Chapitre 52 appel à l'aide

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Sieglinde


Dévalant les marches du palais, nous arrivâmes auprès de Klara et Erika. Elles écarquillèrent les yeux en me voyant arriver avec Duncan, mais n'eurent pas vraiment le temps de poser des questions. Quelques instants plus tard, Heimdall arriva au galop sur sa monture, tenant Sigrdrifa dans ses bras.

Ma sœur... l'aînée des Valkyries, elle qui d'habitude était si fière et arrogante, n'était plus que l'ombre d'elle-même. Elle était couverte de sang, mais ce n'était pas le sien. Son regard, perdu dans le vide, n'exprimait plus aucune lueur. Heimdall semblait lui aussi ignorer ce qu'il s'était passé, mais Sigrdrifa était seule... ce qui laissait supposer que mes autres sœurs, mes frères, et... père étaient... Je refusais de laisser cette pensée se terminer dans mon esprit.

Heimdall s'empressa de conduire Sigrdrifa auprès de Dame Idunn et de Dame Frigg. Par chance, elle avait peu de blessures physiques, mais mentalement, elle semblait totalement brisée. Sa mère ainsi que nous, ses sœurs, avons tenté à plusieurs reprises de lui parler pour tenter de comprendre, mais le résultat était le même : elle restait prostrée, tenant la main de sa mère comme si elle était terrifiée.

Dame Frigg nous demanda poliment de laisser tomber, du moins pour l'instant. Le reste de la journée fut assez étrange. Nous nous doutions qu'une catastrophe était survenue, mais sans le témoignage de notre sœur, nous ne pouvions qu'imaginer... Ce n'est finalement que le lendemain que Dame Frigg nous convoqua toutes, sans exception. De retour dans la chambre de notre aînée, nous la découvrîmes allongée sur son lit, avec sa mère qui tentait de la réconforter. Sigrdrifa avait fini par reprendre ses esprits et se sortir de son état de choc. Son regard se porta sur moi, mes trois autres sœurs, et Duncan.

- Sigrdrifa... que s'est-il passé avec père ? demanda Erika avec une certaine appréhension.

- Tout... tout le monde est tombé... les Einherjar, Tyr, Vidar, Thor, nos sœurs... père, tous sans exception...

Les mots froids et dépourvus d'émotion de Sigrdrifa nous glacèrent le sang. Nous nous regardions en silence, incrédules et légèrement terrifiés. Le fait que le tout-puissant Odin notre père puisse mourir était inconcevable.

- Tu mens... Sigrdrifa, réponds ! Tu nous fais une mauvaise plaisanterie ? demanda Klara, au bord des larmes.

- Lokkju... il est responsable de ce carnage... J'ignore comment c'est possible, mais il a formé une alliance entre les Jötnar de Jötunheim, de Niflheim et Muspellheim, mais aussi les Kobolds, des Alfar et une armée des morts... c'était un piège bien orchestré. Ils étaient trop nombreux, trop puissants. Nous avons été submergés avant même de pouvoir réagir correctement. Il m'a laissée en vie dans un seul but... vous prévenir qu'il réduira Asgard en flammes dans 9 enfin non... huit jours maintenant.

Le silence qui suivit ses paroles était lourd de sombres implications. Lokkju était parvenu à unir des ennemis jurés pour semer la destruction sur Asgard. La gravité de la situation pesait lourdement sur nous.

Sigrdrifa, qui semblait perdue, se tourna vers sa mère.

- Maman, cela veut-il dire que je suis... la souveraine d'Asgard ?

- J'en ai bien peur... Tu es l'aînée. Répondit Frigg en passant avec douceur sa main sur la chevelure de sa fille.

- J'ai toujours convoité le pouvoir je ne peux pas le nier... mais pas à ce prix-là... Je ne suis pas digne maman... elle tourna son regard vers son frère. Heimdall, tu es le mieux placé pour diriger Asgard.

Les amants du ValhallaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant