Chapitre 56 - Alma

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Mon cœur explose dans ma poitrine, mon ventre se tord, je peux presque sentir mon teint pâlir et ma bouche est sèche. C'est à peine si la boule désagréable s'étant formée dans ma gorge me laissait avaler quoi que se soit. Ma tête se tourne vers l'employée de maison, celle-ci semble presque exprimer une certaine inquiétude et pitié à mon égard. Dans un geste ralenti par le manque d'envie, je pose mon pied sur la première marche, tout en commençant à entamer les suivantes jusqu'à arriver à hauteur du paternel. Il porte une chemise bleu clair légèrement déboutonnée, un pantalon habillé beige et une montre Rolex à son poignet. Comparé aux autres fois, il est légèrement plus «négligé», mais il garde malgré tout cette carrure imposante, classe et presque effrayante.

Une fois devant lui, il esquisse un immense sourire hypocrite. Je ne vois clairement aucune raison à ce qu'il éprouve une quelconque sympathie ou sincérité à mon égard. Sa voix vient littéralement m'hérisser les poils et c'est à cet instant précis que je me dis que je devrais vraiment mieux cacher mes émotions et ne rien laisser transparaître.

Détendez-vous mademoiselle Williams, je ne vais pas vous manger.

Sa voix est calme, presque trop rassurante à mon goût.

Je suis détendue, disons juste que je ne comprends pas les raisons de ma venue ici, lui avoué-je en me tenant un peu plus droite.

Il me montre l'une des portes de sa grande main. Je sais déjà de qui Nate tient les siennes.

Vraiment ? Me questionne-t-il d'une façon presque accusatrice. Suivez-moi, il sera plus facile de discuter dans notre bureau.

Je reste silencieuse et aux aguets de chacun de ses gestes ou mouvements de ses lèvres. La tension ne cesse de grandir en moi et je ne peux pas m'empêcher d'imaginer les pires choses.

Il est au courant de quelque chose, mais de quoi ?

Je le suis comme un pantin obéissant aux ordres du maître qui le détient. J'ose à peine parler par peur d'empirer la situation et de nous mettre Nate et moi dans une situation d'autant plus embarrassante. Une fois dans le bureau, il prend le soin de fermer la porte et me fait signe de m'assoir sur les chaises en cuir blanches. Le bureau est assez sobre, simple, mais équipé des technologies dernier cri. Il s'assoit en face de moi en s'appuyant contre le dossier de son siège de bureau, puis au moment où il s'apprête enfin à me sortir de toute cette incompréhension, la femme de tout à l'heure entre avec un plateau. Elle dépose deux tasses de thé sur le bureau en verre et le silence qui règne dans la pièce devient terriblement pesant. Elle tourne les talons et s'en va, nous laissant à nouveau seuls et livrer à moi-même.

Prenez donc une gorgée, me propose-t-il sans jamais perdre cet air sympathique. Ça vous fera du bien.

Je secoue légèrement ma tête en repoussant la tasse.

Je n'ai pas soif.

Tu m'étonnes, la situation te donne des brûlures d'estomac !

Et puis je ne crois pas que vous m'ayez demandé de venir dans l'unique but de prendre le thé ensemble, repris-je en tentant de garder la voix la plus calme possible. Je me trompe ?

Son doigt s'enroule autour du manche, puis il lève la tasse délicatement en l'apportant à ses lèvres.

Je vais mettre fin au suspens, dit-il d'une voix plus sérieuse et pesante à m'en donner la chaire de poule. Je sais que vous entretenez une relation avec mon fils, comme je sais d'autres choses.

Je déglutis en tentant de rester stoïque, bien que mon âme soit actuellement entrain de brûler de l'intérieur.

Je ne comprends pas de quoi vous parlez, nié-je du ton le plus sûr possible. Nate est les fiancé de ma sœur est c'est ainsi. C'est avec elle qu'il entretient une relation et pas l'inverse. Pour être honnête, nous nous apprécions pas beaucoup. Par sa faute, je n'ai pas obtenu un stage important.

Dark Game - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant