Chapitre 47

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Après être resté un moment la tête baissée dans l'eau du bain, je finis par me relever, le cœur lourd.

En sortant de la baignoire, je m'attends à voir Kieran quelque part dans la maison, mais il n'y a plus rien.

Le silence me frappe, le vide qui s'est installé en son absence. Je parcours chaque pièce, mais il n'y a plus aucune trace de lui, seulement des souvenirs qui me font mal.

Des photos sur le mur, des objets qu'il aimait, tout me rappelle sa présence, maintenant disparue.

Je me dirige vers notre chambre, et en entrant, je suis assailli par l'odeur de Kieran, encore imprégnée dans les draps.

C'est comme un coup de poignard dans mon cœur déjà meurtri, comme pour me rappeler que même lorsqu'il n'est pas ici, toute cette maison me rappelle Kieran.

Je m'effondre sur le lit, retenant mes larmes de couler librement.

J'ai mal partout, physiquement et émotionnellement. Je me sens brisé, vidé de toute énergie. Pourtant, le sommeil refuse de venir.

Je me retourne dans le lit, cherchant désespérément un peu de réconfort dans les bras de Morphée, mais en vain.

Alors je me lève finalement et me dirige vers mon bureau où je risque de passer toute ma nuit, encore une fois.

En fouillant dans le tiroir, je trouve le carnet où j'avais écrit toutes mes idées pour rendre Kieran heureux.

Je le regarde un instant, les pages remplies de promesses que je ne pourrais jamais tenir, d'endroits qu'on ne visitera jamais, de rêves brisés.

Avec un soupir, je range le carnet dans le tiroir, loin de mon regard et saisis ensuite les documents que Kieran a signés, ceux qui le lient à moi.

Mais aujourd'hui, je ne veux pas le retenir contre son gré alors comme il me l'a demandé, je réunis mon courage et je déchire les papiers, les réduisant en lambeaux, comme pour marquer définitivement sa libération.

Pourtant, quand il s'agit de signer les documents du divorce, ma main tremble, incapable de poser cette ultime marque.

Je les range finalement dans le tiroir, aux côtés du carnet, et je me force à me concentrer sur le travail qui m'attend.

Les heures passent, mais la douleur persiste, comme une lame enfoncée profondément en moi alors je m'immerge dans mon travail, essayant de noyer mes pensées dans les dossiers et les rapports.

Mais chaque silence, chaque pause, me ramène à ce vide qui a pris place dans ma vie.

Je travaille tard dans la nuit, cherchant désespérément à échapper à cette réalité douloureuse qui me consume : Kieran est parti.

Et pourtant, malgré cela, je continue de me dire que je ne suis qu'un putain d'égoïste.

Je sais que je lui ai donné une certaine liberté, mais je refuse de divorcer officiellement.

Peut-être que c'est mon dernier lien avec lui, ma dernière façon de me convaincre que, quelque part, il y a encore un espoir.

Je sais que je finirais tôt ou tard par comprendre qu'il n'y a pas d'espoir pour notre mariage non plus mais pour le moment, je préfère accepter les choses par étape..

Point de vue de Kieran :

Un mois est déjà passé depuis que j'ai décidé de reprendre le cours de ma vie, aussi difficile que cela puisse être.

Je retourne en cours, même si je n'avais jamais vraiment abandonné, ma présence en classe était devenue moins régulière pour ne pas dire inexistante.

En lui offrant le bonheur, j'ai perdu le mien..Où les histoires vivent. Découvrez maintenant