mon père est le véritable coupable de son état d'esprit au moment de notre rencontre.

Définitivement, il est doué pour me pourrir la vie celui-là.

Cependant, une partie de moi ressent la nécessité d'en savoir plus, de comprendre avec exactitude la raison pour laquelle elle a mis fin à notre relation de façon aussi brutale et soudaine. Lorsque mes yeux s'étaient posés sur elle, j'avais la sensation qu'elle se tenait tout au bout d'une falaise et qu'il ne manquait qu'une personne pour la pousser dans un précipice mortel.
Je m'arrête un moment, mon corps se penche légèrement et je tente au mieux de reprendre mon souffle. Mon cerveau a actuellement besoin de tout l'oxygène possible, afin de réfléchir au mieux à cette situation.
Pour être tout à fait honnête, je ne tiens plus. Tout se bascule dans ma tête et il me faut une réponse tout de suite et maintenant. Alma refusera certainement de me donner une quelconque explication, alors il est temps pour moi de rentrer et de confronter mon géniteur.
Je retourne au parking créé spécifiquement pour la plage, je monte dans mon véhicule et  je prends très rapidement la route en direction de la demeure Carter.

***

Je monte à toute vitesse les escaliers et sans même prendre le temps de toquer, j'entre à l'intérieur du bureau de mon père. Pourquoi faire preuve de politesse envers une personne pour qui l'on n'éprouve aucun respect ? Autant être intègre de la tête aux pieds. À ma plus grande surprise, je le retrouve en compagnie d'une jeune femme. Sa petite jupe crayon est légèrement remontée et son petit haut rouge met en parfaite valeur son décolleté bien garni. Ils sont un peu trop proches pour que cet entretien ne soit que purement professionnel. Je me racle la gorge ce qui attire immédiatement l'attention sur ma personne et j'imagine qu'il vaut mieux me taire, histoire d'éviter de déborder sur un sujet explosif qui au départ n'était pas celui pour lequel ma présence est requise dans cette pièce.

Carolina, vous pouvez partir. Je vous recontacterai prochainement pour la suite du dossier.

Carolina acquiesce comme un gentil toutou au service de son maître, puis elle esquisse son plus beau petit sourire.

Bien sûr, à bientôt Monsieur Carter, ronronne-t-elle comme une vrai tigresse en chaleur, prête à se jeter à son coup.

Ses talons claquent contre le parquet et elle me regarde de haut en bas comme une vrai morte de faim. Je me retiens de gerber, tant la situation me file la nausée.
Une fois seuls, je m'approche du meuble lui servant de bureau. Ses jambes et ses bras sont croisés, ce qui a pour don de lui donner un air d'autant plus sérieux et redoutable. Cependant, il ne m'effraie et ne m'impressionne pas.

Mais putain ce que ce gros pervers me dégoûte !

Je prends une grande inspiration en tentant de garder mon calme et de ne pas lui hurler dessus dès le début de notre conversation.

Dark Game - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant