Chapitre 22

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Je me réveille ce matin avec une lourdeur dans la poitrine, comme si le poids de mes émotions s'était accumulé pendant la nuit.

Le soleil éclaire timidement la chambre, mais aucune chaleur ne parvient à réchauffer mon cœur brisé.

En m'étirant sur le lit, je remarque l'absence d'Alexander sur le canapé où il avait fini par passer la nuit.

S'il croyait une seule seconde que j'aurais de la peine pour lui ou que je sacrifierai encore mon confort pour le sien c'est qu'il n'a rien comprit.

La seule raison pour laquelle je ne voulais pas être dans ce lit est parce qu'il empeste son odeur mais en me bouchant le nez j'ai fini par réussir à m'endormir.

En toute objectivité, il sent bon même très bon mais je suis dans la team "Détester Alexander est devenu le but de mon existence" alors je vais pas le dire.

Son départ matinal était devenu une habitude depuis que ce jour où mon monde s'est effondré sous mes yeux.

Je n'ai plus envie de me réveiller aux côtés de qui que ce soit et encore moins lui, la dernière fois j'ai bien retenu la leçon.

Je me lève avec un sentiment d'amertume, me demandant pourquoi je tolérais encore sa présence dans ma vie.

Parce que sinon tu vas devoir te marier à un gros porc de l'âge de ton grand-père ? Et que de toute façon, tu n'as nulle part où aller.

Ca sera toujours mieux que chez lui mais t'as raison conscience, je ne peux pas m'en aller même si je le voulais.

Après tout, c'est moi l'idiot qui a signé ces papiers sans les lire sous prétexte qu'il ne me "ferait jamais de mal".

Pff mon cul ouais, j'étais bien naïf à l'époque mais plus jamais je me permettrai de croire aveuglément quelqu'un.

Pourtant, malgré la haine que je ressens,  je ne peux pas m'empêcher de ressentir cette douleur lancinante, comme si mon cœur refusait d'oublier les souvenirs heureux que nous avions partagés.

Mais ce n'était qu'une jolie comédie, je me demande à quel point il a dû se foutre de ma gueule pendant que je tombais peu à peu dans son piège.

Peut-être qu'il n'y a jamais rien eu de sincère dans notre "relation", il a sûrement dû me prendre pour cible pendant un long moment avant de venir créer cette rencontre qu'il a sûrement forcé.

Je soupire et m'approche de la fenêtre avec réticence, évitant mon reflet dans le miroir qui me rappelait trop cruellement le visage de l'idiot qui m'a mit dans cette situation.

Ce visage idiot qui rougissait bêtement à ses réponses en pensant qu'il était sincère, pff ce que j'étais con !

À travers les rideaux, j'observe le jardin mais même la beauté éclatante de la nature n'était qu'un pâle reflet de la tristesse qui me consumait.

(NDA : moi tous les matins dans le bus en direction de mes partiels, je me tais promis)

Pourtant, malgré mon envie de l'ignorer, quelque chose en moi était attiré vers le jardin.

Peut-être que c'était une tentative stupide de trouver un peu de paix dans ce chaos émotionnel, ou peut-être que c'était simplement le besoin de m'éloigner de cette chambre et de la présence d'Alexander, ne serait-ce que pour un moment.

Je descends dans le jardin, mais chaque pas est un effort surhumain, comme si le poids de ma douleur m'entraînait vers le sol alors que je sentais mon corps s'affaiblir peu à peu.

La pluie de la veille avait laissé des traces de son passage, mais même la fraîcheur de la terre humide ne parvenait pas à apaiser la brûlure dans ma poitrine.

En lui offrant le bonheur, j'ai perdu le mien..Où les histoires vivent. Découvrez maintenant