Chapitre 70

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— J'ai pas envie.

— On n'a pas le choix. Zak m'a dit qu'il allait nous convoquer de toute façon. Andrea sera sûrement là.

Le ventre noué, Tyana acquiesça.

— J'espérais...

Le reste de sa phrase tomba dans le vide.

— Tyana, tu te fais harceler par des centaines, voire des milliers de personnes sur les réseaux sociaux. Bien sûr que ton patron va et doit faire quelque chose.

Elle fit la moue avant de soupirer.

— Bien sûr, ça a du sens.

— Tu as appelé ton papy ?

La jeune femme acquiesça.

— Mon papa et ma maman aussi.

— C'est toujours important le soutien de la famille.

Les deux amoureux se tournèrent vers le nouveau venu dans un même geste.

— Salut, les jeunes, sourit Andrea. Ça va ?

Il tomba sur le visage fatigué de Tyana et se mordit la lèvre.

— Zak va bientôt arriver, les informa-t-il en ouvrant le bureau. Entrez vous installer.

Oscar plaça sa main dans le bas du dos de Tyana, la poussant légèrement. Elle acquiesça alors qu'il lui jeta un regard inquisiteur.

Zak arriva quelques minutes plus tard. Il s'installa à droite d'Andrea et en face de notre couple préféré. Son regard détailla les deux visages : l'un, faussement souriant, le front plissé par l'inquiétude ; l'autre, les traits tirés par la fatigue, rongé par les traces de larmes.

— Et ben, ça va pas fort.

— Non, pas trop, souffla Oscar.

— Si on était dans un cas de figure normal - c'est-à-dire une fuite mais ça ne nous concerne pas -, on ne serait pas intervenus. Mais là, Tyana se fait harceler sur les réseaux depuis deux jours, c'est notre devoir de patron de te protéger de ça, expliqua Zak avec un regard pour sa data scientist.

Elle acquiesça timidement.

— On a déduit - comme vous, j'imagine - que c'était quelqu'un de McLaren.

— Le lieu, la légende, pas trop de doute, murmura Tyana.

— Est-ce que vous avez des infos qui pourraient nous aider à trouver qui est la personne ?

— Non, dit Oscar au moment où Tyana balbutiait un timide « oui ».

Il l'interrogea du regard.

— C'est le mensonge que je t'ai pas encore dit, avoua-t-elle. Je reçois des messages de menaces depuis environ un mois, déclara-t-elle d'une traite. Et info en plus : Augustin me déteste mais je ne sais pas si c'est lui.

— Attends, quoi ?

Incrédule, Oscar ne la quittait pas des yeux. Zak et Andrea non plus, d'ailleurs.

— Tu n'as rien dit à personne ? s'étonna Zak. Pas même à Oscar ?

Un éclair de douleur passa dans les yeux de l'Australien qui baissa doucement le regard.

— Ça a commencé avant le gp du Canada. Quand on était en Australie pour l'enterrement de ton grand-père. Je voyais que t'étais crevé, j'ai pas voulu en rajouter.

— Tu as des idées de qui il s'agit ? demanda Zak qui tentait de reprendre contenance.

— Augustin, déclara-t-elle sans l'ombre d'une hésitation. C'est la seule personne à qui je pense, il m'a déjà fait des remarques en face et bousculée, donc...

Calmant - Oscar PiastriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant