Chapitre 41 politique Naine

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Sieglinde


À notre arrivée au sein de la cité naine, les réactions allèrent de la curiosité jusqu'à une hostilité flagrante. Nous n'étions pas les bienvenues. Je m'étonnais malgré tout. Les relations entre Asgard et Nidavellir sont parfois un peu compliquées, mais je ne pensais pas qu'elles aient tourné à un degré aussi bas.

-J'imagine qu'on peut faire une croix sur le panier de bienvenue? déclara Duncan.

Au vu des réactions amusées de ses camarades, je compris qu'il venait de faire une plaisanterie.

-Voilà le palais royal, Dames Valkyries... déclara Thorgrim d'une voix solennelle.

Du promontoire où nous étions, la vue d'ensemble de la cité était imprenable. Des milliers de bâtisses étaient dispersées dans une cavité qui semblait s'étendre sur des dizaines et des dizaines de kilomètres. Au centre se trouvait le palais royal, fait de pierre immaculée, qui contrastait avec le reste des habitations faites de pierre grisâtre.

Thorgrim nous laissa quelques instants pour admirer la vue, puis il reprit la cadence pour nous amener justement au centre de cette cité, au sein du palais royal. J'étais un peu anxieuse. J'avais malgré tout une petite idée d'où j'allais mettre les pieds, étant une fille d'Odin. J'ai eu le loisir d'assister à tout un lot de coups bas et de petites trahisons au sein de notre grande "famille". La famille royale naine ne devait pas être différente de la nôtre. J'étais au moins sûre d'une chose : je ne comptais pas prendre parti entre les deux prétendants. J'étais là pour ma sœur. J'espérais du fond du cœur qu'elle ne soit pas morte. Le poids de la perte de Solveig et Skogul était encore lourd...

Thorgrim nous offrit un accès direct vers le palais. Sans son aide, nous n'aurions pas pu aller bien loin. Les nobles n'étaient pas différents des nains des castes plus modestes; ils montraient clairement que nous n'étions pas les bienvenus. Des remarques un peu vexantes sortaient de leur bouche, mais je n'y prêtais pas attention. Heckel et certains des Einherjar de mes sœurs manquèrent de laisser parler les poings. Heureusement, aucun incident ne fut à signaler lorsque nous arrivâmes enfin devant la salle du trône, qui, malheureusement, était bien vide.

Une seule personne se trouvait à proximité du trône, restant assise, les mains jointes dans le dos, comme plongée dans une sorte d'introspection. La salle elle-même était un spectacle à part entière : les murs de pierre brute étaient ornés de tapisseries riches et colorées, représentant des scènes de batailles glorieuses et des moments de prospérité pour le royaume nain. Des colonnes imposantes soutenaient le plafond voûté, et des torches fixées aux murs projetaient une lumière vacillante, ajoutant une atmosphère solennelle au lieu.

Thorgrim nous fit signe de patienter un peu, puis il s'avança avec assurance.

-Grand Chambellan. Nous avons de la visite. Dame Sieglinde, Gunhild et Klara sont ici pour...

-J'me doutais bien que ça finirait par arriver ! déclara une voix féminine.


Le Grand Chambellan se retourna, et je fus étonnée de voir qu'il s'agissait en fait d'une Naine. Elle nous regarda un instant depuis les hauteurs du trône avant de descendre les escaliers à grandes enjambées, arrivant à notre niveau. Bien qu'elle fût à peine au niveau de nos hanches, elle dégageait une aura impressionnante. Sa démarche était assurée, et son regard perçant laissait deviner une intelligence aiguisée et une grande expérience.

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