Chapitre 12

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~ Le lendemain matin ~

Je me suis levée très tôt le matin pour lui faire le petit déjeuner afin de me faire pardonner mais lorsque j'ai terminé, je suis allée toquer à sa porte et je n'ai obtenu aucune réponse. J'ai patienté durant toute la matinée sans voir son ombre.

Était-il sorti ? À quel moment ? Je ne saurais le dire mais le fait de ne pas le voir m'a dérangé. J'ai dû consommer le repas et plus tard, j'ai quitté la maison à la recherche du boulot. J'espérais trouver quelque chose cette fois-ci.

....

#Hamilton

La maîtrise de soi, c'est l'une des choses que j'ai hérité de mon père mais hier elle m'a fait perdre le contrôle. J'ai failli commettre l'irréparable et heureusement que je me suis retenu sinon ma situation aurait pu se compliquer.

Lorsque je me suis calmé, je lui ai ouvert la porte. En fait,je ne comptais pas la laisser dehors. Je voulais juste lui donner une punition en espérant qu'elle ait compris la leçon. Quand elle s'est endormie, je suis sorti faire un tour avec ma moto. Malgré la fatigue accumulée en journée, j'ai préféré agir ainsi de peur qu'elle essaie de poser encore un acte qui pourrait me faire regretter de lui avoir accordé cette seconde chance.

Autour de quatre heures de l'après-midi, je suis retourné à mon appartement pour prendre un bain et me reposer. Je ne l'ai pas trouvé et j'ai remercié le ciel pour cela.

J'ai pu retrouver la tranquillité de ma demeure le temps qu'elle ne revienne.

....

•• Bonamoussadi

#Horness

J'ai passé des heures à sillonner les marchés et ruelles à la recherche d'un petit travail. Le fait de n'avoir pas fait de longues études n'était pas à mon avantage. Je m'étais arrêté au BEPC et après avoir obtenu mon diplôme, ma soeur m'avait demandé de l'aider pour qu'on puisse s'en sortir. J'étais devenue sa main d'oeuvre et croyez-moi, on a tout fait en passant par la vente des caramels et autres amuse gueules, à la fabrication des savons. C'est tout ce processus acharné qui avait fait en sorte qu'elle puisse des années plus tard ouvrir sa boutique à Mboppi d'où elle m'avait laissé la gestion.

Aujourd'hui , me voilà en train de recommencer à zéro. Mon coeur s'est resserré quand j'ai pensé à cela. La vie c'est pour les cœurs solides , je l'ai compris.

Je marchais en méditant sur ma vie, sur mon sort. J'avais pris des engagements avec Hamilton et je me devais de les honorer si je ne voulais pas me retrouver à la rue.

Dans mes marches, je me suis retrouvée devant une boutique où j'ai acheté le pain chocolat pour remplir mon estomac. Pendant que je mangeais, juste à côté une dame est venue faire ses achats. Elle avait pris tellement de choses que je me demandais comment elle allait faire pour les transporter à son domicile.

Quand elle a terminé, elle a demandé au second vendeur de l'aider mais il a décliné car il devait assister son vrai maguida. J'ai attaché le reste de mon pain et je l'ai rangé dans la poche arrière de mon jean avant de me rapprocher d'elle.

_ Salut Madame, je peux vous aider.

Elle m'a dévisagé ensuite comme si j'avais fait les selles sur moi.

_ Non merci !

_ Pas grave.

Je suis retournée à ma place. Où qui m'avait même envoyé oo ? La honte sur moi maintenant.

L'instant d'après, elle a pris quelques paquets et a laissé le reste à côté en demandant aux boutiquiers de surveiller. Par la suite, elle s'est mise à avancer lentement, arrivée au petit carrefour, l'un des sacs s'est déchiré.

Ahannnnn.

J'ai bien dit l'affaire ci.

_ Ehhh, donne-moi un autre sac pour que j'aille aider la dame.

Le boutiquier m'a regardé de manière étrange avant de le faire.

_ Merci.

Je me suis empressée de rejoindre la dame ensuite.

_ Laissez-moi vous aider.

Elle n'a pas voulu. En se penchant pour ramasser ses achats , sa robe s'est déchirée.

_ Ohhh laaaaa !!!

M'exclamé-je.

Enz temps normal, j'aurais éclaté de rire mais là c'était différent. J'ai retiré ma chemise que j'avais lancé au dessus de mon haut moulant pour lui donner afin qu'elle couvre son corps.

_ Merci !

Me dit-elle enfin.

_ De rien, je vais vous aider à transporter vos achats. Ne vous méfiez pas de moi, je ne suis pas une voleuse. Juste une jeune qui se cherche.

Elle n'a pas répondu mais sa gestuelle m'a permis de comprendre qu'elle avait enfin cédé. Sans perdre une seule minute, j'ai arrangé les plastiques et je me suis relevée quand j'ai terminé.

_ C'est de quel côté ?

_ Derrière le petit terrain.

Dit-elle en indiquant une direction.

_ D'accord.

Elle s'est mise à marcher et je l'ai suivi. Elle n'était pas très âgée pourtant son air stricte et condescendant lui donnait l'impression de l'être. Lorsque nous sommes arrivés, elle a récupéré ses paquets.

_ Je vais chercher le reste , ne bougez pas !

Je suis repartie chez le boutiquier prendre le second paquet pour ramener à son domicile.

_ Tenez, c'est bon.

Elle s'était déjà changé et avait lancé sur elle une robe en pagne.

_ Merci, tu es très gentille.

Elle m'a remis deux billets de cinq mil.

_ Il ne fallait pas.

_ Si si , j'insiste. Vous m'avez beaucoup aidé.

_ D'accord, merci bien ! Au-revoir Madame.

J'ai reporté ma chemise et je suis partie de sa maison l'instant d'après. Même si je n'avais pas trouvé du boulot au moins j'avais pu avoir de l'argent. Ajouté à ce que j'avais déjà ce n'était pas mal. J'ai poursuivi mes marches mais cette fois-ci, je suis allée au marché plutôt.

Les colocataires Où les histoires vivent. Découvrez maintenant