Chapitre 26

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— Tyana, on va y aller !

— J'arrive.

La jeune femme relut une dernière fois son message avant d'appuyer sur envoyer.

À Papa
Papa, j'ai besoin que tu lises ce message à tête reposée, sans personne à côté. J'ai besoin que tu utilises ta logique et ton sens pratique sans te laisser influencer.
Loanne a utilisé une partie de la vérité, pour la tourner à son avantage, me faisant passer pour la coupable.

Je l'ai insulté. Plus précisément même, je lui ai dit « ta gueule ». Mais papa, tu me connais. Tu sais que je n'aurais pas fait ça sans raison valable.

Alors voilà, Loanne s'en est prise à maman. Elle l'a traitée de « connasse », a dit que tu disais du mal d'elle. Elle m'a dit que j'étais faible. Que je profitais d'Oscar. Que j'aurais dû mourir de ma maladie. Que je devais mourir des conséquences de ma chimio.

Autre point à rectifier : je ne suis pas partie après l'avoir insultée. Je suis partie après qu'elle m'ait giflée, gifle d'une violence inouïe. Je suis tombée à terre et j'ai fait une crise d'angoisse dans ma chambre. C'est pour ça, papa, que je suis partie. Je ne suis pas lâche, papa ! Je pensais que tu le savais.

Je t'aime.
Ta fille.

— Tyana ? appela une nouvelle fois Oscar.

Elle se contenta de dévaler les escaliers, enfila son manteau et mit ses chaussures. Son sac se retrouva sur son épaule et elle leur offrit un sourire rassurant.

— Tu montes à l'avant ? lui proposa Lando. C'est Oscar qui conduit.

— D'accord, acquiesça-t-elle.

Cela faisait une dizaine de minutes qu'ils roulaient, qu'ils écoutaient et chantaient moult musiques, qu'ils se taquinaient sans arrêt, et Tyana sentit son téléphone vibrer. Elle le sortit et consulta le message. Elle devint livide.

De Papa
Prends-moi pour un con aussi.

Elle serra les dents et son téléphone lui échappa des mains, tombant sur ses cuisses.

— Lui aussi ?

Elle retint difficilement des larmes.

— Ma belle ?

Elle ne répondit pas en entendant la voix d'Oscar. Sa respiration se calma néanmoins, se calant peu à peu sur celle de l'Australien.

— Ça ira, souffla-t-elle.

De Papy
Je suis désolé, trésor. Je n'ai pas réussi à le raisonner. N'oublie pas que, moi, je te crois. Je te connais, ma chérie.

Elle se mordit la lèvre et sentit contre sa langue le goût métallique du sang.

— Tyana, tu saignes de la lèvre.

— Je sais, Lando, déclara-t-elle dans un soupir.

Impulsivement, ses doigts tapèrent sur le clavier et elle lui dit le fond de sa pensée sans se soucier des conséquences.

À Papa
Je te déçois ? C'est l'hôpital qui se fout de la charité. Tu me déçois, papa. Je te pensais intelligent.

Envoyé. Allez, hop. Elle était au fond du trou, autant y être pour une bonne raison, non ?

De Papa
Tu ne mérites pas d'être ma fille.

Cette fois, elle craqua. Les larmes coulèrent franchement le long de ses joues et elle se retint de balancer son téléphone contre le pare-brise.

— Tyana, tu pleures, s'inquiéta Oscar.

— Je suis au courant, dit-elle sèchement.

Un ange passa durant lequel Lando et Oscar échangèrent un regard soucieux.

Calmant - Oscar PiastriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant