Chapitre 45

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Je me tiens là, devant la fenêtre de notre chambre, regardant le soleil qui éclaire le magnifique jardin.

C'est devenu une habitude, une sorte de rituel quotidien qui m'aide m'accrocher, comme à une bouée, espérant que le temps efface ce que mon cœur refuse de pardonner.

Alexander entre dans la pièce, ses pas résonnant doucement sur le sol comme toujours. Je sens son regard sur moi, mais je ne me retourne pas.

Il essaye encore, comme tous les jours, de faire tomber les barrières que j'ai mit entre nous mais ne semble pas vouloir comprendre que c'est impossible.

Il s'approche lentement, ses gestes empreints de cette douceur qui m'a autrefois fait tomber amoureux de lui avant que sa voix hésitant, presque suppliante, ne m'interpelle.

Alexander : Kieran, on peut parler ?

J'essaye de garder mon calme sans pour autant reparler de tout ce qui c'est passé entre nous, ça ne sert à rien de répéter ce que j'ai déjà dit cent fois.

Maintenant je veux juste partir.

Moi : Parler de quoi ? De comment tu t'amuses à m'enfermer ici ?

Il soupire, et je l'entends presque implorer comme à chaque fois que je le repousse.

Alexander : je ne t'enferme pas Kieran, tu peux faire tout ce que tu veux, sauf partir.

Moi : c'est bien ce que je dis alors. Tu penses vraiment que m'obliger à rester ici changera quelque chose ?

Alexander : je fais tout pourtant.

Ses mots sont comme des lames de rasoir, ils coupent à vif, remuant des souvenirs douloureux de toutes les fois où j'ai dû le repousser.

Il a tout essayé : les fleurs, les dîners romantiques, les voyages surprises. Il me couvre de cadeaux, espérant que chaque geste efface un peu de la douleur.

Mais tout cela ne fait que me rappeler à quel point je dois m'éloigner de lui.

La semaine dernière, il a organisé un voyage surprise à l'autre bout du monde, dans une capitale très touristique.

Il pensait que la magie d'un voyage en amoureux pourrait raviver quelque chose entre nous, il me l'avait même vendu comme sa demande d'excuse pour notre lune de miel qui n'a jamais eu lieu.

Mais même en l'entendant me raconter tout ce qu'il avait prévu pour nous là-bas, tout ce que je ressentais, c'était une profonde tristesse.

Alors j'ai refusé ce voyage, un "je n'en veux pas" c'était échappé de mes lèvres avant que je n'aille m'enfermer dans la salle de bain.

Il y a quelques jours, il a passé la soirée en cuisine, préparant mon plat préféré, espérant qu'un repas partagé pourrait nous rapprocher.

Mais chaque bouchée avait un goût amer, et on a fini la soirée en silence, moi, replié dans ma douleur, lui, dans son désespoir.

Hier encore, il m'a offert un bracelet en or orné de diamants en tout genre, gravé de nos initiales, c'était un symbole de son engagement, d'après lui.

Je n'aime pas les bijoux et encore moins ceux aussi tape l'oeil que celui-ci.

Finalement, je l'ai accepté par politesse dans un moment de faiblesse, mais il reste dans son écrin, oublié sur la commode de la chambre.

Je me retourne enfin pour le regarder, ses yeux sont pleins de regret et de détermination. Une part de moi veut croire que le divorce n'est pas la seule fin possible.

En lui offrant le bonheur, j'ai perdu le mien..Où les histoires vivent. Découvrez maintenant