Chapitre 54 Ragnarök 2/4

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Sieglinde


Mon épée décapita un nouveau kobold qui tentait de monter par-dessus la muraille. En scrutant rapidement le long des remparts, je fus soulagée de voir que nous parvenions à contenir la poussée ennemie. Duncan avait bien précisé qu'il ne fallait pas utiliser notre atout contre le menu fretin, comme il disait. Les kobolds n'étaient pas un problème majeur, mais les spectres étaient des ennemis bien plus difficiles à neutraliser. Seules les flammes ou la décapitation pouvaient les mettre totalement hors d'état de nuire. Nous avions utilisé presque tout le sang de dragon pour remplir la fosse que nous avions creusée. Heureusement, il nous restait encore une petite quantité de jarres que les Einherjar jetaient sur les assaillants qui grimpaient sur les échelles. Une simple torche permettait de priver l'ennemi d'une dizaine d'échelles, soulageant ainsi la pression, mais il en restait encore des dizaines d'autres.

- Dame Sieglinde, attention ! hurla l'un de mes Einherjar.

La pointe d'une lance de kobold m'entama l'épaule. L'intervention de l'Einherjar venait de me sauver la vie. Le visage légèrement crispé par la douleur, je tranchai net la lance du kobold, qui, une fois désarmé, fut transpercé par les lances de plusieurs Einherjar.

- Vous allez bien ? demanda l'un d'eux.

- Oui, je peux continuer le combat. Tant qu'il reste des épées et des lances brandies sur les murailles du Valhalla, le combat n'est pas perdu.

Les Einherjar poussèrent un cri de guerre qui leur redonna un sursaut de motivation et de combativité. Je pouvais voir la détermination se raviver dans leurs yeux, malgré la fatigue et les blessures.



***



Le crépuscule était tombé, mais le Valhalla appartenait toujours à Asgard. Au prix d'un effort titanesque, nous avions combattu les hordes sans fin de kobolds et de spectres toute la journée. La victoire nous revenait, mais ce n'était que les prémices. Lokkju avait encore des forces en nombre, maintenant tapies dans l'ombre de la nuit.

Profitant d'un moment de répit, que nous savions très bref, mes sœurs et moi laissions les Einherjar reprendre quelques forces avant le prochain assaut. Sigrdrifa, voulant faire le point, nous fit réunir.

- Mes sœurs, Lokkju va vouloir en finir au plus vite. Les kobolds étaient là pour nous affaiblir. La vraie menace reste les Jötnar de Niflheim et de Muspellheim...

- Avec l'atout de Duncan, nous allons leur donner une leçon à laquelle ils ne s'attendent pas, déclarai-je en souriant.

- Je veux croire au plan de ton Duncan, Lindi, mais nous ne devons pas nous reposer uniquement sur cela. Nous n'avons affronté que des kobolds et des spectres, et un quart de nos effectifs sont soit morts, soit hors de combat à cause de blessures trop importantes, rétorqua Sigrdrifa.

- Nous donnerons tout ce qu'on a face à ces maudits Jötnar ! déclara Hilda avec ferveur.

- Mes sœurs... je sais que je vous ai toutes méprisées, voire même haïes... Je regrette. Si je pouvais changer mon comportement passé, je le ferais sans hésiter... Quoi qu'il arrive, je vous aime... Si je venais à mourir... Erika, tu es la plus âgée, donc tu serais mon héritière, déclara Sigrdrifa d'un ton grave.

Les amants du ValhallaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant