Stupide James ! [MM]

39) James

Je n'ai plus envie de le lâcher. Ses bras se resserrent autour de ma taille. Je plonge mon nez dans ses cheveux, ils sentent l'ammoniac et la bergamote. L'ascenseur sonne et nous nous écartons de force pour laisser d'autres gens entrer. Au fond de la machine, je tends la main pour attraper discrètement son auriculaire avec le mien. Il l'attrape, regarde nos mains et relève lentement son regard sur le mien avant de sourire. Il est magnifique, il rayonne. J'ai l'impression de retrouver le River que j'ai laissé quatre ans en arrière. Ses cernes ont disparu et si je ne dis pas de bêtise son teint est plus coloré, cela est peut-être dû à ses joues rougies. Il pince les lèvres, il est gêné, mais son sourire lui échappe. Mon cœur s'emballe. J'ai envie d'envoyer tout le monde valser pour l'enlacer encore.

Nous allons jusqu'à ma voiture. Une fois qu'il monte sur le siège passager, je me tourne vers lui.

— Où veux-tu aller ?

— C'est toi qui m'as proposé d'aller boire un verre, je pensais que tu savais où nous emmener.

— Si ça ne tenait qu'à moi, je t'emmènerais chez moi.

Il lève les sourcils surpris et je le sens se tendre. Je me rends compte de ce que cela implique et ce n'était pas du tout mon idée.

— Excuse-moi, je n'aurais pas dû dire ça. Il n'y avait pas de sous-entendu. Je voulais juste te montrer mon appartement. Je n'ai jamais amené personne là-bas, je voulais juste me retrouver dans un endroit calme pour parler avec toi. Enfin après, si tu veux, on peut y aller. Mais si tu ne veux pas, je veux dire, c'est très bien aussi. Enfin ce que je veux dire.

Il pose sa main sur ma bouche en souriant, et là, je peux voir toutes ses jolies petites dents. Un air malicieux a pris place sur son visage.

— James Porter, je ne t'ai jamais vu aussi nerveux. On dirait une adolescente lors d'un premier rencard.

Son rire éclate et vient résonner dans mon âme avant de m'emporter avec lui.

— C'est un rencard ? demandé-je.

— Quoi ? Non ! J'en sais rien. Ô James ! Emmène-moi où tu veux, mais sors-nous de ce sous-sol !

— Et c'est moi l'adolescente ?

Il fait la moue en tapant sa main sur mon épaule. J'attrape sa main, entrelace nos doigts et j'embrasse son dos. Je constate qu'il n'a pas de vernis sur les ongles.

— Où est passé le River rebelle des vacances ?

— Il a décidé de laisser place au River original.

Il retire sa main doucement et croise les bras. Je démarre alors la voiture et je me décide à l'emmener chez moi.

*

J'ouvre la porte de mon appartement presque trente minutes plus tard, nous avons évité de justesse les bouchons. Je l'invite à entrer et à se mettre à l'aise. Je retire mes chaussures et il retire les siennes. Je défais quelques boutons sur le haut de ma chemise pour être à l'aise, il me sourit.

— Ça fait bizarre de te voir avec un costard.

— Bizarre en bien ou en mal ?

— En bien.

Une étincelle brille dans ses yeux, mais son regard se détache du mien quand mon chaton fait son apparition. River s'abaisse et Flumen se dirige instinctivement vers lui en réclamant des caresses. Il le prend dans ses bras et le câline, il se redresse en le gardant contre lui. Il me fait une moue adorable. River, même si le chaton aussi.