#Ruby
Lorsque le véhicule s'arrête quarante cinq minutes plus tard devant le manoir , je sors et prends un court instant pour observer l'un des biens que m'a laissé ma mère.
Cette demeure et plusieurs autres dans le pays appartiennent à ma mère. À l'époque, je n'étais pas au courant mais un jour j'ai reçu le coup de fils du testamentaire de ma défunte mère. Il m'a fait part de ses avoirs et m'a expliqué mon rôle.
Elle n'était plus là, je me devais de protéger ses biens pour que sa disante meilleure amie ne mette pas la main dessus car je suis sûre d'une chose, elle ne s'est pas associée à mon père juste pour me plaisir.
Du peu que j'ai pu voir, je dirais que c'est une personne manipulatrice et sans cœur. Ce genre de personnes qui seraient prêtes à tout pour atteindre ses objectifs quite à blesser autrui. C'est pourquoi j'étais certaine d'une chose: Nous n'allons pas nous entendre.
En franchissant la barrière principale, je ne peux m'empêcher de contempler le jardin que ma mère aimait tant prendre soin à l'époque.
Elle me disait toujours : Sois comme une plante, agréable à regarder, douce et utile. À l'époque, je ne comprenais pas vraiment ses propos mais en grandissant, j'ai eu une sorte de révélation si on peut dire ça ainsi. Dans ce monde, quand tu ne seras à rien on te met facilement à l'écart, quand tu ne sais pas te tenir, tu seras toujours mis de côté ou pointé du doigt. En fait dans cette société , les personnes fonctionnent essentiellement sur le paraître et le visuel.
Je vois, ça me plaît je valide pourtant nos yeux peuvent nous tromper. Comment peut-on porter un jugement en se servant d'un organe qui n'est même pas capable de différencier deux entités presque similaire comme du sel et du sucre à vu d'œil ?
C'est pourquoi, j'ai toujours mis un point d'honneur à me baser sur ma propre expérience avant de porter un jugement. J'ai vu ce que cette femme a fait dans ma famille, jamais je ne lui pardonnerai cela.
*
J'arrive devant l'entrée principale du manoir et je remarque tout le protocole qui a été mis en place pour m'accueillir. Quelques instants après, mon père fait son entrée en compagnie de son épouse et une silhouette familière les suis timidement.
Collins: Ma princesse, bienvenue chez toi !!!
Moi: Merci papa.
Dis-je en souriant.
Il me prend dans ses bras affectueusement et l'instant d'après, son épouse s'approche de moi.
Catherine: Ruby, tu as beaucoup changé c'est hallucinant !
Moi: Vous de même mais à la différence que je n'ai pas eu recours au botox !!!
Repondé-je d'une voix tranchante.
Elle ouvre grandement les yeux et caresse son visage discrètement la seconde qui suit. Mon père quant à lui, me lance un regard plein de reproches. Je l'ignore et avance vers la demeure de ma mère avec assurance.
Dès que je franchis la dernière marche, je croise le regard de ma demi-soeur. Elle force un sourire mais ses yeux sont pleins de rage. À croire qu'il y'a certaines personnes qui ne savent pas être convaincants dans leurs rôles.
Léane: RUBY !!!, bienvenue.
Je souris et me rapproche d'elle.
Moi: Désolé mais est-ce qu'on se connait ?
Elle fronce les sourcils et plisse le visage au même instant. Juste après elle ouvre la bouche pour s'exprimer mais sa mère la devance.
Catherine: Voyons ma fille, tu...
Je l'interrompt.
Moi: Est-ce vous qui m'avez mis au monde ?
Elle s'offusque et lâche un cri de stupeur en portant son regard ensuite vers mon père afin qu'il puisse venir à son secours .
Du grand n'importe quoi !!!
Collins: Ma chérie, pourquoi autant d'agressivité ? Tu n'as pas fait un bon voyage ?
Moi: Bien au contraire papa ! Le trajet fut agréable.
Catherine: Mon chérie, ne lui tiens pas rigueur s'il-te-plaît.
Je l'observe du coin de l'oeil. Quelle bonne actrice !!! Pour peu on croirait qu'elle est sincère.
La minute suivante, je me rends à l'intérieur et fait le constat amère concernant les modifications de la maison. Elle a enlevé toutes les traces de ma mère pourtant cette maison ne lui appartient même pas.
Furieuse, je me dirige dans les différentes pièces pour noter tout ce qu'elle a fait comme changement. Ça me prend une demi heure environ.
Mon père qui ne m'a pas lâché d'une semelle, me fixe d'un air perplexe.
Collins: Qu'est-ce que tu cherches ma fille ?
Je me retourne et soutiens son regard sans broncher. La seconde suivante, je me dirige vers ma chambre. Lorsque je m'apprête à entrer, j'entends une voix qui s'élève près de moi et m'ordonne de ne pas me faire.
J'esquisse un sourire ...
Peu importe qui c'est cette personne ne tient pas à sa vie. Je me retourne et tombe nez-à-nez avec ma demi-soeur.
Elle semble être nerveuse, c'est compréhensible car elle doit l'être. Je ne suis pas revenue pour leur faire passer un moment de plaisir.