Chapitre 3

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             Akwa-nord

•• Fitness Club

#Hamilton

La journée s'achève sans que je n'ai pu résoudre mon problème. Pendant que je range le matériel de travail, mon collègue et ami Brice se rapproche de moi.

_ Ça dit quoi ?

_ Gars je suis toujours dans la même position, rien de nouveau.

_ Ils ne t'ont pas rappelé ?

Je secoue la tête, je suis l'enfant de qui ?

_ Ne te décourage pas, tu finiras bien par trouver.

_ Pas le choix, mes charges commencent à peser !!!

Il éclate de rire.

_ C'est parce que tu refuses les avances de ces jolies bombasses !!!

_ Maf ! Plutôt mourir.

Je suis coach sportif depuis près de trois ans dans ce club. Ce boulot à temps partiel  et ma moto m'ont permis de tenir jusqu'à présent mais j'aspire à autre chose. Étant doté d'un master en management j'aimerais bien me trouver du boulot dans mon domaine mais à l'allure où vont les choses dans ce pays, je risque finir ainsi ou dans un état pitoyable.

_ À quoi tu penses ?

_ Pas grand chose ! On dit quoi ?

_ Je n'ai rien de prévu ce soir et toi !?

_ Bof, je suis épuisé. Je vais rentrer me reposer.

_ Okay, on se dit à demain alors.

_ Ça marche.

Je continue d'effectuer ma tâche et lorsque je termine une demi plus tard, je récupère mon sac pour me diriger vers mon appartement.

À l'époque, je l'avais pris pour plusieurs raisons, il était proche du club. Le coût était abordable et je partageais les charges avec mon frère mais depuis son affectation, ce n'est plus évident pour moi de joindre les deux bouts.

Quand je traverse le portail quelques minutes après, je croise mon bailleur qui loge dans la dépendance arrière.

_ Hamilton mon garçon comment tu vas ?

_ Je vais bien papa Assimba et toi ?

_ Ça va .

Il marque une pause avant de poursuivre.____ C'est même bien comme je t'ai vu. Dès la semaine prochaine, je compte repeindre les appartements et studios.

_ Cool.

Il était temps.

_ Ce n'est pas gratuit, je vais par la même occasion augmenter le loyer.

Mon coeur cogne dans ma poitrine directement. Je crains la suite.

_ Tu devras me donner 80 mil à compter du mois prochain.

_ 80 mil ? Pa Assimba c'est l'arnaque de quoi ?

Il s'offusque.

_ Tu me traites de voleur ?

_ Papa toi aussi, quand tu vois les gens qui se débrouillent encore tu ne peux pas les encourager ?

Je suis déboussolé.

_ Cherche l'argent mon garçon, si tu n'as pas ce n'est pas de ma faute. La vie est de plus en plus chère. Je fais ça pour m'en sortir aussi.

_ Tu veux seulement doter ta troisième femme avec ? Toi aussi, ai pitié.

_ Ce n'était pas un débat, je passais juste l'information.

_ D'accord.

Je m'éloigne juste après pour regagner mon appartement en réfléchissant sur mon sort. Décidément rien ne va, j'ai l'impression que la nature se ligue contre moi.

*
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          ~ Deux jours plus tard ~

•• Quelque part dans la ville

#Horness

Le temps me tient à la gorge, depuis deux jours je parcoure les rues de la capitale à la recherche d'un boulot. Je n'ai rien trouvé, ça commence à me stresser. Que vais-je faire si ma situation persiste ?

Je suis démoralisée, ma soeur ne m'a plus fait signe. Comment a-t-elle pu choisir un homme à son sang ? Je suis toujours en état de choc. Sa trahison est encore trop fraîche pour que je l'oublie aussi rapidement.

Pendant que j'avance dans le marché de double balle, je tombe sur une scène qui attire mon attention. Un petit garçon se rapproche d'une dame et lui arrache son sace à main. Mon côté vengeur s'active et sans perdre une seule seconde, je me mets à sa poursuite. Je cours en prenant soin de ne pas le lâcher.

Cette course dure une dizaine de minutes et lorsque je parviens à mettre la main sur lui, il me donne un coup à la cheville.  Je crie mais ne le lâche pas pour autant.

_ Sale petit voleur , tu vas voir ce que je vais te faire.

_ Ehhhh lâchez le !

J'entends une voix près de moi et me retourne pour identifier la personne. Il profite de mon moment de distraction pour s'échapper.

_ Merde !

Je tiens tout de même le sac à main mais le fait qu'il ait réussi à s'enfuir m'irrite. Quelques minutes après, la propriétaire du sac me rejoint.

_ Je crois que ceci est à vous.

Dis-je en lui remettant son sac.

_ Merci ma fille, tu es vraiment gentille !

_ De rien Madame !

Elle ouvre son sac et sort son portefeuille pour retirer un billet de dix mille.

_ Tiens c'est pour te remercier pour ta bravoure.

_ C'est gentil Madame mais je ne peux accepter cela.

Elle semble être embarrassée par mon refus.

_ Qu'est-ce que je peux t'offrir alors ma fille ? Tu m'as vraiment aidé. Ce n'est pas tous les jours qu'on voit des jeunes aussi attentionnés.

Je me mets à réfléchir et l'instant d'après, je lui donne ma réponse.

_ Actuellement la seule chose qu'il me faut c'est un travail. Si je suis venue au marché aujourd'hui c'est pour chercher quelque chose à faire en fait.

Elle me fixe attentivement sans réagir et ça m'inquiète. Ai-je été trop bavarde ?

Les colocataires Où les histoires vivent. Découvrez maintenant