5. The Walking Dead

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Logan

Une semaine s'est écoulée depuis notre dernière tentative. Une semaine de plus sans rien, sans la moindre avancée. Le vide laissé par l'absence d'Ava continue de grandir en moi, prenant peu à peu toute la place. La maison est plongée dans un silence pesant, et même les moments où nous essayons de nous raccrocher à l'espoir semblent ternis par un putain d'échec constant.

Je suis dans la cuisine, face à John, qui scrute son ordinateur comme il l'a fait chaque jour depuis la disparition d'Ava. Ses yeux sont rouges de fatigue, mais il continue, inlassablement, à chercher des pistes, à remonter des traces qui pourraient nous conduire à elle.

– Quelque chose de neuf ? demandé-je, sans trop y croire.

John secoue la tête, l'air épuisé.

– Rien de concret, répond-il d'une voix rauque. J'ai suivi plusieurs pistes cette semaine, mais elles mènent toutes à des culs-de-sac. J'ai l'impression que ce réseau disparaît à chaque fois qu'on s'en approche.

Je hoche la tête, sentant la frustration monter. Cette sensation d'impuissance me ronge, et chaque jour qui passe me semble une éternité. Je serre les dents, essayant de contenir ma colère.

C'est à ce moment-là que la porte d'entrée s'ouvre, et Stéphane entre dans la pièce, son regard fatigué mais toujours aussi déterminé. Il est comme nous, brisé par cette disparition, mais refusant de baisser les bras. C'est sa fille, après tout.

– Salut, les gars, lance-t-il doucement.

– Salut, murmuré-je, sans vraiment relever les yeux.

Il s'approche et s'appuie contre le comptoir, observant tour à tour John et moi. Il prend une grande inspiration, comme pour se donner du courage avant de parler.

– Écoutez, je pensais... on pourrait sortir un peu. Prendre l'air. On n'a pas vraiment mangé ensemble depuis un moment. Que diriez-vous de sortir ? Un steak chez Steak 'n Shake ?

Je croise le regard de John. Une partie de moi voudrait rester ici, enfermé dans cette spirale infernale de recherches, mais l'autre sait que nous avons besoin de souffler, même si ce n'est que pour quelques heures.

– Ouais, pourquoi pas, lâché-je finalement.

John acquiesce, et nous voilà partis, tous les trois, dans un silence lourd. Une fois installés dans le restaurant, personne ne dit grand-chose. Le poids de l'absence d'Ava est palpable, chaque mot non prononcé semble flotter dans l'air entre nous.

Mais peu à peu, la conversation s'anime malgré nous.

Stéphane évoque des souvenirs d'Ava, de son caractère bien trempé, de ses petites manies qui, en temps normal, auraient pu nous agacer, mais qui, aujourd'hui, nous manquent cruellement.

– Je me souviens de la fois où elle s'est entêtée à repeindre sa chambre, elle avait choisi une tonne de couleurs et elle voulait faire un mixte de tout, lance Stéph, le sourire en coin. C'était horriblement moche, mais elle, elle aimait.

Je ne peux m'empêcher de sourire à mon tour. C'était Ava tout craché. Obstinée. Têtue.

– Elle n'en faisait qu'à sa tête. Rien ni personne ne pouvait la faire changer d'avis.

John se joint à la conversation, et pendant quelques instants, on parvient presque à oublier l'horreur de ces derniers mois. On rit ensemble, évoquant d'autres souvenirs d'Ava. Sa force, sa vivacité d'esprit, son humour parfois décalé. C'est comme si, l'espace d'un instant, elle était encore avec nous, à rire.

Puis, Stéphane rompt le moment avec une question que j'aurais voulu éviter :

– Et sinon... où en êtes-vous de vos recherches ?

Ma Douce Ombre (Tomes 1 et 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant