Duncan
La nuit s'était installée depuis plusieurs heures, mais rien à faire, je ne trouvais pas le sommeil. Ma parodie de chambre n'avait qu'une maigre bibliothèque, mais c'était mieux que rien. J'étais en train de lire l'un des livres qui s'y trouvaient : une biographie d'un ancien roi d'Alfheim qui avait participé aux guerres ancestrales. La plume de l'auteur était soporifique, et je commençais à m'assoupir.
Soudain, des hurlements resonnèrent au-delà de la porte de ma cellule, me faisant sursauter. Sans attendre, je récupérai mon épée et sautai hors du lit. En sortant de la chambre, je me retrouvai nez à nez avec Sieglinde, qui avait été tout aussi réactive que moi. Ensemble, nous nous dirigeâmes vers la zone d'où provenaient les cris. Après une course effrénée dans les couloirs de la forteresse, nous arrivâmes dans la salle commune, où un spectacle déroutant se dévoila sous nos yeux.
un sentiment de dégoût s'empara de moi en apercevant une paire de mains grêles et osseuses se terminant par de petites griffes noircies. Le propriétaire de ces mains, que je peinais à distinguer car il se tenait dans un des recoins peu éclairés de la salle commune, tenait fermement la tête d'un soldat Alf qui gesticuler dans tous les sens pour se libérer de son étreinte. En nous voyant arriver, armes à la main, il releva la tête. Ses deux yeux rougeâtres nous fixaient, semblant bouillir de rage et de colère. D'un simple mouvement, il arracha la mâchoire du soldat qu'il tenait entre ses mains. Il contempla un bref instant le morceau sanguinolent qu'il tenait toujours dans sa main avant de le jeter brutalement au sol.
C'est alors que cet agresseur s'avança vers Sieglinde et moi, la lueur des bougies nous permit de le distinguer clairement. C'était une armoire à glace absolument hideuse. Cette... chose était voûtée et malgré tout, elle devait frôler les deux mètres de haut. Son visage était digne d'un film d'horreur : un large front fripé, le haut de son crâne clairsemé de longs cheveux sombres, poisseux et sales parcourant de façon irrégulière sa tête. Sa mâchoire proéminente semblait être totalement désaxée, pendouillant de façon pathétique et laissant apparaître des dents jaunâtres et noires.
Le reste de son corps semblait être une sorte de bricolage digne d'une créature de Frankenstein. L'un de ses bras était plus long et musclé que l'autre. Ses jambes arquées semblaient avoir toutes les peines du monde à soutenir le poids de cette chose, et pourtant, elle semblait forte et solide.
-T'as pas une gueule de porte-bonheur... laissai-je échapper
La créature semblait avoir des capacités de compréhension et même une certaine intelligence, car mes mots semblèrent l'avoir véritablement vexée. Dans un geste de colère, elle renversa l'une des tables pour la propulser droit vers nous. Sieglinde eut le réflexe de sauter par-dessus à temps, tandis que moi, je la reçus en pleine face, m'envoyant non loin de la cheminée de la salle.
Sieglinde se précipita droit vers la créature qui fit s'abattre ses énormes poings sur elle, mais la Valkyrie parvint à glisser entre les attaques de la chose et planta son épée droit vers le cœur de la créature. Cependant, quelque chose d'impensable se produisit : la lame draconique de Sieglinde se brisa en morceaux lorsqu'elle frappa la créature.
Totalement désarmée, Sieglinde était sans défense et la créature en profita pour l'attraper par le cou, la soulevant comme une poupée de chiffon. Il allait la tuer, ça ne faisait aucun doute. Malgré la douleur, je me relevai et fonçai droit vers la créature, abattant ma lame sur son bras dans l'espoir de le trancher. Mais cette fois, ce fut ma propre lame qui se brisa en morceaux. Sans arme, je décidai de tenter le tout pour le tout en m'attaquant à mains nues à ce monstre.
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Les amants du Valhalla
RomanceMortellement touché lors d'une patrouille militaire, Duncan MacReady respire son dernier souffle, mais au seuil de la mort, une vision extraordinaire se révèle : Sieglinde, Valkyrie d'Asgard, surgit des cieux sur un destrier blanc pour lui offrir un...