40) River

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Je me laisse aller contre lui. Sa langue vient demande l'accès à mes lèvres qui s'écartent pour le laisser passer. Il enroule son muscle humide autour du mien. C'est si bon de le retrouver, je sens mon cœur pulser dans chacune de mes veines. Il passe une main derrière ma nuque et glisse l'autre de ma cuisse à ma hanche. Je gémis de bien-être et attrape le col de sa chemise. On s'embrasse comme si c'était la première que nous le faisions depuis ces quatre dernières années. Je peux ressentir tout ce que nous ne nous sommes pas encore avoués. Il s'écarte lentement, frotte son nez contre le mien avant de m'enlacer dans ses bras. Son parfum ambré me chatouille les narines et je m'en délecte, son nez plonge dans mes cheveux je sais qu'il cherche à s'imprégner de mon odeur. Nous restons quelques longues secondes comme cela avant qu'il se détache et embrasse mes lèvres chastement.

— Tu m'as manqué aussi, dis-je au bout d'un temps pour briser le silence.

Il se redresse un peu et tire sur sa chemise pour la défroisser, pour une fois c'est lui qui semble troublé. Ses yeux verts me caressent avec tendresse.

— Est-ce que je peux te poser une question très gênante ?

Je me tourne totalement face à lui, calant mon flanc contre le dossier du canapé, mon bras accoudé sur le haut de celui-ci, je pose ma tête dans ma main et une de mes jambes est repliée pour passer en dessous de l'autre.

— Si j'ai la réponse, je serai ravi de te la donner.

— Je n'arrive pas à me retirer cette image de la tête, je sais que je ne devrais pas y penser et que je risque de totalement changer l'ambiance mais j'ai besoin de savoir.

Il se met dans la même position que moi, mais avec ses membres inverses pour que nous puissions nous faire face. Je le sens hésiter, mais je l'incite à continuer.

— Quand nous étions à Newquay, pourquoi... Pourquoi as-tu couché avec Sean ?

Je ne peux retenir la surprise de venir faire une apparition sur mon visage. Je ne sais pas quoi répondre à cette question.

— Je pensais que nous étions bien toi et moi et quand je l'ai vu se jeter sur toi et après quand je l'ai croisé sortir nu de la douche... Je sais que c'est stupide. Mais je n'avais jamais vu un piercing à cet endroit-là. Est-ce que c'est bien ? Est-ce que tu aimes ça ?

— Effectivement, tu as totalement plombé l'ambiance, admets-je en sentant mon corps se tendre.

— Je suis désolé River, j'ai besoin de savoir. Je voudrais que nous repartions sur de bonnes bases.

— Tu es en train de me demander si j'aimais coucher avec Sean ? Est-ce que tu as aimé coucher avec toutes ces femmes après notre séparation ?

— Je ne sais pas comment le formuler correctement !

Il se remet face à la table et pose ses coudes sur ses genoux avant de prendre son visage dans ses mains.

— Je ne sais pas pourquoi j'ai accepté de coucher avec Sean à Newquay. Peut-être plus par habitude, parce que j'étais sous son emprise, parce que je n'ai jamais su lui dire non ? Est-ce que j'ai aimé coucher avec lui à ce moment-là ? Non. Est-ce que j'aimais coucher avec lui ? La réponse ne va pas te plaire, mais oui. Il nous arrivait parfois de prendre de la drogue et de passer notre journée à ne faire que ça. Est-ce que ça te fait du bien d'entendre ça ?

Mon ton s'élève, l'ambiance est totalement retombée. Je ne me sens plus nerveux au contraire j'ai l'impression de me sentir bouillonner de colère.

— Ce que j'essaie de te dire River c'est. S'il n'était jamais venu pendant ces vacances, est-ce que nous aurions couché ensemble ? Est-ce que j'aurais réussi à te satisfaire alors que je n'ai pas ce truc au bout du sexe ?

Un rire nerveux m'échappe et finalement c'est tout mon corps qui se secoue de spasmes par rapport à la situation, j'essaie de me contrôler malgré moi.

— James Porter, est-ce que tu aurais un manque de confiance en toi ?

Il relève subitement la tête, ses joues sont rouges et ses yeux sont inquiets.

— Comment veux-tu que je ne le sois pas ?

— J'ai appris le sexe avec toi. Même si nous n'avons pas beaucoup pu l'exercer ensemble parce que tu m'as quitté peu de temps après. J'aime le sexe, mais pas au point de coucher avec n'importe qui. Je présume que tu restes celui avec le plus d'expérience. Pour ce qui est de Sean, son piercing me faisait mal, mais une fois passé l'entrée, il aidait simplement à frotter là où ça fait du bien. Il n'a jamais été sexuellement attentionné, mais j'ai fini par m'en rendre compte trop tard. Et merde, on est vraiment en train de parler de ça alors que nous venons tout juste de nous retrouver ?

— Tu as raison. Je suis désolé. Je suis nul.

Il se relève et part dans la cuisine, je me lève alors pour le suivre. Il pose ses mains sur son plan de travail, et baisse sa tête en avant pour souffler. Il se tient dos à moi et je viens l'enlacer en posant mon front entre ses omoplates.

— Tu es stupide James ! Pas nul. Quand on s'est tripotés dans la chambre c'était dix fois mieux que lorsque j'ai couché avec Sean par la suite. Tu sais pourquoi ? Parce que chaque fibre de mon corps te réclame, chaque fois que tu me touches je m'embrase et je ne réponds plus de moi. Mon âme et mon cœur te désirent plus que tout. C'est avec toi que j'ai toujours voulu être, c'est avec toi que je veux continuer.

Il se retourne lentement mais je garde mes mains autour de lui et ma tête sur son torse. Je peux entendre sa respiration ainsi que les pulsions de son cœur. Il prend mon visage en coupe et me force à relever la tête. Je perçois une étincelle dans son regard.

— Toutes ces femmes après toi étaient fades parce que je ne les ai jamais touchées avec mon cœur. Il t'a toujours appartenu. Je t'aime toujours River.

Je peux sentir au fond de mon être un feu d'artifice de bonheur. Je me sens encore mieux que quand nous étions à la crique le dernier jour. Je tends le cou pour l'embrasser et cette fois-ci, nous nous laissons porter par ces mots qui sont impossibles à retranscrire par la parole. Nos langues se font envieuses, elles s'enlacent avec fougue. Nos mains se font exploreuses, elles parcourent nos corps avec douceur. James me guide en me poussant doucement en arrière. Nous semons nos vêtements sur le sol. On finit par atterrir dans sa chambre.

Je me retrouve nu, allongés sur son lit, son corps musclé entre les jambes. Mes doigts caressent ses muscles que je prends le temps de découvrir. J'agrippe ses fesses fermes pour rapprocher son bassin du mien. Ses baisers descendent alors le long de ma mâchoire avant de prendre le temps de me laper la peau fine de mon cou, il vient mordiller mon oreille et je me cambre sous lui en gémissant. Nos érections se frottent l'une contre l'autre. J'ai envie de lui et qu'il me fasse sien pour le restant de mes jours.


Stupide James ! [MM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant