Chapitre 38

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Jade
Avril 2024

Nous sommes éliminés de League des champions. Tous les joueurs sont immobiles sur le terrain, sur certain de leur visage nous pouvons voir des larmes silencieuses. Pedro se tient sur le bord du terrain en regardant les supporters abattus. Mon appareil photo pend toujours à mon cou, j'immortalise des moments.

Mon regard croise celui de Pedro, sa détresse me fend le cœur. Je lâche mon appareil et je cours dans sa direction. Il me regarde arriver sans bouger et sans essayer de me convaincre de ne pas venir. Je m'arrête à quelques centimètres de lui et je le regarde droit dans les yeux.

Je me bats intérieurement pour ne pas le prendre dans mes bras mais sa détresse me force à le faire. Je romps la distance qu'il y a entre nous et j'entoure son torse avec ses bras.

- On pourrait nous voir Pepita. Me chuchote-t-il.

- M'en fou Pepito, le plus important c'est toi.

- Merci Jade.

Il enfouit sa tête dans mon cou, il continue de pleurer sans se retenir. Je sais que tous les regards son poser sur nous mais je n'en ai rien à faire. Je caresse son dos le temps qu'il se calme. Quand les autres commencent à revenir vers les vestiaires je laisse Pedro aller vers eux. Il rejoint Pablo et ils s'étreignent.

Je vais chercher mon sac que j'ai abandonné sur les sièges du club et je les suis dans les vestiaires. Liae m'attend à l'entrée du couloir, elle me prend la main et on suit les garçons. L'ambiance est morose et pesante, tous les joueurs se changent sans faire un commentaire.

Comme d'habitude je descends avant de franchir la porte où nous attendent les plus téméraires des supporters. Je vais l'attendre sur le trottoir en face. Cette fois ci il prend plus de temps que prévu mais heureusement le temps c'est adouci donc je ne me gèle pas autant que les autres fois.

- Ils m'ont tous demandé sans exception si "la fille qui t'a fait un câlin" est ta petite amie.

- Et tu as répondu quoi ?

- Que ce n'étais pas leur oignon. Mais il faut vraiment qu'on en parle sérieusement parce que tout va s'accélérer.

- Avant faut que je me change.

- Moi aussi.

Il repart directement chez nous. Pendant qu'on roule on n'échange pas un mot mais mon cerveau tourne à plein régime. J'essaie de trouver un repas car mon ventre cri famine depuis plus d'une heure. Je pense que je vais me contenter de sandwich à base de pain de mie et de confiture.

Une fois qu'on est arrivé on monte tranquillement les marches pour arriver à l'appartement. Pedro part directement se doucher pendant que je vais me faire des tartines. Je les savoure comme si c'était la dernière fois que j'en mangeais.

Pedro revient dans la salle seulement habiller d'un short qui laisse entrevoir l'élastique de son caleçon. Je détourne immédiatement mon regard pour me reconcentrer mais c'est trop tard, je sais qu'il m'a vu. Je déglutis difficilement et je me lève pour aller ranger mes affaires. Il vient de s'assoir sur un des tabourets du bar et quand je passe vers lui il me bloque en passant son bras devant moi.

- Yep Yep, pas si vite. Tu peux te rincer l'œil mais ce n'est pas gratuit. Dit-il en me collant à lui.

- Ah bon et depuis quand ? Je pose mes mains sur son torse.

- Maintenant, un bisou. Il me tend sa joue.

Je m'exécute mais je dévie la tête pour déposer mes lèvres sur les siennes. Il accentue le baiser, au début gentiment mais il devient de plus en plus fort. Malgré moi je romps l'instant pour le regarder.

On a qu'une vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant