Chapitre 13

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Je voulais absolument trouver quelque chose à faire peu importe ce que c'était car avant d'entamer un business, j'avais besoin d'avoir au moins une somme conséquente. Il m'avait donné mon taux à contribuer, si je commençais une activité je ne pourrais pas honorer mes engagements dans les plus brefs délais et le connaissant un peu, il n'allait pas bien prendre cela.

Arrivée au marché de Bonamoussadi, je me suis dirigée vers le secteur des femmes qui vendent la nourriture et braisent les poissons. Je me suis approchée de l'une d'elle et je lui ai proposé mon aide. Elle m'a fixé avec méfiance, ça m'a dérangé car la dame précédente avait agi pareillement. Cela m'a poussé à me questionner sur ma personne.

Est-ce que je ressemblais à une personne de peu de foi ?

_ Ma fille tu as quel âge ?

_ 21 ans Madame pourquoi ?

Elle a éclaté de rire.

_ Tu m'appeles Madame Ekieeeee, les choses des boboh. Appelle-moi maman pardon !!!

J'ai souri.

_ D'accord maman.

_ Voilà, c'est mieux. Tu ne ressembles pas à une fille qui souffre !

Je l'ai regardé d'un air confus.

_ Comment ça maman !? Je suis au chômage oooo, plus plus !

_ Hum, en tout cas. Prends le détergent et l'eau tu laves les plateaux. Tu connais ce marché ?

_ Oui oui !

J'ai vite fait de répondre pourtant je ne connaissais pas .

_ Bien, je vais braiser et tu vas aller livrer.

_ Okay !

J'ai retiré ma chemise et je l'ai attaché autour de mon bassin avant de me mettre à la tâche. Elle braisait seule et avait beaucoup de clients du coup, je ne me suis pas ennuyée. Le plus dur était de me repérer au marché. Je ne savais pas qu'il était si grand ....enfin pas comme Mboppi mais quand même, j'ai failli me perdre à plusieurs reprises heureusement que ma bouche n'avait pas de frein.

En fin d'après-midi, elle avait terminé et pendant que je rinçais les plats, elle a déposé une demi tête de maquereau braisé avec trois tiges de miondo.

_ Quand tu vas terminer, voici ton plat.

Son geste m'a touché.

_ Merci infiniment Ma'.

_ De rien, tu m'as beaucoup aidé aujourd'hui. Dis tu habites loin ?

_ Akwa-nord !

Elle a poussé un cri.

_ Et tu viens faire quoi jusqu'ici ?

J'ai souri faiblement.

_ Je cherche le travail maman .

Elle m'a regardé avec tendresse et je me suis mise ensuite à lui raconter mon histoire.

_ Tchaiiiii, tu n'as pas coupé son zizi là ? Un vieux pervers comme ça tu peux voir qu'il a le si*da congelé à la place de ses bêtises là.

J'ai ri de bon cœur.

_ Aïe mes côtes !

_ Ne ris pas ma fille, heureusement que tu as été sage. Ces hommes sont dehors juste pour détruire les enfants des gens. Tu couches avec lui après il vole ton étoile, ta vie n'a plus de sens . Il te donne des maladies. Hummmm, il faut faire attention.

_ J'ai compris maman. Merci pour le conseil.

J'ai poursuivi la vaisselle et dès que j'ai terminé, je me suis jetée sur le plat de nourriture.

*
*

Plus tard au moment de se séparer , elle m'a donné trois mil.

_ Ma, merci beaucoup !

Dis-je en baissant la tête.

_ Tu es bien éduquée mon enfant et surtout travailleuse. Je sais que tu y arriveras.

_ Merci.

J'ai ressenti les larmes s'affluer dans mes paupières et je les ai refoulé rapidement.

_ Je braise tous les jours sauf le dimanche. C'est le jour du Seigneur ! Demain tu peux venir m'aider si tu as le temps. Je suis là à partir de onze heures.

_ D'accord, je serais là sans faute.

Elle a emballé ses affaires ensuite et je l'ai aidé à les transporter jusqu'en route avant de partir.

_ Treize mil, pas mal. Ohhhh papa God, quand tu agis comme ça comment ne pas te célébrer ? Tu es mouahhhh.

J'étais joviale, je parlais seule en route en marchant. Ne voulant pas dépenser en transport inutilement, je me suis mise à marcher. Ce n'était pas si loin que ça.

*

Lorsque je suis arrivée au niveau du supermarché Mahima, je me suis arrêtée. J'ai pensé à prendre quelque chose pour mon colocataire afin de me faire pardonner. J'étais consciente d'avoir commis une bourde et j'espérais vraiment qu'il puisse oublier cela.

Aussitôt dit aussitôt fait, je suis entrée et j'ai commencé à fouiller de rayon en rayon à la recherche d'un article pas trop cher et intéressant à la fois. Au bout d'un moment, ma tête a commencé à chauffer. Je me suis rapprochée d'une vendeuse et je lui ai fait part de mon problème.

_ Vous pouvez acheter une bouteille de vin rouge et l'emballer à cinq cent.

_ Le vin rouge ? Ce n'est pas cher ?

Demandé-je d'un air confus.

_ Ça dépend, suis-moi je vais te montrer une bonne marque qui n'est pas trop coûteuse.

_ D'accord.

Elle était très gentille et le fait qu'elle m'aide m'a facilité la tâche. Quelques minutes après, j'ai quitté le magasin avec mon présent.

_ J'espère que ça va lui plaire !

Dis-je à voix basse en prenant un raccourci qui mène à l'immeuble où je résidais.

Les colocataires Où les histoires vivent. Découvrez maintenant