Rejects.

Chapitre 3 :

Quelques semaines passèrent sur le même rythme, Luke était à la maison à peine un soir par semaine. Une nuit, alors que je dormais, je fus réveillée par le bruit d'un verre cassé. Je me leva et alla dans la cuisine, Luke avait encore son manteau, sa tête était baissée sur le verre qu'il venait sûrement de faire tomber.

Moi : tu viens de rentrer ?

Il sursauta et me regarda. J'eue un mouvement de recul et je faillie perdre l'équilibre en voyant son visage.

Moi : oh mon dieu !

Il avait le nez explosé et du sang en coulait. Son œil droit était tout gonflé et quasiment fermer, sa lèvre ouverte. Je me jeta sur lui et mis mes mains partout sur son visage.

Moi : comment tu t'ais fais ça ?

Je caressais doucement son visage malgré le sang. Quand on était petits et qu'on se faisait mal, on se faisait toujours des « caresses magiques » pour atténuer la douleur. Il fit une grimace et je compris que je n'arrangeais rien. Je l'aida à se relever.

Luke : le..

Moi : je ramasserais le verre, faut nettoyer.

Je l'aida à enlever sa veste et son t-shirt.

Luke : va..

Moi : t'es malade ou quoi ? Je te laisse pas dans cet état. Assieds toi.

Je partis dans la salle de bain chercher la trousse de premier secours. Il était assis sur le plan de travail, tête baissée. Il y avait un nombre incalculable d'hématomes sur son torse. J'avais l'impression que ce n'était pas mon frère. Il releva la tête.

Moi : faut que je nettoies ton nez.

Je pris un torchon dans le placard que l'humidifia avec de l'eau tiède. Je passa doucement le tissus sur le visage meurtri de mon frère. Je sentais que ses pensées étaient un bordel monstre. Je toucha son bras sans faire exprès et tous ses muscles se raidirent, je fouilla dans le congélateur et lui tendit un paquet de petits pois. Il l'appliqua sur son bras sans rien dire. Je désinfecta sa lèvre. Il ne restait que son œil gonflé. Il y avait une côte de porc dans le congèle qu'il posa dessus. Je rangea la trousse dans la salle de bain et quand je retourna dans la cuisine, il n'avait pas bougé.

Moi : ça doit être bon.

Il jeta le sachet et la côte dans l'évier et me regarda pour la première fois depuis que je l'avais relevé. Il s'apprêtait à parler, je le savais.

Moi : si on allait juste se coucher ?

Il se leva, me prit faiblement la main.

Luke : *faiblement* dors avec moi.

Il s'installa difficilement dans le lit et j'essayais de garder mes distances pour ne pas lui faire mal. Il m'attira et me colla à lui. Les larmes me montèrent et je ne pu les retenir. Il me serra plus fort.

Luke : sssshhh.

Moi : j'ai peur pour toi.

Luke : ne t'inquiète pas.

Moi : je t'aime trop pour te perdre.

Luke : dors, on en parlera demain.

Le lendemain matin, j'alla directement dans la salle de bain pour me doucher et m'habiller. Luke était assis à la table de la cuisine quand j'y entra. Il avait fait mon petit-déjeuner.

Luke : ton café va être froid.

Je m'asseya en face de lui, son œil était ouvert mais un disque bleu foncé avait pris place tout autour.