Chapitre 8

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Par la suite Brice lui propose à boire. Elle accepte comme si elle attendait seulement ça.

_ Tu bois quoi ?

_ La Ice ananas !

_ Cool.

Il fait signe à une serveuse l'instant d'après. Elle s'approche de notre table et prend sa commande. Quand elle s'en va, il décide de faire connaître avec elle. Je les écoute d'une oreille car sa présence m'énerve.

Au bout d'un moment, il lui pose une question qui attire mon attention.

_ Pourquoi tu trimballes cette valise ? Tu sors d'un voyage ?

_ C'est une longue histoire.

Dit-elle en prenant un air abattu.

_ Tu peux nous la raconter, c'est mieux que d'écouter mon ami grincheux ci.

"Il me cherche celui-là !"

Elle me regarde au même instant et sourit.

"Je bloque !"

Ça ne marche pas, je connais ce genre de fille et du peu que j'ai vu avec ce monsieur honnêtement ça laisse à désirer.

Pendant que je suis distrait par mes pensées, elle décide de raconter son histoire à mon pote qui l'écoute attentivement. Sa manière d'agir m'intrigue, la seconde d'après je me mets à l'écouter aussi.

Je l'observe pour essayer de voir si elle n'est pas en train de se jouer de nous. On connaît les filles de Douala avec les schémas ....mais quand elle fait mention de sa soeur qui a piqué son mec et qu'elle nous montre ses conversations avec sa soi disante amie Régine, je décide de la croire.

C'est triste de voir certaines personnes être aussi horrible encore plus avec leur propre sang. Son histoire me touche et je suis pris de compassion pour elle.

_ Je suis désolé pour toi !

Elle me fixe intensément sans réagir. Son regard insistant m'embarasse.

_ Du coup, si j'ai bien compris tu es sans abris.

Demande Brice la minute suivante.

_ Oui, sans maison, sans travail. La galère quoi !!!

"Une fille paumée, il ne manquait plus que ça !"

_ Ne t'inquiète pas, mon pote ici présent va t'aider. Hamilton, la chambre de Jordan est toujours libre non ?

Je tombe des nues. Qu'est-ce qui lui prend de dire de telles bêtises dans une seule phrase.

_ Désolé mais elle est prise.

Dis-je juste après.

_ C'est vrai ça ? Depuis quand ?

Je ne réponds pas car au fond , je déteste mentir. Me connaissait, il réalise directement la supercherie.

_ Il va t'aider n'est-ce pas Hamilton ?!

_ Si elle veut rester ça ne sera pas gratuit !!!

Dis-je aussitôt.

Elle se met à sauter de joie.

_  Ne t'en fais pas, je suis une bonne personne avec de belles valeurs. Tu verras , je ne vais pas te déranger.

_ Hum.

Une fois de plus me revoilà avec une histoire bizarre. J'espère juste que je ne vais pas regretter.

*
*
*

               ~ Deux heures plus tard ~

On se sépare, je suis épuisé. Brice prend la direction de son studio quant à moi, je me dirige vers mon appartement. Elle me suit et ne cesse de piaffer.

N'étant pas fan de ce genre d'attitude, je m'arrête et la questionne.

_ Ma valise pèse, tu ne peux pas m'aider ? Tous tes muscles là te servent à quoi ?

"Cette fille mon Dieu ! "

_ Je suis sûr que lors de ta création Dieu a commencé par la bouche. Pfff !!!

Elle éclate de rire et me donne une tape à l'épaule.

_ Tu es drôle toi ....

_ Et toi saoule !

Elle ne dit mot et se contente uniquement de sourire bêtement. Las de cette situation, je récupère la valise et marche à grands pas. Elle a de la peine à me suivre mais ne se plaint pas.

J'appréciais cela.

Lorsqu'on arrive finalement, je l'aide à monter les escaliers de peur qu'elle ne rate une marche et se retrouve à faire une mauvaise chute.

_ Entre !

Dis-je en lui cédant le passage.

Elle avance lentement en regardant de gauche à droite.

_ C'est ici que tu vis ?

_ Non, c'est chez le voisin ici !

"Quelle bête question !"

Elle me foudroie du regard dans broncher. J'entre à mon tour avec sa valise et lui indique la chambre où elle va rester.

_ C'est un peu poussiéreux, il faudrait nettoyer demain mais en attendant tu peux dormir sur le canapé.

Elle hoche la tête simplement et s'exclame ensuite.

_ C'est mieux que rien.

_ Bon, je te laisse.

_ Où vas-tu ?

_ Me coucher.

_ Où ça ?

Demande t'elle d'un air confus.

_ Tu ne vas plus jamais toucher à une goutte d'alcool toi là !

Elle ne supporte pas l'alcool mais c'est elle qui s'est permise de siffler quatre bouteilles de ice ananas.

Yes !

Je m'éloigne en direction de ma chambre et dès que j'y suis presque, j'entends un bruit sourd. Craignant le pire, je retourne sur mes pas et constate qu'elle s'est écroulée face à l'entrée de la porte.

Je suis sidéré, comment a-t-elle pu s'oublier ainsi ? Quoi qu'on dise, nous étions des inconnus pour elle. Si j'étais une personne mal intentionnée, j'aurais pu profiter d'elle vu son état d'ébriété prononcé. Sa façon d'agir ne m'a pas plu. J'ai pris la décision de la faire asseoir demain pour lui en parler.


Les colocataires Où les histoires vivent. Découvrez maintenant