Chapitre 38

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Je me tiens là, à côté d'Alexander, dans cette somptueuse salle de réception ornée de dorures et de lustres scintillants.

L'air est chargé d'une ambiance étouffante, presque irréelle à cause de tous les regards sur Alexander.

Je jette un regard autour de moi, observant les invités qui déambulent, parés de leurs plus belles tenues.

Parmi eux, Antoine Cabral, l'héritier dont l'anniversaire est célébré ce soir avec qui j'ai rapidement pu parlé.

Mais à part lui, personne n'a osé venir me parler ni même esquisser le moindre sourire, ils sont tous trop occupés à me fixer tout en essayant d'avoir une seconde d'attention de la part d'Alexander. 

Du coup, je me retrouve au bout milieu de la pièce comme un con, me demandant vaguement ce que je fais ici, dans ce monde d'hypocrites et de connards, aux côtés d'un homme que je méprise.

Alexander, mon mari, si l'on peut vraiment l'appeler ainsi, se tient à mes côtés, arborant son habituel air arrogant et impassible. 

Les invités viennent tour à tour le saluer mais il finit par s'excuser avant de me tirer vers un coin plus calme. 

Alexander : la fête ne te plaît pas ? 

Moi : oh si je m'amuse comme un fou ça se voit pas ? 


Mon air irrité lui arrache un sourire alors qu'il prend un verre de champagne avant de me tendre un verre de jus, pour le "bébé" je suppose.. 

Son regard scrutateur ne manque pas de remarquer que ma bague de mariage n'est plus à mon doigt, tandis que la sienne y brille toujours.

Un sourire malsain en coin se dessine sur ses lèvres, comme s'il avait deviné mes pensées les plus intimes.

Alexander : tu as retiré ta bague. 

Il balance ça d'un ton neutre, mais je sens le sous-entendu dans ses paroles, je lui lance un regard froid, mes yeux rencontrant les siens.

Moi : elle n'avait plus aucune utilité 

Alexander : Il me semble que l'on est toujours marié pourtant. 

Moi : j'ai demandé à un avocat de préparer les documents du divorce, et j'ai lu attentivement cette fois. 


Ma voix trahit à la fois ma détermination et mon amertume, j'ai parcouru chaque ligne de ce document pour éviter de signer une nouvelle bêtise.

Notre contrat pré-marital a énormément de clause restrictive qui me lie à lui, m'enfonçant dans une prison dorée dont je suis désormais déterminé à m'échapper.

Et puisque je n'ai plus accès à ces documents, je dois trouver un moyen de forcer Alexander à me les donner ou au moins à me dire ce qu'ils contiennent précisément. 

Alexander : du divorce ? 

Alexander lève un sourcil, comme s'il s'attendait à cette réaction. 

Alexander : Tu penses vraiment pouvoir partir comme ça ? Aussi facilement ? 

Son ton condescendant fait monter une colère brûlante en moi alors que mes points se serrent involontairement. 

Moi : Je ne vais pas rester prisonnier de ce faux mariage toute ma vie. 

Alexander : il n'y a rien de faux 

Moi : te fous pas de ma gueule, tu sais aussi bien que moi que c'était une énorme connerie


Il soupire sans quitter son sourire amusé comme s'il savait que je ne pouvais pas le fuir même si j'en rêvais. 

Techniquement, je crois pas que ce soit possible mais bon encore faudrait que tu saches ce que tu as accepté en signant aveuglément. 


Alexander : et t'as pensé au bébé au moins ?

Moi : mieux vaut des parents divorcés que des parents qui se détestent. 

Alexander : je ne te déteste pas Kieran.

Mais avant qu'on ne puisse poursuivre cette conversation tendue, des invités s'approchent de nous, nous interrompant brusquement.

Des sourires forcés ornent leurs visages, leurs mots empreints de politesse et de superficialité.

Je me force à répondre, à jouer ce rôle de mari aimant aux côtés d'Alexander, tout en sentant mon cœur se serrer douloureusement dans ma poitrine.

Au milieu de toute cette hypocrisie, je réalise que je suis pris au piège, non seulement dans ce mariage, mais aussi dans ce monde vicieux et horrible.

Et au milieu de cette soirée éclatante, je me demande si je parviendrai un jour à retrouver ma liberté.

Je veux juste me barrer loin de toutes ces emmerdes et vivre d'amour et d'eau fraîche, c'est trop demandé ? 

Oui. 

Si Alexander ne me dit pas ce que j'ai signé, je ne pourrais jamais quitter cet endroit mais même si je n'en suis pas encore capable, je dois me préparer.

En lui offrant le bonheur, j'ai perdu le mien..Où les histoires vivent. Découvrez maintenant