44. Altercation

13 3 0
                                    

D'un pas ferme et hâtif, je me dirige vers l'autre aile du palais, loin d'avoir apaisé mon esprit ces derniers jours

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

D'un pas ferme et hâtif, je me dirige vers l'autre aile du palais, loin d'avoir apaisé mon esprit ces derniers jours. Il s'est écoulé près d'une semaine depuis que je me trouve dans cet état, en proie à cette exaspération envers le monde. Et, de ce que j'observe, rien ne semble vouloir changer de sitôt. Cela me consume. Cela m'irrite. J'abhorre être ainsi rempli de colère sans même en saisir la véritable raison.

Tout ce que je sais, c'est que mercredi dernier, au moment de mon duel hebdomadaire avec Akio, j'ai ressenti l'envie de tout détruire sur mon passage. Assurément, ce n'est pas une conduite souhaitable, surtout en présence de quiconque, car je ne souhaite pas être perçu comme une brute. Ainsi, je m'efforce de contenir ces émotions, de les empêcher de me submerger et de les maîtriser.

Néanmoins, cela s'avère bien plus ardu lorsque je ne possède pas en moi la quiétude nécessaire. Ma colère se multiplie et prend davantage de l'ampleur chaque jour.

Certes, une part de moi-même conçoit une idée quant à la nature de cette situation. Une partie dénuée de sens – il faut le reconnaître – s'obstine à croire que cela découle d'Hikari, de son allure, de son animosité, du fait qu'elle a cessé de s'entretenir avec moi, même lors des réunions du Conseil et des sessions d'entraînement auxquelles j'ai fini par m'adresser à elle également.

Peu importe où je me trouve ou ce que je fais, elle me fuit. Même si je lui pose une question cruciale pour le Conseil, elle m'ignore. À peine ose-t-elle me jeter un regard et cela me meurtrit. Cela me déchire profondément la poitrine, éveillant en moi le désir de tout anéantir, comme en cet instant où je chemine à travers les couloirs.

De plus en plus, je ressens une quasi-irrésistible envie de mobiliser mes ombres et de ravager l'ensemble de cet endroit. L'idée semble si séduisante, si apaisante.

Cependant, j'en ai sur les épaules avant de m'engager en une telle entreprise. Ainsi, je préfère conserver ma sérénité et m'en prendre à un seul individu plutôt qu'à l'ensemble du royaume. De là, ma résolution me guide vers une porte que j'évite, car je n'ai pas le droit d'y pénétrer.

Lorsque je suis arrivé au trône, c'était là que je souhaitais consacrer la majeure partie de mon temps. Cependant, je me suis rendu compte qu'il arrive parfois qu'un roi doive se plier à la volonté d'autrui – peu importe le coût que cela implique. Cela fait maintenant quatre ans que je ne suis pas revenu ici ; le simple fait d'être présent dans cette zone du palais que j'évite me procure une étrange sensation. Singulière.

Toutefois, j'anticipe également avec impatience la redécouverte de ces lieux sans avoir à replonger dans mes propres souvenirs.

Sans délai, je tourne la poignée et ouvre la porte avec précaution, laissant la pièce se déployer sous mes yeux. Je fais quelques pas, m'imprégnant lentement des lieux afin de ne manquer aucun détail. C'est une bravade laborieuse lorsque tant de choses captivent le regard, tant d'éléments à contempler, tant de plantations à admirer.

Le Roi des OmbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant