Chapitre 22 Aigle de sang

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Mise en garde: ce chapitre contient un acte de torture et de mise a mort particulièrement violent, je ne peux pas connaitre votre sensibilité mais passer votre chemin si vous êtes mal a l'aise avec ce genre de scène.

Duncan

Neuf jours s'étaient écoulés depuis les funérailles, marquant la fin de la période de deuil. À présent, tous étaient conscients de ce qui allait se passer : la mise à mort du responsable de cette tragédie. Lokkju avait pris la fuite, mais Tyr avait capturé le meneur des Einherjar, Slobodan et une centaine de survivants de la bataille qui furent tous décapités par les douzes fauves plus tôt ce matin, leur tête ornant désormais les murailles du Valhalla.

Slobodan fut longuement interrogé sur ses liens avec Lokkju, et les réponses ne tardèrent pas à venir. Les méthodes d'interrogatoire de Tyr eurent vite raison du traître, qui avoua que Lokkju l'avait contacté plusieurs semaines auparavant, lui promettant des récompenses irréalistes telles qu'une immortalité véritable, des pouvoirs égalant ceux des dieux, ainsi que des richesses incommensurables. Je ne pouvais comprendre comment cet imbécile avait pu être assez naïf pour tomber dans un tel piège, mais le mal était fait : deux Valkyries... deux sœurs de Sieglinde étaient mortes, et le père de toute chose ne laisserait certainement pas cela impuni.

***

L'accusé était lourdement enchaîné, retenu fermement par le dieu Tyr alors qu'il faisait face au père de toute chose, dont la rage semblait aussi ardente que les braises du feu funéraire auquel j'avais assisté il y a quelques jours.

-As-tu un dernier mot à dire, misérable ver de terre ? demanda Odin.

Slobodan, qui perdit instantanément toute trace de confiance et de fierté, s'effondra à genoux sur le sol, pleurant comme un nouveau-né, il me laissa une impression de dégoût.

-Seigneur Odin, je vous en conjure, épargnez ma vie... Je promets de vous servir éternellement. J'exécuterai le moindre de vos ordres et...

Odin leva la main pour le faire taire, quittant son trône pour s'approcher de l'accusé. Il saisit son menton, le forçant à le regarder droit dans son œil unique.

-Ma fille, ma chère Solveig t'as offert une chance d'échapper à la vie sur Helheim, et toi, tu récompenses sa générosité en causant sa mort ainsi que celle d'une autre de mes filles. Peu importe ce que tu aurais pu dire, cela n'aurait rien changé à ta destinée. Je voulais simplement voir comment tu affronterais ta propre mort... J'ai ma réponse. Tu voulais voler de tes propres ailes, te soustraire à l'autorité de Solveig, à celle d'Asgard... à la mienne, déclara Odin d'une voix empreinte de gravité. Il resta silencieux quelques instants, scrutant le visage de l'accusé. "Sois satisfait, je vais accomplir ton souhait... Je vais t'offrir des ailes..."

Il fit signe à son fils, qui obéit immédiatement ; il conduisit le prisonnier jusqu'à deux piliers de la salle du trône et attacha ses bras sur ceux-ci. Tyr ne prit aucun gant et le fixa au point que le prisonnier devait se tenir sur la pointe des pieds.

Solidement attaché, Odin s'approcha du condamné.

-J'aime mes Einherjar comme mes enfants, mais cet homme n'est plus un Einherjar, il est à peine digne du titre d'homme. À présent, je vais lui donner des ailes... des ailes sanglantes qui lui permettront de voler dans le néant au-delà des neuf mondes.

Je n'avais pas la moindre idée de ce qui allait se passer, mais un silence de mort régnait au sein de la salle du trône dont l'atmosphère était devenue lourde et oppressante. Tyr sortit son poignard et le tendit à son père en le tenant par la lame.

Les amants du ValhallaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant