Chapitre 61

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— J'adore mon métier, je vis pour ça. Mais je ne suis pas fan des deux week-ends d'affilée.

Oscar offrit à celle qui pouvait désormais appeler sa copine un sourire réconfortant.

On était vendredi et Tyana se sentait sous l'eau. La voiture souffrait de points faibles, notamment sur la tenue des pneus.

Marquer des points semblait difficile, voire impossible.

— Ça va être compliqué, Osc'.

— J'en ai conscience.

— Indépendamment de votre conduite.

Tyana soupira, désolée. Elle aurait aimé pouvoir leur garantir une voiture qui réagissait bien, pour leur permettre de viser une bonne performance.

— Ça ira peut-être en qualifs, mais la course...

— On fera de notre mieux, comme vous faites de votre mieux. On est au maximum, Tyana. Et ça payera.

— Exactement. Et les réunions participent à améliorer la situation.

Andrea leur adressa un petit sourire en entrant dans la pièce et la jeune femme acquiesça.

— J'arrive.

Elle avait hésité à dire « on arrive » mais préférait se dissocier de lui sur leur lieu de travail, ce que l'Australien comprenait implicitement.

Elle referma son ordinateur portable pour le mettre dans sa protection, se dirigeant d'un pas pressé vers la salle de réunion.

— T'es pressée d'arriver à la réunion ?

Elle fut la seule à entendre le murmure d'Oscar.

— Il faut bien passer par cette étape, répondit-elle sur le même ton.

En réalité, elle appréhendait. Elle allait y recroiser certains collègues dont elle se serait passé d'avoir à les recroiser.

Augustin.

Elle n'arrivait même pas à éprouver de la haine à son égard. Juste du dégoût pur, pour cet homme qui se croyait plus haut que les autres.

Il ne méritait même pas sa haine, donc elle ne lui donnerait pas.

Mais elle ne pouvait pas ressentir de l'indifférence envers les piques qu'il lui avait lancées et qu'il allait sûrement lui lancer à nouveau.

Elle avait encore du chemin à parcourir avant d'en arriver là.

***

« Coucher avec les pilotes, ça aide à trouver son poste.

— Qu'est-ce qui te fait dire ça, Augustin ? »

— Proche des deux Leclerc, Norris, Piastri. Ça fait beaucoup.

— C'est clair. Après elle est jeune, c'est peut-être pour ça qu'elle est proche d'eux.

— Les jeunes sont cons, ils font des erreurs. »

Tyana s'écroula sur son lit comme une masse. Comment pouvait-on dire ça de quelqu'un, sans même connaître la personne ?

Comment pouvait-il dire ça d'elle ?

Elle sentit le matelas s'affaisser et en déduisit qu'Oscar venait de s'asseoir à côté d'elle. Il entrelaça leurs doigts et pressa doucement sa main.

— C'est les performances de la voiture qui t'inquiètent ?

Il n'avait donc rien entendu.

— Oui...

Calmant - Oscar PiastriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant