Chapitre 8

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Logan

Ava est toujours recroquevillée sur le sol. Je n'ai jamais vu mon oncle se comporter ainsi avec une femme. Je ne pouvais rien faire et elle comprendra. De toute façon, qu'elle comprenne ou non, je n'en ai rien à foutre.

Je m'avance pour la relever, mais elle rejette ma main avec force.

– NE ME TOUCHE PAS ! hurle-t-elle, des larmes perlant sur ses joues.

– Je ne pouvais rien faire, alors maintenant, tais-toi et viens avec moi.

– Non, je veux partir d'ici. Laisse-moi m'en aller...

Sa voix devient soudainement plus calme.

– Tu crois vraiment que tu vas pouvoir retrouver ta petite vie après ça ? Non, Ava, c'est fini. Mais si tu préfères, je peux toujours te faire devenir un ange, ajouté-je avec froideur.

– Alors fais-le ! Je préfère encore crever.

Elle me fait tourner en bourrique, cette conne. Je la soulève par la taille pour l'emmener dans mon bureau, malgré ses efforts désespérés pour se débattre.

Attention à toi Ava, je peux être beaucoup plus violent...

Elle me frappe au visage, mais je reste impassible. Cette garce en profite pour planter ses griffes dans ma peau.

Une fois dans mon bureau, je la jette violemment sur le canapé et me tiens face à elle.

– Maintenant, tu la fermes, c'est compris ? La prochaine fois que tu essaies de me frapper, je te jetterai ailleurs que sur un canapé, et crois-moi, ça fera bien plus mal.

– Tu finiras par me flinguer, alors pourquoi attendre ?

Elle est toujours comme ça ?

– Tu ne veux pas crever, minus. Alors active ton instinct de survie et arrête d'ouvrir ta grande gueule avec moi, craché-je.

– Qu'est-ce que t'en sais, putain ! Tu ne me connais pas, espèce de malade !

Si elle savait...

– Détrompe-toi, Ava, je te connais bien plus que tu ne le penses. Je sais tout de toi, je connais chacune de tes craintes. D'un claquement de doigt, je peux te faire vivre un enfer, alors ne me pousse pas à bout, minus. Je n'hésiterai pas une seconde.

– Tu bluffes...

Elle joue dangereusement avec mes nerfs.

Je lui tourne le dos, me dirige vers mon bureau, et sort un dossier d'un tiroir. Il contient toutes les informations que j'ai sur Ava. Je le lui balance sans ménagement. Je la vois écarquiller les yeux en découvrant les pages et les photos d'elle-même.

Je sais que je n'aurais peut-être pas dû le lui montrer, mais cette petite conne m'a poussé à bout. Si cela peut enfin la faire taire...

– C'était toi, hein ? Qui me suivait ?

Sa voix vacille entre la colère et la panique.

– Je te l'ai dit, Ava, je ne suis pas un homme gentil, murmuré-je en m'avançant vers elle.

– Tu es un monstre ! hurle-t-elle en me repoussant violemment, ses yeux embués se teintant de noirceur.

– Effectivement, et c'est pour ça que tu ne devrais pas me pousser à bout. Je ne suis pas non plus un homme patient.

Elle se fige, continuant de me fusiller du regard. Son silence est lourd, mais je n'ai plus envie de jouer à ce petit jeu pour l'instant. Je décide de la laisser seule un moment. En sortant, je ferme la porte à clé et me dirige vers Ruben. Il va falloir que j'aie une discussion peu cordiale avec lui. C'est de moi qu'elle doit avoir peur, pas de lui.

*****

Arrivé au QG, je salue d'un geste les autres gars et me dirige directement vers le bureau de mon oncle.

– Oh, Logan, déjà fini avec la petite flic ?

Putain, mais c'est quoi son problème ?

Quoi ? Tu veux savoir si j'ai fini d'abuser de cette nana ?

Il me fixe, incrédule.

– Je ne suis pas ce genre de type. En revanche, toi, tu joues à quoi ?

– Quoi ? Je fais ce que je veux, non ? répond-t-il avec un air de défi.

Ruben soutient mon regard, mais je vois son sourire narquois vaciller. Il sait que je suis à deux doigts de perdre le contrôle.

– T'as vraiment pas compris, hein ? rugis-je en m'avançant, le regard noir. Ava est à moi, et si quelqu'un doit décider de son sort, c'est moi, pas toi, ni tes putains de gars !

Mon oncle se redresse, l'arrogance toujours présente, mais je peux voir la tension dans ses épaules. Il a joué avec le feu, et maintenant il sent la brûlure.

– Détends-toi, Logan, grogne-t-il, mais sa voix n'a plus la même assurance.

L'air est électrique, le silence entre nous est lourd.

– Tu l'as exhibée devant tes gars, PUTAIN !

– Tu avais vingt-quatre heures pour la buter. Maintenant, j'ai pris ma décision.

C'est lui que je vais buter.

Ruben marque une pause, me fixant avec une intensité calculée. Je sens ma mâchoire se contracter alors que j'essaie de comprendre ce qu'il veut me faire passer. Ruben vient de franchir une limite, et il le sait. Je me retourne lentement vers lui, le regard glacial.

– Tu te fous de moi, Ruben ? C'est ça ton plan ?

Il reste impassible, comme si ma colère n'avait aucun effet sur lui, et ça ne fait que m'énerver davantage.

– C'est une bonne flic, intelligente et futée. Elle s'en sortira, réplique-t-il calmement.

– Cette conne va nous foutre dans la merde au premier faux pas ! grogné-je. Tu es naïf à ce point ?

– Elle n'est pas idiote, Logan. Elle connaît les conséquences si elle le fait. Elle peut nous être utile, être une taupe, continue-t-il avec un ton posé.

Je le regarde, sidéré. Il a perdu la tête, il n'y a pas d'autre explication.

– Tu sais quoi ? C'est ton gang, pas le mien, j'en ai rien à foutre mais si ça tourne mal, je te buterais toi en premier.

Je m'apprête à tourner les talons quand il poursuis :

– Tu la formeras et la garderas chez toi jusqu'à ce qu'elle soit prête.

Je rêve ?

Je m'arrête net, la fureur atteignant un nouveau sommet. Je me retourne lentement, le regard sombre, les muscles tendus comme un prédateur prêt à bondir.

– C'est une putain de blague, Ruben ? Tu veux vraiment jouer avec ma patience ? C'est ça ton génie ? Tu me prends pour un putain de baby-sitter ?

– Tu es le meilleur dans ton domaine. Tu lui apprendras tout ce que tu sais, et je me chargerai de la suite. Tu seras payé comme il faut, ajoute-t-il avec un calme qui m'énerve encore plus.

Je serre les poings à m'en faire craquer les jointures.

– Ce n'est pas mon PUTAIN DE GANG !

– T'as pas le choix, Logan. C'est un ordre, rétorque-t-il, froid et direct.

– Un ordre ? répété-je d'une voix grave. Fais gaffe, Ruben, parce que t'es à un cheveu de regretter d'être mon oncle. Si cette histoire tourne mal, c'est toi que je viendrai chercher, et crois-moi, ça sera pas joli.

Il me regarde sans broncher, mais je sais qu'il a compris. Sans ajouter un mot, je sors du bureau en claquant la porte, le cœur battant encore de colère. Cette merde va finir par nous exploser à la gueule, et je jure que je serai là pour lui faire payer.

Ava n'est pas au bout de ses peines, elle à officiellement le pire des professeurs.

Que la fête commence...

Ma Douce Ombre (Tomes 1 et 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant