Chapitre 61 - Alma

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Je tourne en rond dans ma chambre en me posant trente mille questions. En effet, depuis que nos parents ont découvert notre relation, je ne sors plus vraiment et je me suis beaucoup isolée. Disons que je n'ai vraiment pas la tête à sortir, rire et m'amuser comme si rien ne s'était passé.
Je sais que la date du départ de Nate pour l'armée approche et mon ignorance concernant le jour précis me torture de plus en plus.
Une série de cognements contre ma porte m'arrêtent dans mon tourbillon de pensées destructrices. La porte s'ouvre et son grincement interminable installe une pointe de mystère. La sale gueule de ma sœur fait surface et me donne la nausée.

Manquait plus que ce lutin des bois se décide à faire son apparition.

Je me retiens de rouler des yeux et je préfère clairement éviter une de ses remarques agaçantes.
De toute manière, elle a beau ne pas avoir le QI d'Albert Einstein, elle devine très bien que sa présence n'est pas la bienvenue dans ma chambre.
Elle s'avance en ma direction et me tend une enveloppe blanche. Un sourire malicieux et moqueur se dessine sur son visage de gnome et me donne qu'une seule envie ; celle de la claquer.

Je t'apporte une lettre, m'annonce-t-elle avec ce ton hautain et supérieur.

Mes doigts viennent pincer le papier fin et ils le retirent d'entre ses mains.

Non sans blague ? À croire que je ne l'avais pas remarqué.

Retiens toi... retiens toi !

Je trouve ça plutôt étonnant que l'on puisse t'envoyer des lettres, ricane-t-elle comme une vraie garce sans pitié. Je ne vois même pas qui pourrait perdre son temps à t'écrire quoi que se soit. D'ailleurs, ça fait longtemps que tu ne vois plus tes amis. Ça ne m'étonne pas. Ils t'ont certainement tous abandonnés.

Un soupire d'agacement s'échappe d'entre mes lèvres, je jette l'enveloppe sur mon lit et mes poings se serrent.

Dégages de ma chambre avant que je m'énerve sérieusement, la menacé-je en sentant mon corps se crisper et mes sourcils se froncer. Profites pas de ce petit moment pour t'introduire comme un serpent.

Elle prend un petit air faussement triste, puis elle gratte ses yeux comme une petite fille en larme le ferait.

Tu me fais mal au cœur petite sœur ! Comment peux-tu être aussi méchante ? J'ai eu la gentillesse de t'apporter cette lettre et je voulais même discuter avec toi.

Le ton qu'elle prend est si hypocrites, si ironique, si moqueur et si dégoûtant. Elle me dégoûte, je la déteste.

T'as fini ton cinéma ? Dégages tu veux ? Je crois qu'il serait mieux d'éviter un meurtre tu ne crois pas ? Mais si tu y tiens tant, je te sortirai d'ici de force et t'auras de quoi aller pleurnicher vers ta petite maman chérie.

Soudainement, ses traits se durcissent et elle fait quelques pas dangereux en ma direction. Nous sommes désormais à quelques centimètres l'une de l'autre, au point qu'il m'est possible d'inhaler tout le dioxyde de carbone dégager par ses expirations.

Je trouve que j'ai été beaucoup trop douce avec toi dernièrement, m'informe-t-elle avec cette pointe de sévérité dont je me moque complètement. C'est fini. Je ne rigole plus désormais. Je t'interdis de me parler comme ça petite sœur.

Dark Game - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant