Chapitre 47 nouvelle vie

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De sincère remerciement à Seocha qui à été d'une aide précieuse  pour l'écriture de ce chapitre

Sieglinde

Une fois dans la chambre, dame Frigg prit les commandes avec assurance. Elle disposa les coussins et les draps propres, créant un espace confortable. Mes sœurs, Hilda et Klara, se tenaient à mes côtés, tenant mes mains et me murmurant des paroles de réconfort. Thor, visiblement peu à l'aise face à cette situation, préféra quitter la pièce et attendre dans le couloir avec le reste de mes frères et sœurs, qui semblaient tout aussi sous le choc de cette future naissance. Pendant ce temps, père, étrangement silencieux, observait la scène avec une gravité qui trahissait son souci.

J'allais devenir mère... devant ce simple constat, j'étais partagée par une multitude de sentiments contradictoires. Un instant, je refusais d'accepter l'existence de cet... cet être, et l'instant d'après, je réfléchissais à quel impact cela aurait sur ma vie. On ne m'avait jamais préparée au fait de devenir mère. J'ai vécu et été formée dans l'unique optique de devenir une guerrière et une commandante... Quelle place pourrais-je donner à cet... ce petit être ? Une part de moi désirait tout simplement renier cette réalité, retourner à la vie que je connaissais, où chaque bataille et chaque stratégie étaient ma seule préoccupation.

-Sieglinde, respire profondément, dit Frigg d'une voix douce mais ferme. "Reste concentrée sur ta respiration, cela aidera à atténuer la douleur et à garder ton esprit clair."

Les paroles de dame Frigg me sortirent des questionnements qui me tiraillaient l'esprit. Je m'efforçai de suivre ses instructions, prenant des inspirations profondes et lentes, mais les contractions se faisaient de plus en plus intenses. Chaque onde de douleur me rapprochait de l'épuisement. Frigg, ayant mis au monde de nombreux enfants et ayant également aidé de nombreuses autres femmes à accoucher, m'informa que le choc que j'avais subi suite à la disparition de Duncan avait été la cause de cet accouchement précipité. Mais rien d'alarmant, selon elle, car le petit être était, selon ses estimations, vers son huitième mois de gestation.

Son expérience rassurante apporta un semblant de réconfort dans cette épreuve. Malgré la douleur et la confusion, je me sentais entre de bonnes mains et j'avais aussi la présence de mes deux sœurs avec qui j'étais la plus proche. Klara me tenait la main gauche, ses yeux remplis de larmes d'empathie, tandis que Hilda me tenait la main droite, ses murmures rassurants empreints de force et de soutien.

-Le travail progresse bien, ton col est ouvert mais pas assez pour que ta petite vie puisse encore sortir, annonça Frigg après un examen rapide. "Sieglinde, tu es courageuse, je sais que la douleur que tu ressens est la partie la moins plaisante de ce moment. Je suis là avec toi, Hilda et Klara aussi. Tu peux nous demander ce que tu veux si cela peut t'aider à oublier ne serait-ce qu'un instant la douleur."

-Oui... merci Dame Frigg... que... que dois-je faire? demandai-je un peu terrifiée.

-Si tu en as encore la force, marche, cela peut accélérer les choses. Écoute ton corps... si tu sens que le moment est venu de faire sortir ta petite vie, prends la posture qui te convient le mieux, mon enfant. Tu n'es pas obligée de rester allongée sur le lit. Pour mettre au monde mes enfants, j'étais bien souvent accroupie, mais chaque femme est différente. Écoute seulement ton corps, ma petite Sieglinde.

Je hochai la tête, sentant la sueur couler de mon front. Hilda essuya délicatement mon visage avec un chiffon humide, tandis que Klara continuait à m'encourager. Mon ventre, qui était plat il y a encore peu, avait pris une taille impressionnante. Je pouvais sentir cette petite vie qui voulait sortir sans que je parvienne encore à y arriver.

Aidée par Hilda et Klara, je me levai du lit pour faire les cent pas autour de la chambre. Cette marche rythmée m'aidait à oublier un peu la douleur qui me tiraillait, même si chaque contraction me rappelait la réalité imminente de l'accouchement.

Soudain, une contraction plus forte que les autres me saisit, me forçant à m'accroupir au niveau du pied du lit, agrippant le bois pour avoir un appui solide. Mon corps se raidissait, prêt à accueillir cet enfant qui se battait déjà pour entrer dans ce monde.

Dame Frigg s'approcha rapidement derrière moi, ses mains expertes prêtes à guider ce processus naturel. Elle me donna des directives douces mais fermes, me rappelant de respirer profondément, de me concentrer sur le moment présent. Hilda et Klara se tenaient de chaque côté de moi, me soutenant de leur présence et de leurs mots rassurants.

La douleur était intense, presque insoutenable, mais je savais que je devais continuer. Chaque contraction me rapprochait un peu plus de la rencontre avec mon enfant, de ce lien unique et indescriptible qui nous unirait pour toujours. Finalement, après un dernier effort, je sentis une libération, une délivrance. Un cri fragile, mais rempli de vie, résonna dans la chambre. C'était le cri de mon enfant, un son que je chérirais pour toujours.

Dame Frigg prit délicatement le nouveau-né dans ses bras, vérifiant sa santé avec attention. Un sourire de satisfaction illuminait son visage alors qu'elle m'apportait le précieux petit être. Mes larmes coulaient librement, mélange de soulagement, de bonheur et de gratitude.

-Petite Sieglinde tu viens de mettre au monde une future Valkyrie. annonça Dame Frigg en me présentant le petit être qui était encore relié à moi.

Je pris ce petit être avec une extrême précaution. Des larmes incontrôlables s'écoulèrent de mes yeux, émues devant ce trésor que j'avais devant moi. Il y a encore quelques heures, j'ignorais son existence, mais désormais je savais que je ne pouvais que l'aimer. Bien que certaines questions troublaient encore mon esprit, en cet instant, je voulais simplement profiter de ce moment entre elle et moi.

Hilda et Klara entourèrent notre petit miracle de leur amour et de leur tendresse, émerveillées par sa beauté fragile. Ensemble, nous formions un cercle protecteur autour de cet enfant, prêts à lui offrir tout l'amour et le soutien dont il aurait besoin dans ce monde souvent difficile.

-Tu as déjà une idée de prénom Lindi? me demanda Hilda visiblement très enthousiaste par l'arrivé de sa nouvelle nièce

-Oui... elle aura le même prénom que notre mère... Elara.

Emue par cette attention Hilda versa à son tour quelques larmes et me serra dans ses bras moi et Elara.

Odin s'approcha finalement, son visage marqué par une émotion complexe.

-J'ai commi une faute... dit-il doucement. Je ne peux pas la réparé, mais sache que la fille de Duncan... Elara sera traité comme l'une des nôtres, Sieglinde. Je te le promets.

Les mots de père, bien que réconfortants, ne pouvaient pas effacer la douleur de la perte de Duncan. Cependant, en regardant mon enfant, ma petite Elara, je sentis une nouvelle détermination se former en moi. Je ferais tout pour ramener Duncan d'Helheim, non seulement pour moi-même, mais aussi pour elle qui dépendait désormais de nous. Avec un courage renouvelé, je promis silencieusement à notre fille qu'elle ne grandirait pas sans son père...

Les amants du ValhallaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant