Chapitre 1 Mort au combat

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Mon unité et moi-même sillonnions ce maudit paysage vallonné et rocailleux depuis plusieurs heures déjà. Ma hiérarchie avait reçu des informations cruciales concernant une possible cachette d'armes utilisée par les insurgés. Retrouver cet arsenal était impératif, car cela permettrait de paralyser les groupes insurgés de la région. Et quel idiot avait-il choisi pour cette mission ? Moi. J'étais un soldat, enfin plutôt un officier ayant atteint le grade de capitaine, mais franchement, je n'y voyais aucune différence. J'étais sur le terrain avec mes hommes, et pas un de ces planqués de la bureaucratie. Je devais obéir aux ordres, mais pour la première fois, je les accueillis avec une certaine amertume. Il me restait encore deux semaines avant de profiter d'une permission que j'attendais depuis si longtemps. Alors pourquoi moi bordel ! Il ne manquait pas d'hommes motivés pourtant, à croire que jusqu'au bout, on voulait me faire chier. Le soleil de plomb était à son zénith, et chaque membre de mon escouade n'aspirait qu'à une chose : mettre fin à cette maudite mission et retrouver la fraîcheur réconfortante de notre base. Moi-même, je n'espérais qu'une chose : en finir avec cette mission de merde pour retrouver celle que j'aime et avoir la chance de voir la naissance de mon guerrier.


Mon instinct aiguisé m'a soudainement alerté sur une présence invisible mais palpable, un frisson parcourut ma colonne vertébrale, comme un avertissement muet de l'imminence du danger. Je levai mon poing fermement vers le ciel, un geste impérieux pour signifier à mes compagnons de se préparer à une éventuelle menace.

Mon second, fidèle et vigilant, rompit le silence tendu en m'interpellant d'une voix chargée de préoccupation : "Mon capitaine, avez-vous remarqué quelque chose ?"

Le silence s'installa alors que chacun de nous scrutions tous l'horizon. Mon regard tendu, je pointai du doigt une silhouette à l'orée des collines. Il s'agissait d'un éclaireur ennemi, celui-ci se camoufla dans les replis du terrain accidenté. Les muscles tendus, je chuchotai d'une voix délibérément basse tout en commençant a posé mon doigts sur la gâchette de mon arme.

- Nous ne sommes plus seuls ici. Préparez-vous.


À peine avais-je fini de donner mes ordres qu'une balle siffla dangereusement à ras de moi, suivie d'une déferlante de rafales. Je hurlai à mes hommes de se mettre à couvert, mais notre désavantage était manifeste, notre zone ne disposant d'aucun abri. Malgré cette vulnérabilité, je fis preuve d'un sang-froid remarquable et organisais un repli vers une zone légèrement plus éloignée offrant un abri stratégique. Avec méthode, je coordonnai des tirs de barrage avec deux de mes hommes, offrant aux autres le temps nécessaire pour se retirer. Ceux qui se trouvaient en retrait déclenchèrent à leur tour un feu de barrage, me permettant ainsi à moi et à mes hommes de les rejoindre en toute sécurité.

Désormais à l'abri, je félicitai mes hommes puis commençai à établir un plan pour neutraliser la menace. Je donnai mes instructions avec fermeté, conscient de la nécessité d'agir rapidement pour éviter l'encerclement ennemi. Divisant mes forces en deux, je chargeai l'un des groupes de faire une diversion pendant que je prenais la tête de l'autre groupe.

Prenant une longue inspiration, je me lançai à l'assaut, menant la contre-offensive sur les positions ennemies. Avec une précision implacable, je neutralisai les silhouettes qui se dessinaient devant mon viseur. D'un mouvement, je fis comprendre à mes hommes de lancer quelques grenades pour nettoyer les couverts ennemis. Dès qu'elles explosèrent, je me relevai et fonçai avec mes hommes vers la zone ciblée, neutralisant sans difficulté les opposants encore sonnés par les explosions. Peu à peu, les bruits de rafales s'espacèrent jusqu'à cesser totalement.

Satisfait du travail accompli par mes hommes, je voulus me relever lorsque soudainement, une balle atteignit mon thorax. Sur l'instant, j'eus comme l'impression de recevoir un violent coup de poing au torse. La douleur me fit chanceler de droite à gauche avant que mes jambes, n'arrivant plus à supporter le poids de mon corps, me fassent chuter au sol.

- Le capitaine est touché !

Allongé sur le sol, le souffle coupé, Deux de mes hommes étaient au-dessus de moi s'efforçant de me sauver. Ma vision déclinait progressivement, l'obscurité et le froid envahissaient lentement mon être. J'étais incapables de fixer mes compagnons d'armes, le ciel était la seul chose que je pouvais encore contempler. C'est alors que je distinguai une forme étrange qui semblait se rapprocher lentement de nous.

Maintenant, j'étais sûr de vivre une hallucination, croyant distinctement voir une femme chevaucher un majestueux destrier blanc. La cavalière et sa monture atterrirent avec souplesse sur le sol rocailleux. Malgré le peu de forces qui me restaient, j'inclinai légèrement la tête. J'observai la cavalière descendre de son cheval, prodiguant une caresse sur la tête de sa monture tout en murmurant quelques mots apaisants. Puis, elle se tourna vers moi et mes hommes.

Cette apparition semblait complètement irréelle pour moi. Son casque argenté, orné de gravures dorées sur les bordures, encadrait un visage d'une beauté divine. Son armure, aux reflets argentés, finement ouvragée, épousait les courbes de son corps sans entraver sa grâce. Une longue cape écarlate, ornée d'une bordure composée d'une multitude de plumes, flottait majestueusement derrière elle.

Épuisé et perplexe, je ne pouvais qu'admirer cette figure mystérieuse qui se tenait devant moi. J'étais frappé par la couleur de ses yeux, d'un bleu très pâle, rappelant la clarté d'un ciel matinal. Quelques mèches de cheveux d'une couleur charbon qui dépassaient de son casque contrastaient totalement avec son teint de porcelaine. La femme se trouvait maintenant face à moi. Tout autour de nous, les balles et les explosions fusaient, certains projectiles passant même à travers son corps. Cependant, la femme semblait totalement insensible à tous ces projectiles. Elle s'agenouilla près de moi et m'attrapa la main. Je ressentis comme une flamme intense me brûler tout le corps. Ce n'était pas douloureux, mais plutôt réconfortant, comme si une force mystique me traversait pour me guérir de mes blessures.

- Árás, stríðsmaður, þú hefur verið kjörinn af föður mínum til að þjóna í hersetu hans, sýndu þér vær af þessu heiðri. (Vaillant guerrier, tu as été choisi par mon père pour servir au sein de son armée, montre toi digne de cet honneur.) déclara la femme. Mais je ne comprenais rien à ses paroles.

La cavalière m'enserra avec une douceur étonnante, ses bras démontrant une force insoupçonnée malgré mon poids imposant de plus de 90 kg. Sans effort apparent, elle me souleva et me déposa avec délicatesse à l'avant de la selle, avant de monter gracieusement sur sa monture majestueuse. D'un geste subtil des rênes, elle incita le cheval à s'ébranler, d'abord au trot, puis au galop, sa vitesse croissante dérobant peu à peu le sol sous nos pieds.

À demi-conscient, je regardais le monde se rétrécir sous nous, une sensation de vertige m'envahissant. Mes cris d'effroi restaient prisonniers de ma gorge, étouffés par mes propres faiblesses. Mon regard s'accrochait désespérément au paysage qui s'éloignait à une allure vertigineuse. Mais avant que l'obscurité de l'inconscience ne m'engloutisse totalement, une vision troublante s'imposa à moi : je me vis encore allongé sur le sol, entouré de mes compagnons qui s'efforçaient désespérément de me ranimer. C'était impossible, car je me trouvais désormais sur le cheval de cette mystérieuse cavalière. La confusion s'empara de moi alors que je luttais contre le vertige et l'évanouissement imminent.

Un cri perçant jaillit des lèvres de la cavalière, tout en brandisant sa lance vers le ciel. Devant nous, un pont aux couleurs de l'arc-en-ciel surgit de nulle part. Sans hésitation, elle dirigea sa monture vers cette passerelle enchantée, et dans un éclair de lumière éblouissante, nous disparûmes instantanément.

Les amants du ValhallaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant