Sieglinde
Une fois remise sur pied, je filai sans attendre pour interroger ce misérable menteur d'Araphalon. Mais ce vil vaurien resta muet malgré la pression et les menaces, osant même nous menacer, Duncan et moi. Je ne trouvai donc aucune réponse auprès de lui, mais peut-être en obtiendrais-je auprès de la population locale. Mais là aussi, celle-ci se montra peu loquace. La peur se lisait sur leur visage, que ce soit à cause du courroux du Seigneur Araphalon ou de cette créature. La population ne voulait tout simplement pas être mêlée à ces histoires.
Duncan, me voyant de plus en plus nerveuse, tenta par tous les moyens de m'apaiser. J'étais reconnaissante pour sa sollicitude, même si cela ne semblait pas vraiment avoir l'effet escompté.
-Sieglinde, j'ai une suggestion, finit-il par me dire.
-Au point où nous en sommes... tout est bon à prendre, je t'écoute, répondis-je.
-Si nous ne pouvons pas obtenir de réponses auprès des vôtres, alors allons les chercher chez vos ennemis, les Dökkálfars. C'était notre plan initial à la base, après tout.
Sa proposition me fit dresser le poil et me fit trembler de nervosité. La simple idée de rencontrer ces êtres vils et immondes... je ne pouvais pas le supporter. Mais Duncan avait tout de même raison dans cette affaire. Il était un humain et donc neutre. J'étais à moitié Alf, donc peut-être pas la mieux placée pour être objective. Peut-être qu'avec eux, nous pourrions comprendre un peu plus ce qui pouvait se tramer dans ces terres...
Récupérant nos montures, je guidai Duncan jusqu'au "seuil", tel était le nom de la muraille longue de plusieurs dizaines de kilomètres qui servait de frontière entre les terres d'Alfheim et celles des Dokkalfar. Les gardes de la muraille semblaient décontenancés en nous voyant arriver. Le capitaine de garde nous héla depuis le haut de la muraille.
-Que font donc une Valkyrie et un humain en ce lieu ? demanda-t-il, plein de suspicion.
- Nous allons au-delà de ce mur, alors tu vas nous laisser passer ou je viens te démonter ta petite gueule de star de K-pop, déclara Duncan.
Je restai perplexe face à la menace de Duncan, tout comme semblait l'être le capitaine. Il n'allait pas se montrer coopératif ; je devais lui donner un petit coup de pression.
-Savez-vous à qui vous parlez ? lançai-je d'un ton impérieux. "Je suis Sieglinde Odinsdottir, et voici Duncan MacReady, mon Housecarl. Cette région, aussi reculée soit-elle, a entendu nos noms résonner. Nous avons pourfendu la descendance de Fenrir et occis deux Dreki ! Pensez-vous être de taille face à nous ?
Mes paroles semblèrent avoir déstabilisé le capitaine, qui se montra plus hésitant.
-Dame Sieglinde, normalement... personne n'a le droit d'aller sur ces terres, balbutia-t-il.
-Voulez-vous que je retourne sur Asgard et que j'informe le père de tout ce que vous m'avez empêché d'accomplir ma mission ? ajoutai-je d'un ton sévère.
Je n'aimais pas vraiment me servir du nom de mon père pour obtenir ce que je voulais, mais l'heure était trop grave pour avoir des scrupules. Le capitaine finit par plier et ordonna à ses hommes d'ouvrir la porte. Aussitôt, Duncan et moi nous nous engouffrâmes vers les terres des Dökkálfar, en quête de réponses.
***
Duncan et moi parcourions au galop les immenses terres rocailleuses des Dökkálfar. Je restais assez interloquée ; je ne pensais pas que la terre natale de ma mère pouvait avoir des paysages aussi sinistres. Où était ce la présence de ces immondes êtres qui avaient transformé ces terres ainsi ?
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Les amants du Valhalla
RomanceMortellement touché lors d'une patrouille militaire, Duncan MacReady respire son dernier souffle, mais au seuil de la mort, une vision extraordinaire se révèle : Sieglinde, Valkyrie d'Asgard, surgit des cieux sur un destrier blanc pour lui offrir un...