Chapitre 43 les abîmes 2/5

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Suleika


Une fois qu'il fut parti, Sieglinde se tourna vers moi et s'assit, attendant patiemment que j'ouvre la conversation.

-Lokkju... il m'a révélé des choses... commençai-je, cherchant mes mots.

-Des paroles visant à instiller le doute et semer la discorde sur Asgard... Vous ne devez en aucun cas prêter foi à ces dires, m'interrompit-elle d'un ton ferme. "Deux de mes sœurs sont mortes à cause de lui," avoua-t-elle avec une pointe de tristesse dans la voix.

Je n'avais jamais cru aveuglément aux paroles de Lokkju. Cet homme avait quelque chose de dérangeant, mais le doute s'était insinué en moi de telle manière qu'il m'était devenu impossible de ne pas ressentir du mépris pour lui.

-Il a donc menti au sujet de Duncan et de ce qu'il vous a fait ?

Sieglinde parut troublée. "Que vous a-t-il dit sur mon Housecarl ?" demanda-t-elle.

-Il m'a dit qu'un jour, après que vous ayez trop bu, Duncan aurait profité de votre moment de faiblesse pour... profiter de vous, répondis-je, luttant pour prononcer les mots.

Le choc se peignit sur le visage de Sieglinde. Non pas tant parce que les mots étaient vrais, mais surtout parce que c'était un mensonge d'une horreur et d'une gravité qu'elle n'aurait jamais imaginées. Sieglinde attrapa mes deux mains et me fixa avec une expression empreinte de peine.

-Je suis désolée que vous ayez été emporté dans les flots du mensonge semé par Lokkju. Je peux vous assurer que Duncan est un homme d'honneur et un ami. Jamais il ne m'aurait fait une telle chose, même dans mes moments les plus vulnérables.

Je sentis une vague de soulagement mêlée de honte m'envahir.

-Je m'en veux, Dame Sieglinde... Je suis une flic enfin j'en étais une, et pourtant je savais au fond de moi que Duncan ne pouvait pas être le monstre décrit par Lokkju. Mais ce doute... cette insidieuse incertitude a fini par submerger mon esprit, avouai-je.

Sieglinde serra mes mains avec plus de force, son regard se faisant plus intense.

-Ne vous en voulez pas, Suleika... Duncan a lui aussi été victime des mensonges de Lokkju lors de son arrivée sur Asgard," me rassura-t-elle avec empathie.

Peu après, Sieglinde fit revenir Duncan et lui expliqua tout. Je réalisai à quel point j'avais été naïve, mais Duncan, sans aucune rancœur, m'assura que nos liens restaient inchangés. Je me sentis vraiment idiote d'avoir douté.


***



Notre halte terminée, nous reprenions notre route à travers la cité naine, qui arborait des allures sinistres dignes d'une cité fantôme. Bien que distante des trois Valkyries et de notre guide nain, je pouvais distinguer quelques bribes de leur conversation. La cité avait été abandonnée depuis une centaine d'années après que les Kobolds aient réussi à l'envahir, causant mort et désolation. Une question me taraudait l'esprit : qu'est-ce qu'un Kobold exactement ? Ne voulant pas ennuyer Dame Sieglinde avec mes questions, je me tournai vers Duncan. Lui poser des questions serait un moyen de briser la glace après le malentendu, même si il ne m'en tenais pas rigueur, la culpabilité restait toujours présente.

Les amants du ValhallaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant