Chapitre 9

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Ava

Je reste assise sur le canapé, les mains tremblantes en feuilletant une nouvelle fois les pages du dossier que Logan m'a jeté à la figure. Il sait tout de moi, ou presque. L'adresse de mon père, son travail, la FAC où j'ai étudié... Même Vanessa y figure. Il a fouillé ma vie en détail. Mais il y a une chose qu'il ignore, un détail crucial : mon agression. Heureusement, ça n'apparaît nulle part dans ces fiches.

Je pense à mon père, qui doit être mort d'inquiétude à l'heure qu'il est, et à Charlie, que je devais retrouver ce soir-là. Les flics corrompus auront sûrement inventé un mensonge pour éviter que quiconque ne pose des questions. Je suis secouée de l'intérieur, envahie par l'incertitude et la peur.

Qu'est-ce que je vais devenir ?

La porte s'ouvre brusquement, interrompant mes pensées. Logan entre, toujours aussi impassible, et me balance des vêtements.

– Tiens, change-toi.

Je regarde les fringues : un jogging et un tee-shirt. C'est mieux que rien.

– Tu peux te tourner au moins ?

Sans un mot, il se retourne, me laissant un semblant d'intimité. Mais son impatience transparaît dans sa voix.

– Dépêche-toi, on n'a pas qu'ça à foutre.

Je m'exécute rapidement, me demandant ce que cet enfoiré a encore prévu.

– On ? répèté-je, incrédule.

– Oui, t'es sourde ou quoi ? Tu n'es pas au courant ? Tu fais désormais partie des Vipers, dit-il d'un ton sec.

– PARDON ?

Je reste bouche bée. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.

–Tu m'emmerdes. Tu crois que j'en suis ravi ? Je préférais te flinguer mille fois plutôt que de jouer les formateurs avec une gamine. Alors, tu vas fermer ta gueule et me suivre.

– Et moi, je t'ai dit que je préfère crever, t'as pas compris ?

Il pivote pour se mettre face à moi, ses poings se serrent et ses muscles se tendent, comme s'il voulait me faire peur. Le regard noir, il s'avance dans ma direction, l'air menaçant.

Musclor, le retour...

Tu ne me fais pas peur, murmuré-je, la colère bouillonnant en moi.

– Mais tu devrais, ma douce, répond-il avec un sourire méprisant.

Ma quoi ? Il se fout de moi ? Le ton qu'il utilise, presque comme une insulte déguisée en affection, me fait exploser de rage. Mon cœur bat à tout rompre, et je sens la fureur m'envahir. Je me redresse, le regard brûlant de colère.

Il est tout près, bien trop près. Profitant de la proximité, je lui envoie un coup de genou dans ses parties. Il se plie en deux, jurant avec une violence inouïe. En un éclair, je me précipite pour fuir.

– Putain de salope ! hurle-t-il en essayant de me rattraper.

Fuis, loin et ne t'arrête pas.

Je cours à toute vitesse, sortant du bureau et traversant un immense salon. Je m'arrête un instant pour localiser l'entrée et donc ma porte de sortie, mais avant que je puisse réagir, je suis propulsée contre une vitre. La détonation du verre éclatant m'assourdit. La douleur est si vive que je m'écroule au sol, incapable de bouger.

Tu as dépassé ma limite de patience.

Il se penche au-dessus de moi, un sourire cruel sur les lèvres. Ses coups pleuvent, d'abord dans mon ventre, puis encore deux autres, me laissant à peine le temps de respirer.

Ma Douce Ombre (Tomes 1 et 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant