Chapitre 20

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— Mademoiselle.

Le médecin lui tendit une petite boîte dont elle se saisit, perplexe. Elle l'ouvrit et sortit la liste d'instructions des médicaments. Tachycardie.

— Vous avez besoin d'aide ? se proposa-t-il.

— Non. Je dois les prendre quand ?

— Matin et soir.

Tyana acquiesça en se mordillant la joue jusqu'à ce que le goût métallique du sang se répande dans sa bouche.

— Jusqu'à quand ? demanda-t-elle d'une voix inaudible.

— Je ne sais pas encore. Tout ce qui est troubles cardiaques...

Elle souffla avec mélancolie mais se tut. Le médecin lui apporta un verre d'eau tandis qu'elle attrapait un médicament qu'elle posa sur sa langue avant de l'avaler en buvant. Elle se réinstalla brièvement, posant sa tête sur le large coussin. Ses yeux se fermèrent et les voix de sa mère et du médecin la berçaient doucement.

Peu à peu, elle finit par s'endormir.

***

— Vous êtes trop mignons, ronronna Lya.

Oscar se tourna prudemment vers elle, essayant de ne pas réveiller Tyana qui dormait tandis qu'il lui caressait les cheveux. Il la désigna d'un hochement de tête et posa son doigt sur ses lèvres. Lya acquiesça, comprenant très bien le message : Tyana dormait et il ne fallait pas la réveiller.

— Vous avez l'air de bien vous entendre, souffla-t-elle avec tendresse.

Oscar lui adressa un bref sourire, triturant machinalement les bouclettes de sa data scientist.

— Ce n'est pas une employée de l'écurie pour moi, c'est une amie.

— Ou même plus ?

— Vous vous êtes tous donné le mot, décidément, maugréa-t-il.

Il décida pourtant de ne pas relever, continuant de la contempler pensivement.

— Tu l'aimes ?

Pris au dépourvu, Oscar se tourna vers Lya. L'aimait-il ? C'était peut-être trop tôt pour le dire. Elle lui plaisait, c'était la seule chose sûre et certaine.

— Je ne sais pas, se contenta-t-il de déclarer. C'est un terme fort, l'amour.

Lya acquiesça doucement, également perdue dans ses pensées.

— Je me suis toujours demandé si elle était déjà tombée amoureuse. Je crois que non.

Ses yeux s'embuèrent légèrement, et elle se pinça les lèvres.

— Ben et moi ne lui avons pas donné une bonne vision de l'amour. Je ne sais pas si nous nous sommes vraiment aimés. Je crois qu'à la fin ne restait qu'un attachement profond qui persiste d'ailleurs.

— Ben ?

— Son père. C'est un homme fabuleux, pour qui j'éprouve énormément de respect, et je sais que c'est réciproque. Tyana a très mal vécu notre séparation et a rejeté sa belle-mère qu'elle ne voulait pas voir. Elles ont l'air de bien s'entendre finalement.

Oscar fronça les sourcils, décontenancé.

— Ah bon ?

— Elle t'en a parlé ? s'étonna Lya.

— Pas explicitement. Son père et sa belle-mère se sont disputés et elle disait que c'était sa faute, qu'elle était jalouse de vous.

— Qu'elle était jalouse de moi ? répéta Lya, abasourdie. Il n'y a pas de quoi.

Calmant - Oscar PiastriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant