Chapitre 55

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— Oscar !

Tyana se retint de se jeter dans ses bras. Elle avait conscience de tous les regards posés sur elle et sa casquette McLaren. Les regards des deux pilotes Mercedes, de deux monégasques, d'un pilote RedBull, de deux Australiens et d'un pilote français.

— Lando, ajouta-t-elle en apercevant l'Anglais.

— Dans tous les cas, on sait que tu préfères Oscar.

Elle leva les yeux au ciel en enlaçant brièvement les deux pilotes. Elle fusilla Lando du regard et il acquiesça. Le message était passé.

— Ça va ? s'inquiéta l'Australien. Ton bras ?

Elle lui montra sa « blessure de guerre » en l'exhibant comme si elle en était fière. Seul Oscar percevait la lassitude dans son regard.

— Tu t'es pas loupée, ajouta-t-il en examinant la blessure des yeux. Ça te fait mal ?

— Non, haussa-t-elle les épaules alors que tout était chaos autour d'eux.

Et pour cause : les pilotes bavardaient gaiement et bruyamment.

— Ça me tire parfois un peu quand je mets mon poignet comme ça parce que ça les tend.

— Et quand on te les a faits ?

— Ça allait. J'étais un peu dans un état second.

— C'est quoi ça ? s'incrusta Lando.

— Point de suture, je me suis coupée avec un couteau. Rien de grave, je dois juste les faire enlever jeudi.

Lando acquiesça avant de discuter avec Max. Oscar en profita pour adresser un clin d'œil à Tyana.

— Je t'embrasserais bien mais je crois qu'il y a trop de monde, lui souffla-t-il.

— Si tu fais ça, je t'assomme.

— Tu m'aimes trop pour ça.

— Pas faux.

Ils se sourirent.

— J'aurais tellement aimé que tu sois là avec moi quand c'est arrivé, admit-elle à mi-voix.

— Comment ça s'est passé ?

— Elle ne répondait plus, elle avait le regard dans le vide. Elle a lâché le couteau et j'ai essayé de la rattraper. J'ai juste pu atténuer sa chute.

— Au prix d'une blessure.

— D'une blessure de guerre.

Oscar rit doucement.

— J'ai eu tellement peur, soupira-t-elle.

— Ça n'a pas été des vacances.

— Je savais que ça ne le serait pas, indépendamment de ça. Mes cousins sont des monstres.

— Le coup de la cuisine...

— Quarante-cinq minutes, se lamenta-t-elle, quarante-cinq minutes, purée.

— « Purée », intéressant.

Tyana haussa les sourcils en voyant Pierre lui adresser un clin d'œil.

— « Takezen », « purée », énuméra-t-il.

— Je suis une bonne française.

Il éclata de rire avant de les laisser seuls. Enfin, relativement seuls puisque tout le monde était autour d'eux.

— Mais ça pose pas de problème de faire du karting avec les points de suture ?

— Au vu de leur localisation, non. T'inquiète, Osc', je fais gaffe.

Calmant - Oscar PiastriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant