Chapitre 24 Sunnablot 2/3

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Duncan


Ce présent constituait la seule manière que j'avais trouvée pour lui témoigner de façon muette à quel point elle était précieuse à mes yeux. Elle l'avait véritablement apprécié, confessant qu'à part sa sœur et son père, personne ne lui avait jamais fait de cadeau. Mon geste avait touché son cœur en plein centre. À contrecœur, nous dûmes interrompre cet instant magique pour rejoindre le palais de Dame Freyja.

Le Blot qui s'annonçait promettait d'être grandiose ; les convives faisaient partie de l'élite de la société des cinq Mondes. Je me sentais quelque peu comme un intrus ici. Sieglinde, percevant mon agitation, attrapa doucement mon bras et me rassura en soulignant que je n'étais pas le seul humain présent. En effet, ses sœurs avaient également emmené leurs Housecarls, en prévision des événements à venir au cours des prochains jours.


Lors du banquet, je ne pouvais malheureusement pas me trouver à ses côtés. Nous, les Housecarls, avions une table dédiée. Un sourire se dessina sur mon visage lorsque je repérais mon mentor, Aetius. Il me fit signe que je pouvais m'asseoir à ses côtés. Installé à la table, je saluai à leur tour les autres Housecarls présents. Une atmosphère chaleureuse de camaraderie enveloppait notre groupe tandis que nous attendions le début du banquet. Nos échanges étaient empreints de récits de nos exploits respectifs. Mes camarades se souvenaient encore de mon exploit face au loup géant, et même si je n'y avais pas directement participé, l'affrontement avec le dragon et mon combat contre Lokkju restait gravé dans les mémoires. Je représentais une exception, car la plupart des Einherjar n'avaient eu comme adversaires que des Jötnar.

- Vous savez, si Duncan est si fort, c'est un peu grâce à moi, déclara Aetius avec une légère vantardise. Donc, si on y réfléchit, je suis aussi de taille pour affronter la descendance de Fenrir et même un Dreki.

- Je ne crois pas. T'es qu'une de ces lopettes de Romains tout chétif, rétorqua un Housecarl avec un sourire en coin qui venait de faire son arrivée. Je ne savais pas s'il voulait plaisanter ou se montrer insultant. Je l'avais déjà croisé à quelques reprises ; c'était une véritable armoire à glace, au teint hâlé et aux cheveux noirs en bataille.

- Rappelle-moi qui a vaincu ton peuple, Hasdrubal ? demanda Aetius, affichant à son tour un sourire provocateur.

La situation semblait sur le point de dégénérer en pugilat, alors que l'alcool n'avait même pas commencé à couler. Hasdrubal et Aetius se toisèrent du regard, créant une atmosphère électrique. J'aurais voulu me lever pour désamorcer la situation, mais soudainement, les deux hommes éclatèrent de rire avant de se donner une accolade. Aetius fit une place à Hasdrubal pour qu'il s'assoie à côté de moi, et là, il fit les présentations.

- Hasdrubal, je pense qu'il n'y a pas besoin de faire les présentations ? Déclara Aetius

- Duncan le tueur de Loup, je suis heureux de pouvoir te parler ! déclara Hasdrubal en me donnant une franche poignée de main.

- De même, Hasdrubal. Alors, c'est quoi le passif avec Aetius ? demandai-je, ma curiosité piquée à vif.

Oh, ça, un petit jeu entre lui et moi. Je suis Carthaginois et lui un Romain, j'ai pas besoin de te faire un dessin, Dit il en riant , je suis mort lors de la bataille de Zama contre ces foutus Romains ! finit-il en appuyant bien sur la dernière partie de sa phrase.

- Zama ? Tu as côtoyé Hannibal Barca ?

- Exact, un sacré homme comme ont en voit rarement, qui a fait trembler ces Romains... Dommage qu'il ne soit pas mort au combat. Je suis sûr qu'il aurait eu droit à sa place au Valhalla. Hasdrubal ajouta cette dernière remarque avec un brin de regret dans la voix..

Les amants du ValhallaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant