Les amants du Valhalla

Chapitre 49 le crépuscule des dieux

Lokkju

-La bataille débuta dès les premières lueurs de l'aube. Jamais nous n'avions vu un tel rassemblement depuis les guerres ancestrales. Le grand Odin, père de toute chose, avait réuni une armée gigantesque. Ses fils et ses filles étaient là pour le servir dans cette bataille décisive, accompagnés des braves Einherjar. Ces guerriers, qui avaient voué toute leur existence à protéger et maintenir l'ordre cosmique, étaient plus de 10 000. Une telle force était en mesure d'écraser quiconque osait se mettre sur sa route, et c'est exactement ce qu'elle fit. La misérable armée des Jötnar fut balayée en moins d'une heure par l'armée d'Odin. Lorsque le dernier d'entre eux rendit son dernier souffle, tous les Einherjar scandèrent le nom de leur maître, le saluant pour cette victoire éclatante.

Mais au fond de lui, Odin trouvait cela trop facile, et il avait raison.

Au-delà du champ de bataille, par-delà les collines environnantes, le son de plusieurs cors sinistres retentit, coupant d'un seul coup les cris de joie. À mesure que les secondes s'écoulaient, les visages confiants des Einherjar prirent une mine pleine d'inquiétude. Ils étaient encerclés par une armée comme ils n'en avaient jamais vu auparavant : Jötnar de feu, Jötnar de glace, Alfar aux ordres de Malékith, Kobolds, et une armée des morts. Tous s'étaient unis dans un seul but :

Détruire Asgard, détruire Odin, détruire l'équilibre des neuf mondes.

Les Einherjar étaient fébriles, mais l'aura d'Odin leur conférait un moral inébranlable. Tant qu'il était là, ils étaient sûrs de remporter la victoire. Alors qu'ils commençaient à former leurs rangs en vue de la prochaine bataille, un hurlement sinistre retentit, figéant tout le monde sur place. Ce cri glaçant semblait les pétrifier comme de la pierre. En le voyant s'avancer vers les hauteurs d'une colline, Odin ressentit pour la première fois un étrange sentiment... la peur.

Nul être dans cet univers, pas même Odin, ne pouvait rester indifférent face à la bête qu'il contemplait : Fenrir.

Cette créature était d'une taille démesurée, dépassant les plus hautes montagnes et jetant une ombre colossale sur les environs. Ses yeux flamboyaient comme des feux infernaux, reflétant une haine et une fureur incommensurables. Sa mâchoire, capable de dévorer le ciel et la terre, s'ouvrait si large qu'elle semblait vouloir engloutir le monde entier. Ses crocs, aussi longs que des épées, scintillaient d'une lueur sinistre, prêts à déchirer tout sur leur passage. Son pelage, noir comme la nuit la plus profonde, était parsemé de cicatrices, témoins de sa nature indomptable et de sa force brute. À chaque pas qu'il faisait, la terre se fissurait et les arbres s'effondraient, incapables de résister à la puissance de cette créature titanesque. Fenrir n'était pas qu'une simple bête, il incarnait la destruction pure, une force de la nature que rien ne pouvait stopper.

Alors que la terre tremblait encore sous les pas titanesques de Fenrir, une nouvelle terreur émergea des profondeurs abyssales de l'océan. L'air se chargea d'une odeur nauséabonde, une senteur de pourriture et de mort, qui vint souiller les narines des Einherjar déjà frappés par l'angoisse. Leur courage et leur cohésion, déjà mis à rude épreuve par la présence imposante de Fenrir, furent ébranlés jusqu'à leur fondation alors qu'ils découvraient une silhouette serpentine qui se faufilait autour des champs de bataille.

Jörmungand, immense et sinueux, encerclait la terre d'un anneau ininterrompu, sa longueur dépassant l'entendement. Son corps écailleux, luisant d'un éclat sombre et humide, s'élevait des flots tumultueux, chaque mouvement créant des vagues gigantesques qui submergeaient le champ de bataille. Ses yeux, d'un vert perçant, brillaient d'une intelligence malveillante et d'une rage ancienne. La gueule béante de Jörmungand, assez large pour engloutir des armées entières, exhalait un souffle venimeux qui empoisonnait l'air et la terre. Ses crocs acérés, aussi longs que des lances, étaient imprégnés d'un poison si mortel qu'un simple contact suffisait à tuer instantanément.